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jeudi 12 novembre 2015

Retour du faucon pèlerin Éole à l'Université de Montréal!

Malgré une nidification réussie cette année dans le quartier Rosemont avec 4 jeunes à l'envol, le faucon pèlerin mâle Éole (alias E83) est de retour dans un territoire qui n'est pas le sien. Il a en effet été observé quasiment quotidiennement au nichoir de l'Université de Montréal depuis le 3 novembre. Cette présence d'Éole à l'Université de Montréal pose la question de ce qui est arrivé au mâle résidant, Arthurin et n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé il y a un an.

Observations d'Éole à l'Université de Montréal

Les observations ont été faites via les caméras de Faucons de l'Université de Montréal. Voici un résumé des évènements avec à chaque fois un lien vers la publication correspondante de Faucons de l'UdeM sur leur page Facebook:

Un lien avec un autre dérangement à l'Incinérateur des Carrières ?

L'incinérateur des Carrières joue un rôle important pour Éole. C'est en effet à cet endroit qu'a eu lieu sa première tentative de nidification connue en 2014, qui a malheureusement échoué. En 2015, après avoir été pendant quelques temps en couple à l'Université de Montréal avec sa mère, Éole est revenu à l'Incinérateur s'accoupler avec la femelle qui était probablement sa compagne de l'année dernière. Alors que les observateurs s'attendaient à une autre nidification à l'Incinérateur,  le couple a plutôt choisi de déménager à l'église Saint-Marc, d'où 4 jeunes ont pris leur envol en juillet. Mais, peu après que les jeunes sachent voler correctement, ceux-ci ont été regroupés (en tout cas pour 3 des 4) à l'incinérateur des Carrières. Plus récemment j'ai pu observer un couple de faucon pèlerin adulte à l'Incinérateur des Carrières le 18 octobre. Bien que mes photos ne permettaient pas de lire les bagues du mâle, il est raisonnable de penser qu'il s'agissait d'Éole et de sa compagne.  Le couple y a aussi été observé le 31 octobre par Richard Dupuis.

C'est dans ce contexte et sachant qu'Éole avait été revu à l'Université de Montréal, que je suis allé faire un tour à l'Incinérateur l'après-midi du 5 novembre. Voici ce que j'ai vu:

D'après Radio-Canada, la banderole est apparue le matin même. Il n'y aurait donc pas de lien direct avec la première visite d'Éole à l'Université de Montréal qui est intervenue l'après-midi du 3 novembre. Malheureusement ce dérangement s'ajoute à plusieurs autres (par exemple la pose de graffiti en pleine période de nidification en mai):  on ne peut certainement pas en vouloir à Éole de convoiter un territoire plus tranquille!

Éole à l'Oratoire Saint-Joseph le 10 novembre

En plus de faire presque quotidiennement de courtes visites au nichoir de l'Université de Montréal, Éole a passé plusieurs heures à l'Oratoire Saint-Joseph ce mardi 10 novembre. J'ai d'abord repéré un faucon pèlerin sur la façade avant de l'Oratoire à 9h35. Une heure plus tard, au sortir de mon rendez-vous chez le dentiste, un faucon était toujours présent au même endroit. Cette fois-ci j'ai pu l'identifier: c'était Éole.



Il a quitté à 12h26 en direction de l'aéroport.



Puis, tel que mentionné plus haut, à 13h38 il réapparaissait dans le nichoir de l'Université de Montréal.


Où est Arthurin ?

Arthurin était apparu en avril de cette année. C'est donc son premier automne ici. De plus, comme il n'est pas bagué, on ne connait absolument rien de lui. Une des explications pour son absence pourrait donc être tout simplement qu'il est parti migrer.

