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mardi 29 mars 2016

Avis aux explorateurs urbains et autres visiteurs de l'Incinérateur des Carrières

Comme à chaque printemps, des espèces d'oiseaux, dont certaines sont menacées, nichent à l'Incinérateur des Carrières. Je pense plus particulièrement au faucon pèlerin qui y a niché en 2014 (malheureusement la nidification a échoué après plusieurs semaines de couvaison pour une raison inconnue) et qui a considéré y nicher en 2015 avant de déménager in extremis à l'église Saint-Marc, là encore pour une raison inconnue. Ce dimanche un couple de faucons pèlerins était à nouveau visible au niveau des cheminées.
Cette année, le grand corbeau s'ajoute au faucon pèlerin, avec la construction d'un nouveau nid sur une passerelle de la cheminée Est.

Ce n'est un mystère pour personne que l'Incinérateur des Carrières est régulièrement illégalement "visité" dès que les beaux jours arrivent. Ces visites, si elles sont faites près des nids, peuvent facilement causer l'abandon du nid par les parents.

Jusqu'à présent les 2 espèces mentionnées plus haut ont toujours niché sur les cheminées (en hauteur mais aussi en-dessous du niveau du toit) ou dans l'espace séparant les cheminées du bâtiment. D'où ma demande:

Pendant la période des nidifications (de maintenant jusqu'à la fin juin), évitez au moins les endroits suivants:
  • La promenade extérieure du toit de l'incinérateur, du côté de la piste cyclable
  • Les cheminées.  

Si cette demande n'est pas respectée, toute photo d'individu à l'un de ces endroits que je réussirai à prendre sera envoyée aux agents de la faune ainsi qu'à l'arrondissement. Et si une de ces entités me suggère d'appeler la police lorsque je constate une infraction, c'est ce que je ferai. Vous voilà prévenus!

Il est aussi bon de savoir que les faucons pèlerins et les grands corbeaux peuvent attaquer pour défendre leur nid ou leurs petits.  En particulier, le faucon pèlerin peut facilement causer des lacérations au niveau du crane avec ses serres. http://www.dailymail.co.uk/news/article-2299249/Ever-wondered-feels-like-attacked-falcon-Terrifying-moment-bird-prey-swoops-kill.html

Merci pour votre compréhension, et merci de partager cet article auprès des personnes qui pourraient être concernées.

"Visiteurs" dans l'une des zones à éviter - 29 mars, 16h40








  

lundi 28 mars 2016

Un nouveau couple de faucons pèlerins en formation à l'Incinérateur des Carrières ?

Après la découverte d'un nid de grand corbeau à l'Incinérateur des Carrières samedi, j'étais curieux de voir si le faucon pèlerin fréquentait encore l'endroit. Encouragé par une très courte visite d'un faucon pèlerin passablement bavard, je suis revenu en fin d'après-midi. J'ai alors assisté à plusieurs reprises à ce qui ressemblait à des tentatives d'un faucon pèlerin d'attirer sur les cheminées un 2ième faucon pèlerin visiblement indécis ou méfiant.


Contexte

L'an dernier un couple de faucon pèlerin s'était accouplé à de nombreuses reprises à l'Incinérateur des Carrières, avant de finalement aller nicher à l'Église Saint-Marc où ils ont eu 4 fauconneaux.  La femelle n'était pas baguée mais le mâle, si. Le mâle a été identifié comme étant Éole, né en 2011 sur la tour de l'Université de Montréal. Depuis l'automne dernier Éole forme un couple avec Spirit - sa mère - à l'Université de Montréal (rappelons qu'il est possible de suivre ce couple via les caméras de Faucons de l'UdeM). Il ressort de tout cela que l'ancienne compagne d'Éole (surnommé Eve par certains) devrait logiquement être activement à la recherche d'un nouveau partenaire ces temps-ci.

