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lundi 30 novembre 2020

Serions-nous capable de détecter un éventuel changement dans la composition du couple de faucon pèlerin de l'Université de Montréal ? Quelques observations de l'automne 2020

Cet article a été publié le 10 octobre 2021 et daté du 30 novembre 2020 afin de le positionner à l'endroit voulu dans le blogue.

Depuis le remplacement d'Eole par Sphinx le 6 avril 2020, à la fois le mâle et la femelle du couple de faucon pèlerin de l'Université de Montréal sont non bagués. Eve (non baguée) avait remplacé Spirit (baguée) le 10 juin 2017. L'absence de bague ou d'autres caractéristiques spécifiques complique énormément la détection d'un changement éventuel dans la composition du couple.

Ma position sur l'identification absolue des faucons

Plusieurs personnes prétendent pouvoir reconnaitre Sphinx et Eve. Il n'est pas clair si ces personnes pensent être réellement capables de reconnaitre ces 2 individus parmi, disons 100 individus, ou si ce sont des identifications probables mais non certaines, ou si elles font des hypothèses. En ce qui me concerne je ne crois pas qu'il soit possible de reconnaitre hors de tout doute un individu faucon qui n'a pas de particularité spécifique (bague, infirmité, ...) pour différentes raisons:
  • Les traits d'un faucon changent avec le temps (plumage mouillé ou sec, propre ou sale, posture, mue, etc)
  • Des individus peuvent se ressembler sur les quelques critères utilisés pour les distinguer. Pour Sphinx un des critères utilisés est son toupet, un autre la distance entre le blanc de la joue et l’œil, mais je vois mal pourquoi ces caractéristiques lui seraient uniques. Pour Eve, en plus de la joue, il est question de cicatrices au bec. Cette dernière caractéristique est plus sérieuse, à condition de considérer le dessin des cicatrices et non leur simple présence (en effet les blessures au bec ne sont probablement pas rares chez les faucons). Mais là aussi il peut y avoir une évolution dans le temps; et les dessins de 2 cicatrices pourraient se ressembler.
Je suis d'accord en revanche que l'observation des traits des faucons permet:
  • de reconnaitre la présence d'un nouveau faucon, si ce faucon est suffisamment différent de Sphinx et d'Eve.   
  • d'identifier Sphinx ou Eve sous l'hypothèse que le faucon observé est soit Sphinx, soit Eve. Une telle hypothèse est légitime à certains moments, par exemple durant la nidification dans la mesure où un changement dans la composition du couple durant cette période entrainera presque certainement une profonde perturbation de la nidification, que l'on pourra constater. À noter cependant que cette hypothèse suppose qu'il n'y a pas eu de changement antérieurement.
  

Retour dans le passé: changement de mâle à l'Université de Montréal durant le 2ième semestre de 2014, 2015 et 2016

Avant sa disparition en avril de cette année, Eole avait déjà disparu de l'Université de Montréal à 2 reprises: au printemps 2015 et au printemps 2016. À chaque fois il reprenait le contrôle de l'Université de Montréal à la fin de la période de nidification, tandis que le mâle qui l'avait remplacé durant la saison de reproduction s'évaporait. Comme Eole était bagué contrairement à ses remplaçants, il était facile de constater le changement:
  • En 2015, Eole était observé dans le nichoir le 3 novembre pour la première fois depuis sa disparition. Arthurin - le mâle qui avait pris la place d’Éole à l'Université de Montréal - a apparemment été vu pour la dernière fois le 2 novembre. Voir cet article.
  • Au printemps 2016, des attaques de faucons pèlerins provoquent l'échec de la nidification de Spirit et Eole à l'Université de Montréal. Eole disparait de l'Université de Montréal le 1er mai, remplacé par un nouveau mâle non bagué surnommé Brett. Après avoir conçu 2 fauconneaux à l'Incinérateur des Carrières avec Eve, Eole est de retour dans le nichoir de l'Université de Montréal dès le 17 juillet; Brett y est vu pour la dernière fois ce même jour: voir cette vidéo de Faucons de l'UdeM.   

Eole avait lui-même remplacé son père Roger à l'Université de Montréal à la fin de l'été 2014: Eole a été vu pour la première fois dans le nichoir le 7 septembre tandis que Roger y était vu pour la dernière fois le 8 septembre, voir cet article


Quelques observations de l'automne 2020

Supposons que Sphinx soit remplacé par un nouveau mâle. À quoi devrait-on s'attendre ? Dans un premier temps Eve accueillerait peut-être le nouveau venu avec une certaine hostilité. Puis il y aurait une phase de rapprochement. Finalement une nouvelle routine s'installerait. Bien entendu si c'était Eve qui était remplacée, on s'attendrait à observer quelque chose de similaire.

Dans cette section je présente quelques observations un peu intrigantes qui pourraient possiblement trahir un changement dans la composition du couple. Il est très important de noter que ces observations sont très loin de prouver qu'un tel changement a eu lieu.
 