Ce qui est troublant cependant, c'est qu'il semblait encore là le 2 novembre - soit la veille du début des visites d'Éole - tel que mentionné par Faucons de l'UdeM. Ma prudence s'explique par le fait que je n'ai vu aucune photo dans les archives montrant nettement qu'un des faucons n'est pas bagué. En théorie les 2 faucons pourraient donc être Spirit et Éole, plutôt que Spirit et Arthurin. Cependant je considère cette possibilité comme étant peu probable à cause de la longue présence des 2 faucons qui contraste avec les courtes visites d'Éole les jours suivants. Il semble donc bien qu'Arthurin était présent le 2 novembre. Si Arthurin est parti en migration, le moins que l'on puisse dire est qu'Éole n'a pas perdu de temps pour le remplacer! 

Si jamais Arthurin devait ne plus réapparaitre, ce serait le 2ième mâle dont la disparition coïnciderait avec l'arrivée d'Éole, et cela augmenterait inévitablement les soupçons sur un rôle actif de ce dernier.

Une répétition de l'an dernier

En effet c'est le 2ième automne de suite qu'Éole s'installe à l'Université de Montréal, dans un territoire qui appartient à un autre mâle. L'an dernier l'autre mâle était Roger, le compagnon de longue date de Spirit.  La première visite d'Éole au nichoir de l'Université de Montréal a été observée le 7 septembre 2014. Le lendemain, Roger était vu pour la dernière fois. Puis dans les jours et les semaines qui ont suivi, Éole est devenu de plus en plus présent, voir mon billet du 11 octobre 2014.

Le 15 janvier, il concrétisait son statut de mâle résidant en s'accouplant avec Spirit. Plusieurs autres accouplements ont suivi, au point où on s'attendait à ce qu'Éole soit le père des fauconneaux à naître cette année-là à l'Université de Montréal. Puis surprise: le 3 avril, alors que Spirit était en retard de près d'une semaine par rapport à sa date de ponte des années passées, Éole était revu à l'Incinérateur des Carrières avec une femelle, probablement sa compagne de 2014. Éole continuait cependant de fréquenter l'Université de Montréal mais il semblait de moins en moins présent. Ce qui devait arriver est arrivé le 7 avril: Éole était remplacé à l'Université de Montréal par un nouveau mâle, dénommé Arthurin, facilement reconnaissable grâce à une blessure au bec possiblement causée par une bataille.




samedi 29 août 2015

Dodo à l'Oratoire Saint-Joseph pour Spirit

Ce vendredi 28 août 2015, 30 minutes après le coucher du soleil, un des perchoirs que Spirit utilise régulièrement à l'automne et à l'hiver pour dormir était occupé, pendant qu'un autre faucon pèlerin, probablement Arthurin, s'exprimait bruyamment.
Au moins un des faucons pèlerins (et probablement les 2) avait quitté l'Université de Montréal un peu plus tôt, qui se retrouvait abandonné par les faucons pèlerins, du moins pour la nuit. Cette situation contraste avec ce que j'avais observé une semaine plus tôt, où 2 juvéniles se pourchassaient autour de la tour de l'Université de Montréal après le coucher du soleil.

2 faucons pèlerins à l'Oratoire après le coucher du soleil le 28 août

Mon observation débute à l'Université de Montréal. À 19h30, en sortant de l'université, je repère 2 faucons pèlerins sur la tour: un à l'extrémité d'une corniche-prison, l'autre sur un bloc blanc de la façade donnant vers le pavillon André-Eisenstadt.
Alors que je suis sur le point de boucler mon tour de la tour sans avoir repéré d'autre faucon, je vois le faucon qui était perché sur le bloc blanc s'envoler en direction de l'Oratoire. Il est alors 19h48mn, presque 10 minutes après le coucher du soleil. De retour à mon point de départ je constate que le faucon qui était perché sur la corniche-prison a lui aussi disparu. Quelques minutes plus tard, j’aperçois, en utilisant mon zoom, une masse sombre sur un des perchoirs de nuit de Spirit à l'Oratoire.