Le 13 mars j'ai assisté à une brève mais bruyante rencontre de 2 faucons pèlerins à l'ancien nid de corvidés de la cheminée Est - le point de rencontre habituel d'Éole et de son ex. Un des faucons était bagué et a quitté en direction de l'Université de Montréal. Bien qu'on ne puisse être certain de rien, il est probable qu'il s'agissait d'Éole et d'Eve.

Par la suite, à chacune de mes visites, un faucon était présent sur la cheminée Est, possiblement Eve attendant patiemment le passage d'un mâle:
  • Le 15 mars de 17h15 (moment où je suis arrivé) à 18h (moment où le faucon s'est envolé).
  • Le 16 mars de 15h28 (moment où je suis arrivé) à 15h37 (moment où le faucon s'est envolé)
  • Le 18 mars de 16h à 16h40, pendant toute la durée de ma visite.
  • Le 20 mars à partir de 10h. Le faucon s'est envolé un peu plus tard.
En revanche les 21 et 22 mars vers 17h45 je n'ai pas vu de faucon sur les cheminées mais j'observais alors depuis la rue Saint-Grégoire: le faucon était peut-être déjà parti ou bien était présent mais sur l'autre face des cheminées. Pas de faucon pèlerin non plus le 26 mars entre 14h30 et 16h alors que j'observais les allers et venues des corbeaux à leur nouveau nid.


Une brève visite en matinée

À 10h35 dimanche un faucon pèlerin s'est posé sur la cheminée Ouest.  En vocalisant... Je me suis dit qu'il devait faire erreur, qu'il s'attendait sans doute à retrouver un autre faucon pèlerin mais qu'il n'y avait personne d'autre que lui. Mais il a recommencé à communiquer quelques minutes plus tard... Malheureusement il a quitté pendant que je me rendais de la piste cyclable à la rue des Carrières pour mieux le voir et tenter de repérer l'éventuel autre faucon. Compte tenu de ce qui s'est passé en après-midi, l'hypothèse la plus probable est que le faucon communiquait avec un autre faucon, en vol quelque part autour des cheminées.

 

Tentatives de séduction en après-midi

Je suis revenu à l'Incinérateur à 16h30. À 17h18, un faucon pèlerin se pose en vocalisant à l'ancien nid de corvidés sur la cheminée Est.


Ce faucon était suivi de près par un autre faucon pèlerin. Une particularité très intéressante de ce 2ième faucon pèlerin est qu'il ne s'est jamais posé sur les cheminées! Il n'arrêtait pas de tourner tranquillement autour des cheminées, variant ses parcours, comme s'il étudiait le site. Cette simple observation suffit à éliminer Éole qui se serait posé immédiatement. L'autre faucon vocalisait pendant ce temps. Voici une petite vidéo faite à main levée qui donne une idée du vol du visiteur et des cris du faucon perché. 


À un certain moment le faucon qui était perché sur la cheminée s'est envolé et après un court vol circulaire a foncé en direction du 2ième faucon. J'ai alors cru pendant un court moment que le 2ième faucon était un(e) intrus(e) mais ce n'était pas le cas: les 2 faucons se sont éloignés ensemble puis sont revenus ensemble vers les cheminées. Un des faucons s'est posé sur la cheminée Ouest, l'autre est restée en vol, et le manège a recommencé. Le faucon visiteur a fini par s'éloigner  dans l'axe de la piste cyclable, en direction du métro Rosemont. L'autre faucon l'a suivi. Le tout a duré 6 minutes environ.


Ils étaient de retour moins de 5 minutes plus tard. Un des faucons s'est perché sur la cheminée Ouest, l'autre volait assez haut dans le ciel et je l'ai perdu rapidement de vue. Le faucon qui s'était perché s'est envolé moins de 2 minutes après vers le sud.

