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lundi 19 mars 2018

Mais où Polly passe-t-elle son temps? Une possible réponse

Dans mon article précédent, j'avais raconté comment les choses avaient très vite pris une tournure intéressante quand Polly était arrivée à l'Échangeur jeudi (accouplement puis surtout la visite au complexe récréatif Gadbois). Mais lors de la plupart de mes visites, Algo était seul à l'Échangeur Turcot. Par exemple samedi j'étais présent à l'Échangeur de 14h35 à 16h25: Algo n'a pas bougé de son pilier pendant toute la durée de ma visite mais Polly ne s'est jamais montrée. Dans la mesure où c'est Polly en dernier recours qui choisira l'endroit où pondre ses œufs, il est évidemment intéressant de connaitre les endroits qu'elle fréquente.

Ces endroits peuvent être pas mal distants - on soupçonne en particulier que ces faucons fréquentent le parc des Rapides situé à environ 3kms de l'échangeur. Mais c'est tout proche de l'Échangeur que j'ai trouvée Polly. Plus précisément sur la façade de l'ancienne usine qui donne vers la rue Galt. Elle était alors en compagnie d'Algo.


Polly était présente à cet endroit de 16h35 (moment où je l'ai découverte) à 17h50 (moment où elle s'est envolée en direction de l'échangeur). Elle a vocalisé à plusieurs reprises pendant qu'Algo était présent.

Un édifice largement utilisé par les faucons

L'édifice est connu sous le nom de complexe Dompark. Construit en 1908 puis agrandi à plusieurs reprises, il s'agissait à l'origine d'une usine de textile. Il abrite de nos jours des lofts commerciaux. Le toit de cet édifice ainsi que sa cheminée figurent parmi les perchoirs favoris d'Algo et de Polly. Mais je ne les avais jamais vus se percher en-dessous du niveau du toit.

Polly était perchée sur le toit d'une excroissance du bâtiment (le parallélépipède blanc sur la photo ci-dessous) - possiblement une cage d'escalier. À noter l'absence de fenêtre à proximité sur la bâtisse qui pourrait faire de ce lieu un endroit potentiellement intéressant pour nicher, si ce n'est de l'absence d'un toit pour protéger les œufs.


Il n'est pas clair depuis quand Polly fréquente cet endroit. Cependant un passant m'a indiqué avoir remarqué un faucon perché sur une bouche d'aération de cette façade ce samedi.

Une capture par Algo

Beaucoup de petits oiseaux fréquentaient ce secteur dont plusieurs qui disparaissaient dans de petites ouvertures sous le toit. Peu après 17h l'un d'eux a longé la façade. Algo - qui était alors perché sur une extrémité de tuyau - n'a eu aucune difficulté à le capturer. Une capture silencieuse, la victime ne s'est probablement rendue compte de rien. Algo a disparu avec sa proie et je ne l'ai plus revu à cet endroit.

Autres observations en vrac

  • Je suis arrivé à l'Échangeur vers 15h30. De 16h09 à 16h11, Algo a exploré l'échangeur depuis la rue Saint-Patrick jusqu'aux piliers proches de la rue Notre-Dame avant de disparaitre du côté de la rue Saint-Patrick. Un peu plus tard j'ai cru voir un faucon en vol derrière l'ancienne usine. C'est ce qui m'a amené à jeter un coup d’œil dans ce secteur et à découvrir les 2 faucons.
  • Les faucons ont tenu une rencontre bruyante sur un pilier au nord du chemin de Côte-Saint-Paul vers 18h20. 
  • Ils se sont ensuite déplacés vers la rue Saint-Patrick où Algo a par 3 reprises tenter d'attirer la femelle par ses cris vers un endroit situé sous la structure.
  • Il y a eu plusieurs tentatives d'accéder à des endroits obstrués durant ma visite.
  • Après le coucher du soleil un faucon était occupé à manger sur le pilier nord du canal. 
  • Je n'ai observé aucun accouplement. Il est possible cependant qu'un accouplement ait eu lieu avant ma découverte du couple, notamment juste avant l'exploration frénétique des structures par Algo vers 16h10. Dans la mesure où les faucons couvraient une grande distance - de la rue Galt jusqu'à vers la rue Notre-Dame, il n'est pas exclu non plus qu'un accouplement ait eu lieu entre 17h50 et 19h30 alors que j'étais trop loin pour l'observer. 