J'arrive au pied de l'Oratoire Saint-Joseph peu après 20h. En plus de confirmer qu'il y a bien un faucon sur le perchoir de nuit, j'entends des cris qui ressemblent à ceux d'un faucon pèlerin juvénile. Juste avant d'atteindre l'esplanade, un faucon pèlerin se met soudainement à lancer des "tsioup tsioup" énergiques. Je le repère immédiatement sur l'ornement gauche de la façade avant de l'Oratoire. Il venait possiblement d'arriver à cet endroit puisque je ne l'avais pas vu quand j'avais cherché des yeux le faucon entendu un peu plus tôt. Quelques minutes plus tard le cri change: ce n'est plus une succession de "tsioup" mais plutôt un cri isolé, repris quelques instants plus tard, comme l'illustre la vidéo ci-dessous.


Ce faucon pèlerin s'est envolé à 20h16 en direction de l'Université de Montréal. Je l'ai perdu de vue presque immédiatement dans l'obscurité.

Il serait intéressant de savoir depuis quand Spirit dort de nouveau à l'Oratoire. Tout ce que je peux dire, c'est que ce perchoir, ainsi que d'autres que Spirit utilise parfois à l'Oratoire, était inoccupé le mercredi 19 août vers 20h40. On peut aussi remarquer que lorsque Arthurin est apparu pour la première fois à l'Université de Montréal, Spirit était déjà revenue dormir à l'Université de Montréal en prévision de la saison de nidification:  il n'avait donc probablement jamais vu Spirit dormir à l'Oratoire. Est-ce que sa réaction ce soir du 28 août (en supposant qu'il s'agissait bien d'Arthurin) pourrait s'expliquer par le fait qu'il venait de découvrir l'endroit où sa compagne dormait et qu'il avait quelque chose à dire à ce propos ?
Par ailleurs, un rapide coup d’œil dans mes notes des années précédentes montre que Spirit était observée régulièrement sur ces perchoirs à partir d'octobre. Le 28 août serait donc la date la plus hâtive où elle aurait été vue s’apprêtant à dormir à l'Oratoire. Mais il est important de préciser que je n'ai jamais fait de surveillance systématique de cet endroit dans le but de déterminer quand il était utilisé.

Mon observation de ce 28 août n'était pas terminée. En me dirigeant vers le parking supérieur dans le but de tenter de localiser un éventuel 3ième faucon, j'ai découvert un autre signe de l'activité récente des faucons à l'Oratoire (photo prise avec un flash):

Comme la carcasse était en plein passage, elle ne devait pas être là depuis longtemps. La proie était de la taille d'un pigeon.

Confirmation le lendemain

J'y suis retourné ce soir pour voir si un faucon s'installerait de nouveau pour la nuit à l'Oratoire, et si oui, pour tenter de confirmer qu'il s'agissait bien de Spirit. Lorsque je suis arrivé au pied de l'Oratoire à 18h50, un faucon pèlerin était en vol et a passé à plusieurs reprises très près du toit de la façade avant de l'Oratoire, en criant, avant de s'y poser. Il a disparu définitivement à 18h53 en direction du Cimetière Côte-des-Neiges. Mais la surprise m'attendait en haut: un faucon pèlerin était déjà installé sur un des perchoirs de nuit! Un perchoir différent de celui de la veille mais du même côté de l'Oratoire. Et cette fois-ci j'ai pu discerner une bague rose sur la patte droite du faucon. Il s'agit donc bien de Spirit.


Une autre observation de Spirit à l'Oratoire une semaine plus tôt

Une semaine plus tôt, le vendredi 21 août, j'avais déjà observé Spirit à l'Oratoire, cette fois-ci de jour. Je l'ai découverte sur une corniche de l'Oratoire depuis la rue Surrey Garden vers 17h. J'ai ensuite fait le tour de l'Oratoire pour me retrouver dans les jardins, tout près de cette rue Surrey Garden. Elle était alors en train de manger. Elle s'est envolée vers 17h26 en direction des immeubles Rockhill, et au-delà, de l'Université de Montréal. La photo ci-dessous de l'envol prouve qu'il s'agissait bien de Spirit par la couleur de ses bagues et montre qu'elle a emporté les restes de son repas.
Elle était de retour moins de 15 minutes après, sur une jonction entre 2 corniches (je ne l'ai pas vu revenir). À 17h45, une corneille qui faisait partie d'un groupe d'au moins 20 individus se pose au milieu d'une de ces 2 corniches. Spirit a immédiatement décollé et l'a chasser.