Alors que je commençais à m'éloigner vers le métro Rosemont à 18h, un faucon pèlerin me survole et va se poser sur la cheminée Ouest. Un autre faucon le suit. On pouvait entendre à nouveau des cris. Malheureusement je n'ai pas réussi à revenir suffisamment rapidement pour voir ce qui s'est passé après. Ils m'ont semblé partir vers l'avenue Papineau. C'est en tout cas de cette direction qu'arrive un faucon pèlerin à 18h28. Après une brève escale sur la cheminée Ouest il a continué sa route vers le sud. Cette fois il semblait seul.

Faucon pèlerin avec en arrière-plan un passage de bernaches


Possible adaptation à la présence des grands corbeaux et autres commentaires

En se posant à l'ancien nid de corvidés, le faucon pèlerin a pratiquement révélé son identité puisque avec la disparition du nid, cet endroit n'est probablement pas plus intéressant qu'un autre. Sauf pour Eve et Éole, pour qui cet endroit était le point de ralliement.  Le manège que j'ai observé rappelle  d'ailleurs une autre observation, faite à l'automne 2014 après qu'Éole ait déménagé à l'Université de Montréal, où un faucon pèlerin tentait apparemment d'attirer un faucon de passage. L'ancien nid de corvidés avait alors joué un rôle central dans cette observation. Bref, il est très probable que ce faucon était Eve.

Mais à part ce court passage à l'ancien nid de corvidés, on remarque un changement de perchoir. Alors que jusqu'au 20 mars le faucon se perchait sur la cheminée Est, bien visible du côté de la piste cyclable - donc essentiellement à la verticale du nid de corbeaux - c'est sur la cheminée Ouest du côté de la rue des Carrières que le faucon se perchait à chaque fois hier. Est-ce que ce changement est fortuit, ou bien est le résultat de la présence des grands corbeaux?

Il est intéressant de noter aussi que les faucons pèlerins étaient présents au mieux pendant 30 minutes sur mes 6 heures d'observation. Ce qui nous ramène à ce qui s'est passé l'an dernier à la même époque. Alors que j'avais effectué plusieurs courtes visites à l'Incinérateur sans remarquer de faucon pèlerin, Richard Dupuis et Paul Fortin observaient 3 faucons pèlerins le 3 avril à l'Incinérateur des Carrières! Un des faucons pèlerins avait alors été identifié comme étant Éole, un autre comme étant David, né en 2013 à l'Université de Montréal. Éole était alors en couple avec Spirit, comme cette année... Pendant quelques jours il avait fait l'aller-retour entre les 2 femelles avant d'être définitivement remplacé à l'Université de Montréal le 7 avril par un faucon pèlerin non bagué surnommé Arthurin.

Personnellement, voici ce que je pense qui a pu se passer. Abandonné par Éole, Eve n'a eu d'autre choix que d'attirer un nouveau mâle, en l’occurrence David. Voyant cela, Éole aurait tout simplement fait une crise de jalousie... Cette théorie vaut bien entendu une autre. Mais quoiqu'il s'est réellement passé, la situation actuelle présente plusieurs ressemblances avec celle de l'an dernier: Éole est en couple à l'Université de Montréal avec sa mère, et Eve est abandonnée. Seule différence de taille: les grands corbeaux... Les jours à venir pourraient être pas mal intéressants...




  
 

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Le retour du Grand Corbeau à l'Incinérateur des Carrières

Avant que les faucons pèlerins ne tentent de nicher à l'Incinérateur des Carrières en 2014 et en 2015, un couple de grands corbeaux avait niché - semble-t-il avec succès - sur une passerelle de la cheminée Est de l'Incinérateur des Carrières. C'est d'ailleurs l'observation par Samuel Denault de faucons pèlerins s'intéressant à ce nid qui avait attiré l'attention sur la tentative de nidification des faucons pèlerins à l'Incinérateur au printemps 2014.

Et bien, le grand corbeau est de retour à l'Incinérateur des Carrière! J'ai en effet pu observer ce week-end les allers et venues d'un couple de grand corbeau a un nouveau nid de branches, sur une passerelle de la cheminée Est.