vendredi 16 mars 2018

Un faucon pèlerin sur le toit du complexe récréatif Gadbois

Hier un faucon pèlerin a passé une vingtaine de minutes perché sur le bord du toit du complexe récréatif Gadbois à la hauteur de l'entrée principale. En 5 ans d'observations à cet endroit je ne me souviens pas avoir déjà vu un faucon pèlerin adulte sur le complexe récréatif. Basé sur les observations qui ont précédé cet évènement il s'agirait de Polly.




Accouplement et départ de Polly vers le complexe Gadbois

Quand je suis arrivé à 13h35, Algo était perché sur la canalisation de la rue St-Patrick. Polly est arrivée à 14h en vocalisant fortement et s'est perchée sur la canalisation. Algo s'est envolé et a visité un endroit susceptible de devenir leur nid. Après la 2ième visite d'Algo à cet endroit j'ai pu observer un accouplement à 14h04.


Algo est ensuite allé se percher sur une canalisation au sud de la rue Saint-Patrick. Il s'agit de la canalisation qui l'an dernier était utilisé par les faucons comme point d'attente avant de relayer le partenaire sur les œufs.  À  14h12 les cris de la femelle m'ont signalé qu'Algo s'était envolé. Il est parti en direction du complexe Gadbois.

À 14h28, Polly part à son tour vers le complexe Gadbois. Son vol était très bas. Malheureusement un semi-remorque est passé juste à ce moment-là, ce qui m'a empêché de voir où elle est allée. Alors que j'étais déjà en mouvement pour rejoindre le complexe Gadbois, j'ai noté qu'un oiseau venait de se percher sur un arbre entre le complexe récréatif et le canal.

Faucon pèlerin sur le toit du complexe Gadbois

En marchant sur la rue Cote-Saint-Paul vers le complexe Gadbois, je jetais un coup d’œil sur les arbres mais aucun oiseau n'était visible. Ma première photo du faucon sur le toit date de 14h31.



L'homme qui le photographiait m'a dit qu'il avait vu le faucon arriver de la direction du canal et se poser sur le toit.

À aucun moment je n'ai entendu de cri. Le faucon s'est envolé à 14h51 en direction de l'échangeur Turcot, a passé sous le nouveau pont et, arrivé de l'autre côté, a viré vers la rue Notre-Dame. Je n'ai pas réussi à le retrouver.

Le faucon est donc resté 20 minutes sur le bord du toit. Il ne paraissait pas stressé. Il a consacré une partie de son temps à tenter de régurgiter une boulette comme le montre la vidéo ci-dessous.


 

Un premier pas vers l'adoption du nichoir?

L'observation d'un faucon pèlerin sur le complexe récréatif Gadbois est intrigante puisque cet édifice abrite un nichoir pour faucon pèlerin,  installé à la fin 2016.


Au printemps 2016 Algo et Polly semblaient vouloir adopter un nichoir semblable installé sur un pilier de l'échangeur (ce nichoir a depuis été retiré) mais ils se sont finalement  repliés sur leur ancien nid.  Pour l'instant aucun signe n'indique que le nichoir actuel est considéré par les faucons pèlerins pour y élever leur famille. La présence d'un faucon pèlerin sur le toit du complexe Gadbois ce jeudi est néanmoins intrigante. Il faudra voir ces prochains jours si d'autres visites peuvent être documentées, puis observer une visite du nichoir lui-même. Mais même si on en arrivait là, l'année 2016 montre que rien n'est gagné tant qu'il n'y a pas eu de ponte. On sera peut-être bientôt fixé puisque ces faucons avaient l'habitude de pondre en mars (avec l'exception notable de l'an dernier où il avait fallu attendre la deuxième moitié d'avril pour le premier œuf).

lundi 5 mars 2018

Début des accouplements à l'Université de Montréal: que nous réserve la nouvelle femelle faucon pèlerin?