À partir de 18h35 j'observe un festival aérien impliquant semble-t-il au moins 2 faucons pèlerins juvéniles à en juger par les cris. À un certain moment il y avait jusqu'à 4 faucons simultanément en vol qui se chamaillaient, la plupart du temps 2 par 2. Je ne suis cependant pas certain que les 4 faucons étaient des pèlerins.

vendredi 19 juin 2015

Baguage des jeunes faucons pèlerins de l'Université de Montréal

Les 3 jeunes faucons pèlerins nés à l'Université de Montréal ce printemps ont été bagué lundi 15 juin 2015 par Simon Duval et son équipe, voir l'annonce par Eve Belisle dans son blogue.

Résultat du baguage

Il ressort de l'examen pratiqué durant le baguage que l'on a cette année 3 solides femelles. Leur poids varie entre 939g et 944g. Pour donner une idée, d'après la fiche du ministère Québecois de la faune, le poids moyen d'une femelle faucon pèlerin est 910g. Les 3 femelles nés à l'Université de Montréal ce printemps auraient donc déjà dépassé le poids moyen de leur sexe, avec une croissance qui n'est sans doute pas terminée...

Chacun des oiseaux a été muni d'une bague à chaque patte: une bague noire à la patte gauche avec un code court permettant d'identifier l'oiseau et une bague gris métallisé avec un code long et vraisemblablement des instructions pour celui qui trouverait la bague.  Cette dernière bague a été recouvert d'un collant de couleur pour 2 des oiseaux, qui permet de les identifier plus facilement durant les premiers mois (le ruban devrait se décoller avec le temps). Les noms ont été choisis après consultation sur la page Facebook des faucons de l'UdeM.

nom inscription (patte gauche) couleur (patte droite)
Luna E/85 -
Éclipse E/91 rouge
Céleste E/92 noir

(ajout des noms le 29 juin).

De gauche à droite, E/91, E/85 et E/92 après le baguage (crédit: Eve Belisle, http://ornithologie.ca/faucons/)


Documentation vidéo et photo

J'étais présent à l'extérieur lors du baguage. Voici ce que j'ai pu filmer.


Arthurin n'est intervenu que lors de la seconde étape, c'est-à-dire lors de la remise des fauconneaux dans le nichoir. Il était probablement à la chasse lors de la capture. Comparativement à Roger les années précédentes, Arthurin semblait beaucoup moins stressé: il a cessé de crier pratiquement tout de suite après la fin de l'intervention.

Quelques photos prises à l'intérieur par l'équipe de baguage ont été publiées sur la page Facebook des faucons de l'UdeM.


Le programme de baguage

Le programme de baguage est administré par le Bureau de baguage des oiseaux (Birds Banding Office) d'Environnement Canada. Personne ne peut s'improviser bagueur: pour pouvoir baguer un oiseau il faut commencer en tant qu'assistant puis franchir différentes étapes, chaque étape nécessitant un permis spécifique pour lequel des références de 2 ornithologistes expérimentés sont requises. D'autres informations sur le baguage des oiseaux en Amérique du Nord sont fournies par le Bird Banding Laboratory, l'organisme américain responsable du baguage.




dimanche 24 mai 2015

Naissances de 3 faucons pèlerins à l'Université de Montréal

3 fauconneaux sont nés à l'Université de Montréal entre le 19 et le 21 mai 2015. Un 4ième œuf n'a pas éclos.