Couple de grands corbeaux devant leur nid

Voici quelques séquences en vrac - pas nécessairement dans l'ordre chronologique - filmées lors de ces 2 journées.



Localisation du nid

Le nid est situé sur une passerelle de la cheminée Est, du côté de la piste cyclable, quelques mètres en-dessous du nid de faucon de 2014.

Localisation générale du nouveau nid de corbeaux


Emplacement du nid de corbeaux et de l'ancien nid de faucons pèlerins


Vue du nid

 

Observations

J'ai découvert le nid samedi après-midi 26 mars lors d'une tentative d'observation des faucons pèlerins. J'y suis ensuite retourné le lendemain dès 7h30 pour une observation de longue durée. Durant ces 2 jours j'ai pu constater de fréquentes visites des corbeaux au nid, parfois ensemble, parfois seul. Il pouvait se passer parfois de longs moments entre 2 visites. À plusieurs reprises j'ai remarqué que les corbeaux apportaient des petits matériaux ou de la nourriture dans leur bec mais à aucun moment je n'ai vu de transport de branches, ce qui suggère que cette phase de la construction du nid est terminée. Ils pourraient être rendus à l'aménagement intérieur du nid. En effet d'après oiseaux.net, "la coupe intérieure [du nid] faite de brindilles est tapissée de matériaux doux, laine de mouton, lichens, fourrure, herbes, boue et papier".  À au moins une reprise il y a aussi eu du transport depuis le nid vers l'extérieur.

Grand corbeau sur le toit de l'Incinérateur

Les corneilles étaient très bruyantes dans le secteur lors de mes visites, avec en particulier une douzaine d'entre elles qui se sont perchées au sommet des cheminées de l'Incinérateur dimanche matin.

Le retour des grands corbeaux a également été noté par Francine Tougas alors qu'elle promenait ses chiens samedi matin. D'après le message posté sur la liste ornitho-qc à 14h24 le 26 mars 2016, elle a observé un corbeau qui transportait quelque chose de gros dans son bec, puis plus tard un corbeau se faire harceler par des corneilles.


Les corbeaux ont-ils détruit leur ancien nid pour bâtir le nouveau nid ?

La question peut sembler étrange mais le 21 février je rapportais que le nid de corvidé situé en haut de la cheminée Est avait été détruit. Comme j'avais observé les jours précédents des travailleurs sur la cheminée Ouest procéder à l'entretien du phare pour avion (phare qui se trouve également sur la cheminée Est), mes soupçons s'étaient portés sur une action humaine (il est bon aussi de mentionner que la passerelle sur laquelle se trouvait le nid comporte des équipements électriques). Mais se pourrait-il que ce soient les corbeaux eux-mêmes qui aient déménagé leur nid ???

J'ignore si quelqu'un a déjà observé des corbeaux récupérer des branches d'un ancien nid pour en construire un nouveau (si quelqu'un connait un cas, merci de m'en faire part!), mais du point de vue strictement de la date, il n'est pas totalement impossible que le nouveau nid ait été construit à cette période de l'année. En effet à partir du 21 février 2015, j'avais observé régulièrement un grand corbeau à son nid du Vieux-Port de Montréal.