Un premier accouplement de faucon pèlerin a été filmé à l'Université de Montréal le 27 février par la caméra de Faucons de l'UdeM. Depuis, plusieurs autres ont suivi. Cette saison de nidification est particulière puisque pour la première fois depuis que des faucons pèlerins nichent à l'Université de Montréal, une nouvelle femelle est aux commandes. Cet article examine à quoi on pourrait s'attendre dans les prochaines semaines à partir de ce que l'on pense savoir sur les nidifications passées de cette nouvelle femelle.  

 

Les accouplements

27 février 

Le premier accouplement de la saison a été capté par la caméra de Faucons de l'UdeM le 27 février à 8h33. Il a eu lieu juste à gauche du nichoir, sur la tour de l'Université de Montréal. La photo suivante est tirée des archives photo de la caméra.

Accouplement (crédit: Faucons de l'UdeM, http://ornithologie.ca/faucons/)

Une vidéo de l'accouplement est disponible en 2 formats:

28 février

Un accouplement a eu lieu à 11h28 sur le sommet du bâtiment pyramidal, un endroit qui avait souvent été utilisé à cette fin par l'ancienne femelle Spirit.

De 11h49 à 12h42 la femelle était perchée sur la croix de l'ancienne chapelle, surveillée par le mâle qui se trouvait sur la tour. Malheureusement c'est la femelle qui a quitté la première son perchoir. Un accouplement  à cet endroit aurait eu une saveur bien spéciale pour moi: c'est en grande partie un accouplement observé à cet endroit entre Roger et Spirit le 31 mars 2012 qui avait déclenché mon intérêt pour ces oiseaux. Je n'ai plus jamais observé d'accouplement à cet endroit depuis cette date.

3 mars

4 accouplements ont été filmés par la caméra, que l'on peut voir sur cette vidéo de Richard Dupuis.



Une nouvelle femelle

Rappelons qu'en juin dernier Spirit, la femelle qui régnait sur l'Université de Montréal, depuis 2007 a été chassée par une autre femelle. Puisque cette nouvelle femelle n'est pas baguée, aucune certitude n'est possible sur son identité mais tout indique qu'il s'agit d'Eve, la 2ième femelle d'Éole (Éole est devenu le mâle résident de l'Université de Montréal à l'automne 2014 après la disparition de son père). Éole et Eve ont déjà vécu 3 nidifications (2014, 2015, 2016), dont les 2 dernières ont été un succès. L'examen de ces nidifications jette un éclairage intéressant sur des questions que l'on peut se poser sur la période de nidification qui s'amorce, comme par exemple: quand la nouvelle femelle va-t-elle pondre? Combien d’œufs? Sera-t-elle une aussi bonne mère que Spirit l'a été? Etc.

Des pontes tardives

En 2014 à l'Incinérateur des Carrières, les observations suggéraient que le 24 avril les faucons avaient commencé à couver. Puisque cette nidification a échoué, on ne dispose d'aucune information sur le nombre d’œufs pondus, ce qui rend difficile une estimation de la date de ponte du premier œuf.  On peut néanmoins penser que c'était après le 10 avril.

En 2015 à l'église Saint-Marc, les fauconneaux sont nés au début du mois de juin, ce qui a permis d'estimer la ponte du premier œuf entre le 25 et le 28 avril.

En 2016 à l'Incinérateur des Carrières, il a fallu attendre la dernière semaine de mai pour arriver à la conclusion que des œufs avaient été pondus. Les premiers signes de naissance ont été observés le 26 juin, soit plus de 3 semaines plus tard qu'en 2015. On peut estimer que le premier œuf a été pondu vers la mi-mai.