Les naissances

Voici une chronologie des évènements:

  • 19 mai, 16h30: sur cet agrandissement d'une photo prise par la caméra d'Eve Belisle, le 3ième œuf à partir de la gauche semble cisaillé sur tout son contour.
    Les 4 œufs, dont un semble près d'éclore (crédit photo: Eve Belisle, http://ornithologie.ca/faucons/)


  • 19 mai vers 18h: naissance du premier fauconneau:
    Vidéo d'Eve Belisle: naissance du premier fauconneau


  •  Nuit du 19 au 20 mai: naissance du 2ième fauconneau. Le 2ième fauconneau est visible dans cette vidéo d’Ève Belisle, captée vers 5 du matin et qui montre le mâle découvrant pour la première fois les bébés.
    Vidéo d'Eve Belisle: le mâle fait connaissance avec les 2 premiers fauconneaux


  • 20 mai, 7h: premier repas pour les 2 fauconneaux.
    Vidéo d'Eve Belisle: premier repas des 2 premiers fauconneaux


  • Nuit du 20 au 21 mai: naissance du 3ième fauconneau. Pendant les premières heures de son existence, le petit dernier est affalé et est difficile discernable parmi ses 2 ainé(e)s. Les 3 fauconneaux sont cependant clairement visibles sur cette photo prise vers 16h:
    21 mai, 15h54: les 3 fauconneaux attendent que papa les nourrisse (crédit photo: Eve Belisle, http://ornithologie.ca/faucons/)


Un mâle qui cherche à nourrir ses petits

Chez les faucons pèlerins, c'est généralement la femelle qui nourrit les petits avec les proies apportées par le mâle. Mais depuis la naissance des fauconneaux on a pu observer plusieurs manœuvres du mâle pour nourrir lui-même sa progéniture.

Dès le 21 mai, soit quelques heures après la naissance du 3ième fauconneau, Arthurin profite du départ de Spirit pour arriver au nichoir avec une proie et entreprend de nourrir les fauconneaux:
Vidéo d'Eve Belisle: Arthurin nourrit les jeunes (21 mai, 15h54)


Le 22 mai, c'est la file d'attente pour nourrir les fauconneaux: au premier plan, Arthurin avec une proie pendant que Spirit est déjà en train de nourrir les fauconneaux avec une autre proie:

22 mai, 19h47: Spirit nourrit les fauconneaux pendant qu'Arthurin attend son tour (crédit photo: Eve Belisle, http://ornithologie.ca/faucons/)


Pour d'autres photos et vidéos ainsi que les dernières nouvelles, consultez la page Facebook des faucons de l'Université de Montréal. Les faucons pèlerins de l'Université de Montréal peuvent également être suivis en direct grâce aux 2 caméras d'Eve Belisle.

 

 

Couverture médiatique

La naissance des fauconneaux a été couvert par plusieurs médias.

Radio-Canada a été le premier à en parler à l'émission matinale  C'est pas trop tôt, sauf erreur dès le 19 mai, c'est-à-dire avant la naissance du premier fauconneau. Il en a été question de nouveau le lendemain, après les premières naissances. Parallèlement, un article, signé par le journaliste René Saint-Louis, a été publié sur le site internet de la chaîne. Cet article a également été repris par le Huffington Post et traduit en anglais par CBC.

Il en a aussi été question à l'émission matinale Salut Bonjour de la chaine de télévision TVA le matin du 21 mai d'après un message publié sur la page Facebook des faucons de l'Université de Montréal.

Finalement, un article très intéressant a été publié le 23 mai par le journal local "L'express d'Outremont".


samedi 2 mai 2015

Un autre rejeton de Spirit visite le nichoir, en plein milieu de la période de couvaison!

Nouveau coup de théâtre à l'Université de Montréal ce jeudi 30 avril 2015: les gens qui regardaient la caméra du nichoir d'Eve Belisle peu avant 10h du matin ont eu la surprise de voir 3 faucons pèlerins au nichoir. Et ce 3ième faucon n'était pas un des faucons vus au nichoir ces 9 derniers mois...

La visite

Le faucon pèlerin mâle Arthurin était en train de couver les œufs lorsque Spirit est arrivée à 9h52. Il y a une légère discontinuité dans la vidéo à ce moment-là mais le faucon pèlerin intrus apparait quasiment au même moment à droite du nichoir. Arthurin quitte.
Extrait vidéo (crédit Eve Belisle,  http://ornithologie.ca/faucons/)

Spirit s'avance vers les œufs. L'intrus en profite pour s'approcher. Spirit prend alors une position défensive en couvrant les œufs de ses ailes:
Spirit protège les œufs avec ses ailes, l'intrus à droite (crédit Eve Belisle,  http://ornithologie.ca/faucons/)

L'intrus quitte 2 minutes plus tard.Voici le lien vers la vidéo publiée par Eve Belisle sur YouTube.