Il y a cependant plusieurs difficultés avec cette hypothèse de la cannibalisation de l'ancien nid:
  • Si les corbeaux avaient commencé à construire leur nouveau nid autour du 21 février, ils devraient logiquement être rendu beaucoup plus loin dans leur nidification. Or il n'y avait clairement pas de comportement de couvaison ce week-end. Et si de jeunes corbeaux étaient déjà nés, ils seraient étonnamment silencieux puisque les seules fois où j'entendais des cris provenir du nid, c'était lorsque les 2 adultes s'y trouvaient.
  • Il serait un peu étonnant que personne n'ait observé les corbeaux jusqu'à ce week-end. Cependant, en consultant  mes notes, j'ai découvert que j'avais observé le passage d'un corvidé à basse altitude entre la piste cyclable et l'incinérateur [donc devant le nid] le 13 mars... Il faut aussi garder à l'esprit que des oiseaux qui couvent sont généralement très discrets, et les relais, rares. 
  • Il serait aussi un peu étonnant qu'un faucon pèlerin stationne au dessus du nid sans susciter aucune réaction des corbeaux. Or jusqu'au 20 mars au moins un faucon pèlerin était souvent perché sur la cheminée Est, du côté de la piste cyclable.
À moins que d'autres éléments apparaissent, je considère comme donc peu probable que les corbeaux aient détruit eux-mêmes leur ancien nid. Cependant il y a une possibilité intermédiaire: si l'ancien nid a été détruit par des travailleurs ou par un phénomène météo très localisé, des branches ont pu se retrouver sur les passerelles inférieures, et en particulier sur la passerelle où se trouve le nouveau nid. Il n'est donc pas impossible que le nouveau nid comporte des branches de l'ancien nid.

Et les faucons pèlerins dans tout ça ?

A priori le retour des grands corbeaux à l'Incinérateur des Carrières suggérait que les faucons pèlerins avaient abandonné le site puisqu'il est bien connu que les 2 espèces ne s'apprécient pas beaucoup (mais des exemples de cohabitation existent, par exemple au Mont St-Hilaire). En outre je n'avais vu aucun faucon pèlerin durant mes 2 dernières visites, ce qui contrastait avec la situation qui semblait prévaloir jusqu'au 20 mars au moins, où un faucon pèlerin était perché sur la cheminée Est à chacune de mes visites.  Pour en avoir le cœur net j'ai décidé de passer une bonne partie du dimanche à l'Incinérateur. Le résultat ? Non, les faucons pèlerins n'ont pas quitté le site, mais cela sera le sujet d'un autre article...


vendredi 25 mars 2016

Météo hivernale: les faucons pèlerins de l'Échangeur Turcot se replient sur leur ancien nid

Jusqu'à tout récemment les faucons pèlerins de l'Échangeur Turcot semblaient se diriger vers une première utilisation du nichoir installé à leur intention. Mais le retour de la neige ces derniers jours pourrait avoir tout changé. En fin de journée aujourd'hui, alors que le sol était couvert de quelques centimètres de neige fraiche, je n'ai observé aucune présence au nichoir. En revanche, la femelle n'a quitté l'ancien nid de 2014 essentiellement que pour s'accoupler et pour manger.

Le nid de 2014

En 2014, mais aussi en 2012 et 2013, les faucons pèlerins avaient niché au fond d'une cavité du pilier situé immédiatement au sud du canal Lachine, sous le tablier du pont (en 2015 ils ont niché sur ce même pilier mais de l'autre côté; les cavités de ce côté ont été obstruées en prévision des travaux prévus du côté de la rue Saint-Patrick).


On remarque que cet endroit est parfaitement protégé des intempéries (pluie, neige) par le tablier du pont. Et dans une large mesure du vent également, puisque le vent devrait souffler exactement perpendiculairement au pilier pour atteindre le fond de la cavité, ce qui est presque impossible à cause du pilier opposé qui fait écran.

Le nichoir au contraire est entièrement ouvert sur un des côtés, donc davantage exposé au vent, et contenait probablement de la neige aujourd'hui.

Mon observation

Le but de ma visite était de tenter de documenter une longue présence de Polly au nichoir,  qui aurait pu être une première indication de la possible présence d'un œuf. Quand je suis arrivé peu après 17h, je me suis donc placé pour surveiller les aller-venues au nichoir.

Mais à 17h20, mon attention est plutôt attirée par une discussion au nid de 2014. Polly en sort et va se percher sur le pilier juste en face.  À 17h23 Algo surgit à son tour du nid. Et accouplement!