Puisque dans aucune de ces nidifications il n'a été possible de voir ce qui se passait dans le nid, la date de ponte du premier œuf ne peut être qu'estimée. Ces estimations placent en gros cette date entre la mi-avril et la mi-mai. À titre de comparaison, Spirit a pondu à 4 reprises son premier œuf durant la dernière semaine de mars (sa ponte la plus précoce a été un 23 mars en 2011, année de naissance d'Éole).

Des accouplements tardifs

Il est difficile d'estimer précisément la date de début des accouplements, d'abord parce que ceux-ci sont rares au début de la saison et donc il faut être présent au bon moment pour les observer, ou tout simplement parce que le site où se sont produits les accouplements était peu surveillé puisqu'on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des accouplements à cet endroit.

L'accouplement connu de Éole et d'Eve le plus tôt dans la saison a été observé à l'église St-Jean-Baptiste le 23 mars 2017 (en toute rigueur, aucun des 2 faucons n'a été formellement identifié mais l'église St-Jean-Baptiste est connue pour être fréquentée par Eole et Eve). À ma connaissance Eve n'a pas pondu cette année-là.

En 2014, l'incinérateur des Carrières a été signalé comme site de nidification potentiel de faucon pèlerin le 31 mars. Une visite le 1er avril ne m'a pas permis de voir d'accouplement. Les premiers accouplements ont été observés à partir du 3 avril.

En 2015, Éole qui était alors en couple avec Spirit a causé toute une surprise en étant identifié le 3 avril à l'Incinérateur des Carrières (Éole a perdu sa place à l'Université de Montréal quelques jours plus tard, remplacé par Arthurin). J'ai observé un premier accouplement à l'incinérateur le 5 avril, vraisemblablement entre Éole et Eve (un autre mâle était présent la veille à l'incinérateur mais les accouplements des jours suivants sont clairement l’œuvre d'Éole).

En 2016, Eole a rejoint Eve à l'Incinérateur fin avril - début mai après l'échec de la nidification à l'Université de Montréal suite à une guerre territoriale. Le premier accouplement est observé le 3 mai.

Les accouplements observés à l'Université de Montréal entre Éole et Eve ces derniers jours surviennent donc pratiquement 1 à 2 mois plus tôt que les accouplements lors des années précédentes. Ceci peut être interprété comme une indication que l'on n'aura sans doute pas à attendre avril ou mai pour un premier œuf à l'Université de Montréal cette saison. Et qui sait: après avoir battu le record de la ponte la plus tardive, Eve nous surprendra-t-elle en battant le record de ponte la plus hâtive du 23 mars de Spirit?

4 fauconneaux en 2015, 5 œufs?

Pour leur première nidification réussie (en 2015 à l'église Saint-Marc), Eole et Eve ont eu d'emblée 4 fauconneaux, ce qui en soi est remarquable. Mais plusieurs observateurs ont noté qu'un des fauconneaux semblait nettement plus jeune que les autres. Une des explications avancées par Richard Dupuis est qu'il y a pu possiblement y avoir un fauconneau manquant, autrement dit qu'il y avait possiblement 5 œufs dont 1 qui n'a pas éclos (ou dont le fauconneau est rapidement décédé). Une ponte de 5 œufs n'est pas fréquente mais pas rare non plus.  De son côté, Spirit n'a jamais pondu plus que 4 œufs.

Lors de la nidification suivante d'Eole et Eve en 2016, cette fois-ci à l'incinérateur des Carrières, seulement 2 fauconneaux ont été aperçus. Ce faible nombre pourrait s'expliquer par différents facteurs: le caractère très tardif de la nidification, l'énergie dépensée par Eve dans ses batailles contre les corbeaux (et peut-être contre Spirit), ou la mortalité de 1 ou plusieurs fauconneaux (par exemple à cause de la chaleur ou des fortes pluies d'été) avant qu'ils soient en âge de s'avancer au bord du nid.