Il y aurait eu une 2ième visite de l'intrus en début d'après-midi d'après une personne qui regardait la caméra mais cette visite a été apparemment trop courte pour laisser des traces photographiques  (les photos sont prises aux 30 secondes).
J'étais présent sur place pratiquement toute la matinée de vendredi et je n'ai vu aucun signe d'une autre visite de l'intrus.


Identification de l'intrus

Agrandissement de la photo précédente
La bague sur la patte gauche du faucon intrus  a été déchiffrée par Paul Brunelle comme étant E82 en zoomant sur la photo précédente. Voir ci-contre un agrandissement de cette photo.

Le faucon pèlerin E82 est né à l'Université de Montréal au printemps 2011 et porte le nom de Rick. Une vidéo de son baguage est disponible ici. La page Facebook des faucons de l'UdeM contient quelques photos de ce faucon après son premier vol, par exemple celle-ci.





Que signifie cette visite ?

Rick n'est pas le premier faucon né à l'Université de Montréal à visiter le lieu de sa naissance. Algo et Polly, tous deux nés en 2009, ont visité ensemble le nichoir le 29 octobre 2013 (rappelons qu'ils forment un couple). Puis l'année suivante c'était au tour d'Éole le 7 septembre 2014 (Éole est né en 2011, tout comme Rick). Mais les visites d'Algo, Polly et Éole ont eu lieu à l'automne, pas en plein cœur de la période de nidification.

Si des rejetons de Spirit n'avaient pas été détectés jusqu'à maintenant sur la tour de l'Université de Montréal au moment de la nidification (excepté en 2010 pour Polly mais il s'agissait d'un faucon né l'année précédente - donc un immature - qui n'avait pas encore quitté ses parents), cela ne signifie pas pour autant que le couple de faucons résidents ne reçoit pas de visite pendant la période de nidification. Au contraire, chaque année on observe des intrusions. En avril 2013 une femelle juvénile intruse s'était même brièvement posée au nichoir alors que des œufs étaient probablement déjà présents:
Ces visites,  qui se sont poursuivis jusqu'à après la naissance des fauconneaux, ont aussi été documentées par Eve Belisle: album 1, album 2.

La visite de Rick le 30 avril 2015 est cependant particulière à plusieurs titres:
  • De 2009 à 2014, le couple de faucon pèlerin de l'Université de Montréal était formé de Spirit et Roger. Il n'y avait pas beaucoup d'inquiétude sur la capacité de ce couple expérimenté et solidaire à repousser les intrusions. En 2015 au contraire, on ne peut pas parler de couple stable et soudé. Le couple Spirit-Arthurin a été formé il y a moins d'un mois. Ce couple succédait lui-même au couple Spirit-Éole qui a duré de l'automne 2014 au 7 avril 2015.
  • Rick est un mâle adulte, âgé de 4 ans (en gros, l'âge adulte est atteint au bout de 2 ans chez les faucons pèlerins). On ignore l'âge d'Arthurin mais certains de ses comportements suggéraient qu'il en était à sa première nidification. Il ne semble en tout cas pas avoir l'expérience de Roger, et il n'est pas certain qu'il puisse compter sur l'appui de Spirit si jamais Rick décidait de le défier. 

Un 6ième rejeton de Spirit identifié

L'identification de Rick porte à 6 le nombre de rejetons de Spirit identifiés après la première année de leur vie. Voici la liste des 5 autres, par ordre chronologique:
Sur les 13 fauconneaux qui se sont envolés de la tour de l'Université de Montréal jusqu'ici, c'est un score tout à fait remarquable compte tenu de la difficulté de photographier un faucon pèlerin de façon à pouvoir lire sa bague et du petit nombre d'endroits où de telles photos sont prises.