Polly est retournée au nid 3 minutes plus tard. Algo, lui, était vraisemblablement parti chasser.


À 18h34, Algo revient de la direction de la rue de l'Église et va se poser à l'entrée du nid. Après une brève discussion, Polly sort du nid et va se percher à nouveau sur le pilier en face du nid. De là elle appelle Algo. La suite est prévisible: un autre accouplement, assez long, à 18h36:


Après l'accouplement Algo est allé brièvement se percher sur le poteau en face de Muzo, avant de rejoindre un garde-manger à l'extrémité droite du pilier du nid pour préparer le repas de Polly.  Celle-ci n'a pas arrêté de crier jusqu'à ce qu'Algo lui apporte le repas à 18h43.

Algo a veillé sur le repas de Polly depuis le poteau en face de Muzo. Ceci est important puisque si Algo était allé au nid pendant le repas de Polly, cela aurait été un bon indice de la présence d'un œuf (à l'inverse, le fait qu'Algo n'a pas eu ce comportement ne signifie pas nécessairement qu'il n'y a pas d’œuf; on ne peut juste rien dire).

Après avoir mangé pendant 15 minutes, Polly a rejoint Algo sur son poteau. Lorsqu'Algo s'est envolé, je m'attendais à voir un 3ième accouplement mais il est plutôt allé finir le repas de Polly...

Après 10 minutes, Polly s'est lassée. Après un court vol dans les alentours, elle a rejoint le nid, vraisemblablement pour la nuit à 19h09. Il y a eu une brève communication entre les faucons à ce moment-là. Algo a poursuivi son repas jusqu'à 19h22. Il a ensuite passé une dizaine de minutes sur son poteau, avant de partir se coucher à son tour à 19h31 (le soleil, lui, s'était officiellement couché à 19h13).







dimanche 13 mars 2016

13 mars 2016: brève rencontre au sommet à l'Incinérateur des Carrières

Deux faucons pèlerins, dont 1 est bagué, se sont brièvement rencontrés à l'ancien nid de corbeaux de la cheminée Est sur le coup de midi ce 13 mars 2016.

J'étais en train de photographier le passage d'un avion au-dessus de la cheminée Est quand j'ai soudain entendu une intense discussion de faucons pèlerins!

La première photo ci-dessous est datée de 12h00mn56. Un agrandissement montre qu'aucun faucon n'est présent sur la plateforme de l'ancien nid de corbeaux; en revanche on voit un oiseau non identifié en vol à gauche. La photo de droite a été prise 6 secondes plus tard. Cette fois-ci un agrandissement permet de discerner 2 faucons pèlerins sur la passerelle.











Voici les 2 faucons pèlerins:


Un agrandissement de celui du haut montre qu'il est bagué:

C'est le premier faucon à avoir quitté, à 12h01mn49 (on le voit partir sur une vidéo filmée à main levée, trop mauvaise pour être publiée). Sa direction de départ était compatible avec celle de l'Université de Montréal.

L'autre faucon a continué à vocaliser après son départ. Il a quitté à son tour à 12h04 vers la rue des Carrières.

Un des faucons était-il déjà présent sur le site avant la rencontre ? Ce n'est pas impossible mais dans ce cas il m'a échappé: cela faisait en effet plus de 1 heure que j'étais à l'Incinérateur des Carrières sans avoir rien vu.


vendredi 11 mars 2016

Début des accouplements des faucons pèlerins de l'Échangeur Turcot

Ce 11 mars entre 8h15 et 13h45 j'ai pu observer et filmer 3 accouplements des faucons pèlerins Algo et Polly à l'Échangeur Turcot, dont 1 au nichoir. D'autres accouplements ont été rapportés en après-midi par d'autres observateurs. Les premières mentions d'accouplement à l'Échangeur Turcot remontent au dimanche 6 mars.