Conclusion

Eole et Eve ont démontré par 2 fois leur capacité à élever une famille dans des conditions loin d'être idéales. Il sera donc très intéressant de voir ce qu'ils feront dans les conditions a priori bien meilleures de l'Université de Montréal.  Après 2 années sans naissance à l'université, cette saison qui s'amorce pourrait bien être une des plus excitantes. Mais pour cela, il faudra que le couple parvienne à repousser les assauts d'autres faucons pèlerins jaloux. Un premier test en ce sens a été passé avec succès le 27 février mais il y en aura certainement d'autres.










samedi 3 mars 2018

Échangeur Turcot: les faucons pèlerins ne lâchent pas

N'en déplaise à ceux qui aimeraient les voir quitter l'Échangeur, les faucons pèlerins Algo et Polly ont donné jeudi après-midi de claires indications qu'ils entendent de nouveau nicher sur ce site. Mais commençons par le début.

Une nouvelle obstruction

Cette section a été corrigée pour refléter le fait que seul l'endroit B a été obstrué dernièrement. L'obstruction de A est plus ancienne.
 
Entre le 1er et le 19 février, un endroit que les faucons pèlerins avaient l'habitude d'utiliser comme garde-manger (mais qui aurait pu possiblement être utilisé comme nid) a été obstrué. Cet endroit est situé au nord du canal Lachine et est identifié par la lettre B sur les photos ci-dessous. 
Vue générale


Détail de B
Comme je l’annonçais dans mon article du 4 janvier, l'endroit que les faucons avaient utilisé pour nicher en 2017, au-dessus de la rue Saint-Patrick, a également été obstrué.

Un faucon pèlerin solitaire

Le 27 février de 7h à 9h20, et le 1er mars de 9h15 à midi, je ne voyais qu'un seul faucon pèlerin qui venait occasionnellement se percher sur le site et à chaque fois que je parvenais à l'identifier il s'agissait du mâle (Algo).

Algo, 1er mars, 10h32


27 février: Algo, un pigeon et un faucon émerillon 

Le 27 février, Algo était majoritairement perché sur le toit de l'ancienne usine. À 7h32 il est parti débusquer un pigeon caché sur une travée près du pilier nord du canal. Je ne pense pas que le faucon voyait le pigeon depuis le toit de l'ancienne usine; il a probablement plutôt observé le pigeon rejoindre cet endroit et remarqué qu'il ne l'avait pas quitté. La tentative de capture a échoué et Algo est retourné se percher sur le toit de l'ancienne usine. L'aller-retour a duré une quarantaine de secondes.

À 8h, après qu'Algo soit parti, je remarque la silhouette de ce qui semble être un faucon sur le panneau publicitaire géant situé de la rue Cabot:

 Après vérification , il s'est avéré que c'était un faucon émerillon:



Matin du 1er mars: parade aérienne; cri d'alarme; possible interaction entre 2 espèces de faucon

Le 1er mars à 9h42, après avoir observé à plusieurs reprises Algo perché sur l'extrémité du pilier nord du canal, j’aperçois enfin Polly. Elle planait de concert avec Algo. J'ai pu les admirer pendant au moins 5 minutes avant qu'ils disparaissent vers le sud.

À 10h04, Algo revient se percher sur le pilier nord du canal et se met brièvement à alarmer. C'est le premier cri de faucon que j'entendais depuis un moment à ce site et j'ai bien cru que j'allais devoir quitter avec ce cri déchirant.

Algo s'est envolé à 10h37 et est passé du côté du Centre Gadbois. Après avoir traversé l'Échangeur à mon tour, j'ai remarqué un faucon pèlerin qui planait au-dessus du Centre Gadbois. Quelques instants plus tard un autre faucon est apparu et a tenté de l'accrocher. La différence de taille était très nette, peut-être même un peu trop pour que ce 2ième faucon soit un pèlerin. Malheureusement j'ai perdu de vue les 2 faucons lorsqu'ils sont repassés de l'autre côté de l'Échangeur. J'ai retrouvé ensuite un faucon pèlerin perché sur un lampadaire, qu'il a quitté à 11h23.

Vers midi 30 j'attendais le bus pour retourner à l'Université de Montréal sans avoir revu de faucon quand tout d'un coup...