Cet article rapporte principalement mes observations du 11 mars. Pour les accouplements du 6 mars, voir les photos de Daniel Toro et de Robert Lussier. L'album de Robert Lussier contient également des photos des accouplements de l'après-midi du 11 mars; voir aussi les photos de Daniel Toro. Je profite également de cet article pour aborder un récent article paru dans le Journal de Montréal au sujet des coûts liés à la présence de ce couple de faucons pèlerins à l'Échangeur Turcot.


Accouplement #1: 10h05

Cet accouplement a suivi une bruyante réunion des 2 faucons pèlerins au nichoir. Algo a été le premier à quitter et est allé se poser sur un poteau d'électricité près de Muzo. Polly a suivi quelques instants plus tard. Pendant quelques instants je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé dans l'identification des faucons et si je n'allais pas assister à un accouplement... Mais c'était bien Algo sur le poteau, qui a préféré quitter en voyant Polly s'approcher de lui: on ne sait jamais! J'ai eu juste le temps de pivoter la caméra et l'accouplement a eu lieu après une courte séquence de vol d'Algo.

La vidéo montre la fin du meeting au nichoir, le départ d'Algo, puis de Polly et enfin l'accouplement. J'ai choisi de ne pas couper la vidéo pour bien montrer la succession des évènements.


Après l'accouplement, Algo est allé se percher sur le toit de l'ancienne usine malgré la présence sur ce même toit de travailleurs (mais il faut dire que le toit est pas mal grand).

Accouplement #2 (au nichoir): 11h35

Nouveau meeting au nichoir: Algo à l'intérieur et Polly sur le bras du nichoir. Après 6 minutes de cris lancinants de la part de Polly accompagnés de regards vers l'intérieur, Algo apparait. À partir de là, tout est allé très vite. On pourrait presque dire qu'il lui a sauté dessus!


Accouplement #3: 12h02

Un autre accouplement sur le poteau d'électricité, provoqué par une Polly au caractère décidément peu commode.
À 11h59, elle décolle du poteau où elle était perchée et va chasser sans ménagement un faucon pèlerin qui venait d'entrer dans un garde-manger. C'était tellement rude que j'ai d'abord pensé que le faucon chassé était un(e) intrus(e) mais a posteriori je n'ai aucun doute qu'il s'agissait d'Algo. Algo est venu se réfugier sur le poteau d'électricité. Mais Polly ne l'a pas lâché. Elle est venu se percher sur l'autre extrémité du poteau et s'est avancé maladroitement vers lui en criant. À nouveau Algo n'a eu d'autre choix que de s'envoler. L'accouplement a suivi.


Après l'accouplement Algo est allé au nichoir. Polly, elle, est allée vérifier le garde-manger d'où elle avait chassé Algo quelques minutes plus tôt... Les 2 faucons ont par la suite quitté le secteur. J'ai pu en voir un s'éloigner en direction du pont Monk.

Autres observations de ce matin du 11 mars

  • Quand je suis arrivé à 8h15, j'ai trouvé Algo perché sur le pilier en face du nichoir, pas du tout dérangé par les tentatives d'intimidation d'un autre faucon qui volait à quelques mètres de lui en criant. Cet autre faucon était soit une crécerelle d'Amérique soit un faucon émerillon à en juger par ses cris.
  • Par moments Algo et Polly semblaient encore indécis quant au choix du nid. Ainsi à 9h44 Algo a rejoint le nichoir et s'est mis à communiquer. J'ai alors entendu un autre faucon lui répondre et j'ai découvert Polly à l'entrée du nid de 2014. Après une courte discussion, Algo s'est rangé du côté de Polly et l'a rejoint au nid de 2014.  C'est alors Polly qui est allée au nichoir. Algo a refait le chemin en sens inverse pour la rejoindre. L'accouplement #1 a suivi quelques minutes plus tard. Un autre bref meeting a eu lieu devant le nid de 2014 par la suite. Mais dans l'ensemble le nichoir  a occupé une place bien plus importante dans l'activité des faucons que le nid de 2014.
  • Plusieurs corneilles ont survolé le nichoir sans être inquiétées.
  • À 13h15 alors que j'attendais le bus à l'angle de côte-Saint-Paul et de la rue Notre-Dame, un faucon pèlerin poursuivait un petit groupe de pigeons.