Retour de Polly et accouplements!

... un faucon pèlerin m'a survolé et on entendait des vocalises. De plus il m'avait semblé avoir vu une patte pendante, caractéristique de Polly. Je suis retourné sur le pont juste au moment où Algo se posait sur l'extrémité du pilier nord du canal. À peine le temps de prendre cela en note qu'il s'envolait à nouveau. Et accouplement sur le pilier J-4! Il était 12h33.

Polly est restée sur son pilier. À 13h54, 2ième accouplement au même endroit. J'ai vu le mâle arriver mais le temps que la caméra se remette en marche et que l'objectif se déploie, l'accouplement était quasi terminé:


Lorsque j'ai quitté à 14h45, Polly n'avait toujours pas quitté son pilier. On peut penser que d'autres accouplements ont eu lieu ce jour-là.

(Pendant que j'écrivais cet article, j'ai appris qu'un accouplement avait déjà été observé le 14 février).


Et maintenant?

Ma crainte est que s'engage maintenant une sorte de jeu cruel où des biologistes qui travaillent pour le Projet Turcot observeront les faucons pour tenter de deviner les endroits qu'ils choisiront pour leur nid afin d'obstruer ces endroits au fur et à mesure. De ce que je comprends de la politique suivie, l'objectif est d'inciter les faucons à quitter l'Échangeur, indépendamment de où se dérouleront les travaux pendant la période de nidification, en considérant qu'à terme ils seront bien obligés de déménager lorsque l'ancien échangeur sera complètement détruit. Cet objectif était louable même pour les faucons, puisque leur qualité de vie est certainement affectée par le chantier. J'ai été en faveur de cette politique de découragement - qui a été accompagnée de l'installation de 2 nichoirs à proximité - jusqu'à ce que les faucons nous surprennent l'an dernier en choisissent de nicher sur une travée entre 2 piliers, plutôt que sur un pilier comme ils l'avaient toujours fait jusqu'à alors. Il devenait dès lors évident qu'il ne serait jamais possible de boucher tous les endroits possibles et que la seule façon d’empêcher les faucons de nicher serait par action/réaction, en obstruant les endroits considérés par les faucons au fur et à mesure (c'est d'ailleurs cette procédure qui a conduit à l'obstruction dont il est question au début de cet article).  Particulièrement maintenant que les accouplements ont débuté, je trouve cette procédure inutilement cruelle si aucuns travaux ne sont planifiés à proximité durant la saison de reproduction. Je ne peux que souhaiter que la politique de découragement soit temporairement adoucie de façon à limiter les futures obstructions aux secteurs qui feront effectivement l'objet de travaux durant la saison de nidification. En particulier, d'après les informations que j'avais obtenues du Ministère des Transports l'automne dernier (voir mon article d'octobre 2017), la partie de l'Échangeur actuel qui enjambe le canal ainsi que la partie située au sud de la rue Saint-Patrick ne seront pas démantelées avant la fin de l'été prochain, et donc pourraient être utilisées par les faucons pèlerins sans nuire substantiellement au déroulement du chantier (je n'ai pas d'information en revanche sur la partie de l'Échangeur située entre le canal Lachine et la rue Notre-Dame).

Polly commence habituellement à pondre vers la fin du mois de mars. Cependant l'an dernier, possiblement à cause de la nécessité de trouver un nouveau nid, la ponte a été plus tardive. La nidification avait finalement échoué, après que des travaux aient été effectués sur le nid pendant la couvaison, sans qu'une relation de cause à effet puisse toutefois être établie. 




jeudi 1 mars 2018

Sérieux accrochages entre 3 faucons pèlerins à l'Université de Montréal le 27 février

Après le passage le 24 février d'un 3ième faucon pèlerin devant la tour de l'Université de Montréal j'ai observé ce 27 février de sérieuses escarmouches impliquant simultanément 3 faucons pèlerins.