Un article dans le Journal de Montréal et le journal gratuit "24 heures"

Le 8 mars, le Journal de Montréal publiait un article intitulé ""Une cabane à oiseaux à 3100$" qui soulignait que le MTQ (Ministère du Transport du Québec) avait fait installer en 2012 pour 3100$ un nichoir pour faucons pèlerins dans une portion de l'Échangeur Turcot qui sera bientôt détruite. L'article mentionne également d'autres coûts liés à ce couple de faucons pèlerins. Une version très abrégée de cet article a également été publiée le même jour dans le journal gratuit "24 heures". L'article du Journal de Montréal est substantiel et je n'y ai pas trouvé d'erreurs majeures (je précise néanmoins que je ne suis pas en mesure de vérifier les chiffres avancés par le journaliste).  Suite aux réactions des lecteurs (63 lors de ma dernière visite) publiées sur le site internet du Journal de Montréal, j'aimerais apporter quelques précisions ou souligner certains points déjà abordés par le journaliste.
  • Le Canada, comme le Québec, a adopté des lois pour la protection des espèces menacées. Ces lois s'inscrivent généralement dans le cadre de conventions internationales, auxquelles la grande majorité des pays adhèrent. L'application de ces lois engendre des coûts. La question de savoir si ces coûts sont raisonnables ou non est légitime mais est à mon avis difficile à répondre pour un non-spécialiste (et je m'inclus dans cette catégorie).
  • Ce sont des faucons pèlerins sauvages (même s'ils sont nés à l'Université de Montréal, qu'ils sont bagués et qu'ils portent un nom) qui ont choisi de s'installer à l'Échangeur Turcot. Personne ne les a incité à le faire. En particulier le nichoir a été installé après qu'ils aient décidé de nidifier à l'Échangeur.
  • La relocalisation ailleurs peut difficilement être une option pour une espèce qui peut parcourir des milliers de kilomètres en migration. Il ne leur serait pas difficile de revenir.
  • Comme le rappelle l'article du Journal de Montréal, les faucons pèlerins ne construisent pas de nid. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'un endroit abrité où pondre les œufs et pas trop lisse pour que les œufs ne roulent pas. Les structures de l''Échangeur Turcot comportent un très grand nombre d'endroits qui peuvent convenir. Rendre ces endroits impossibles à utiliser pourrait être une option (elle a d'ailleurs été utilisée dans certains secteurs pour cette saison) mais il y a également un coût qui vient avec. Et il faut être certain de ne pas oublier d'endroits, les faucons pèlerins ont beaucoup d'imagination!
  • Comme le faucon pèlerin est une espèce protégée, la nidification du faucon pèlerin peut provoquer un arrêt des travaux dans un certain périmètre autour du nid jusqu'à ce que les fauconneaux aient quitté le nid. Un arrêt des travaux pendant plusieurs mois peut être très couteux. Un des rôles des biologistes qui surveillent la nidification des faucons pèlerins est de minimiser le plus possible ces arrêts de travaux.
  • Le nichoir a été installé pour tenter d'inciter les faucons pèlerins à nicher dans un secteur où ils seraient moins en conflit avec les travaux à venir. De plus, après que les faucons pèlerins aient adopté le nichoir, le nichoir peut être déplacé sur d'autres piliers ou d'autres structures, d'une année à l'autre, avec de grandes chances qu'il soit réutilisé (les faucons pèlerins sont très fidèles à leur nid), toujours dans le but de réduire le conflit entre la nidification de cette espèce protégée et les travaux.