Observations

Je suis arrivé à l'Université de Montréal à 10h. Aucun faucon n'était alors visible sur la tour. Je l'ignorais à ce moment-là mais un peu moins de 1h30 plus tôt la caméra du nichoir avait enregistré pour la première fois de la saison un accouplement entre Eole et Eve. Environ 5 minutes après mon arrivée, mon attention a été attirée par de vives vocalises. J'ai alors aperçu 3 faucons pèlerins en vol près de la tour. L'action était intense, avec plusieurs accrochages en vol et beaucoup de cris. À au moins 2 reprises l'intrus(e) a tenté de se poser sur la tour. À au moins 2 reprises, les 3 faucons étaient quasiment indiscernables dans le ciel tellement ils étaient proches.

La vidéo suivante, filmée au début de l'incident, montre une petite partie de l'incident.


L'enregistrement dont j'ai tiré cette vidéo débute à 10h03mn40 et dure 58s. L'action s'est déplacée ensuite vers l'École Polytechnique.

À 10h05m08 je note qu'un faucon est revenu sur la tour alors qu'un autre est en vol au-dessus de l'École Polytechnique.

À 10h08mn10, un faucon pèlerin se pose brièvement sur le sommet de la tour.

À 10h08mn26, un faucon est revenu au nichoir, un autre est perché sur la base du dôme de la tour et un 3ième est en vol.  Le faucon du nichoir s'est envolé puis est revenu. La caméra de Faucons de l'UdeM montre que la femelle est au nichoir de 10h09m02 à 10h10m02:
Femelle au nichoir à 10h09m32 (crédit: Faucons de l'UdeM, http://ornithologie.ca/faucons/)
À 10h10mn52, je note que de nouveaux accrochages impliquant les 3 faucons ont eu lieu au-dessus du pavillon André-Eisenstadt. Un faucon revient se poser sur la tour à 10h11mn18. Le 2ième faucon du couple est rentré à 11h34mn26. Le faucon qui était déjà présent sur la tour s'est empressé de trottiner vers l'arrivant en vocalisant doucement.

En tout, l'incident (ou en tout cas la partie que j'ai pu voir) a duré un peu plus de 7 minutes. Mais on peut penser que l'action a continué hors de ma vue entre l'intrus(e) et le 2ième faucon.

Je n'ai pas observé d'autres incidents jusqu'à mon départ à 14h20. Lorsque je suis parti cela faisait plus de 1 heure que je n'avais vu aucun faucon sur la tour.

Je n'ai pas remarqué d'autres incidents non plus le lendemain de 9h50 à 12h45. Par contre à mon arrivée un faucon était perché tout en haut de la tour, sur une des antennes, un perchoir plutôt rarement utilisé mais idéal pour détecter l'arrivée d'un(e) intrus(e) depuis n'importe quelle direction.

Faucon pèlerin sur une antenne de la tour, 28 février 10h

Commentaires

Dans le contexte que l'on connait (qui est rappelé dans cet article) et compte tenu de l'intensité de l'action si tôt dans la saison,. il était difficile de ne pas se demander si on n'assistait pas à une tentative de retour de Spirit.

Il n'en est rien. Après examen de la vidéo présentée plus haut, Eve Belisle est en effet arrivée à la conclusion que l'intrus(e) est un(e) juvénile. Espérons alors que ce(tte) juvénile  a connu un meilleur sort que le ou la juvénile qui a été trouvé(e) mort(e) sur le campus en juillet dernier. La cause exacte de ce décès n'est pas connue (on sait juste que le juvénile a fini par servir de repas à quelqu'un mais on ignore ce qui s'est passé avant). J'avais alors émis l'hypothèse que Eve ait pu attaquer et blesser ou tuer le juvénile.

Un des aspects intéressants de cette observation du 27 février est que les 2 membres du couple ont attaqué ensemble l'intrus(e). Cela contraste avec par exemple la neutralité d'Éole dans le conflit qui opposait Spirit à Eve. Que l'intrus ait été un mâle ou une femelle. cette solidarité du couple est de bonne augure pour la suite.

Puisqu'une chose est certaine: d'autres intrus(e)s viendront tester le nouveau couple!