31 octobre: Eve agitée sur la tour verte alors qu'un faucon pèlerin tourne au-dessus d'elle

A 10h54 un faucon pèlerin se perche au coin des façades Nichoir et Polytechnique, un niveau au-dessus du nichoir,  et vocalise. Certains sur le chat reconnaissent Eve. Vers 12h20 le faucon part attaquer un pigeon qui s'est approché d'un vol hésitant de la tour et qui a semblé se percher sur la façade Avant. L'attaque échoue et Eve vient se percher au sommet de la tour verte (l'identité d'Eve est confirmée par Eve Belisle, basé sur les photos que je lui ai envoyées et sous l'hypothèse que le faucon est soit Sphinx soit Eve).
 

Vers 12h51 Eve commence à s'agiter et à vocaliser sur le sommet de la tour verte. Voici une courte vidéo à main levée la montrant à 12h54 au moment où je réalise qu'il y a un faucon en vol au-dessus d'elle, à une altitude un peu au-dessus du niveau du sommet de la grande tour. Je tente d'alerter Faucons de l'UdeM pour les informer de la situation et demander que la caméra du nichoir soit orientée vers la tour verte.  Malheureusement, l'énervement, le froid (4C à l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau), l'autocorrecteur du iPhone qui écrit des bêtises et pour finir même le blocage complet du iPhone empêchent cette communication. À un certain moment, alors que j'observais aux jumelles le faucon en vol, il a basculé et a plongé vers Eve. L'action s'est ensuite déplacée sur la tour de l'Université de Montréal, notamment à gauche du nichoir. Quand je me suis finalement résolu à faire un appel classique à Eve Belisle plutôt que de tenter d'écrire un message texte, l'action était finie. Un faucon s'est envolé vers le cimetière pendant que je lui parlais. Il était 13h01.

Vers 13h07 un faucon était de retour sur la tour et vocalisait pendant qu'un autre faucon volait autour de la tour. Ce faucon a fini par s'éloigner vers le boulevard Edouard-Montpetit. Le faucon sur la tour est parti dans la même direction quelques instants plus tard.
 
Peu après 14h un faucon s'est perché sur la tour et vocalisait pendant qu'un autre tournait autour de la tour. J'ai malheureusement été distrait par un groupe de personnes qui s'est installé près de moi, ce qui m'a obligé à ramasser mes affaires avant de me déplacer pour mieux observer les faucons. Dans la publication Facebook que j'ai produite ce jour-là, j'écrivais ''Quand j'étais prêt à observer à nouveau le calme était revenu, Eve se trouvait sur la corniche 1 et Sphinx sur le sommet de la tour verte''. L'identification des faucons n'a pas été faite par moi mais par des personnes sur le chat de la caméra. Voir mes réserves plus haut, particulièrement si Sphinx a été identifié alors qu'il était sur la tour verte. Ceci étant dit, voici une photo du faucon qui se trouvait sur le sommet de la tour verte de 14h08 à 15h10.
L'autre faucon se trouvait sur la tour pendant ce temps.

Vers 15h10 un oiseau est arrivé de la direction de l'École Polytechnique qui volait en-dessous du niveau du sommet de la tour verte. Son arrivée a provoqué le cri des 2 faucons et celui de la tour verte l'a attaqué en alarmant. Il ne s'agissait apparemment pas d'un faucon pèlerin mais ça semblait être un oiseau de proie.
 
Que s'est-il passé ce jour-là ? Lorsque Eve était agitée sur la tour verte avec un faucon pèlerin tournoyant au-dessus d'elle pendant plusieurs minutes mon premier réflexe a été de penser à une intrusion mais on ne peut pas totalement exclure que le faucon en vol était Sphinx. Il s'agirait alors d'un comportement inédit du couple pour moi (couple qui, on doit le rappeler, est un nouveau couple, donc relativement peu observé). S'il s'agissait d'une intrusion. l'intrus était possiblement une femelle puisqu'Eve semblait énervée mais un mâle ne peut pas être exclu. S'il y a eu intrusion on ne peut pas exclure qu'à un certain moment l'intrus(e) est parti(e) et que Sphinx est arrivé. En particulier la réaction des 2 faucons face à l'intrus (vraisemblablement non pèlerin) de 15h10 pourrait faire penser qu'on avait affaire au couple. Mais d'un autre côté si on avait affaire à un nouvel mâle qui cherchait à séduire Eve, c'était une occasion inespérée pour lui de lui montrer de quoi il était capable en participant à la défense du territoire.
 

3 novembre 2020: le mâle cherche le contact avec Eve

Puisque j'ai perdu mes notes et photos sur un disque dur externe endommagé je reproduis ici une partie du courriel que j'ai envoyé à Eve Belisle en soirée ce jour-là:

De 10h17 (moment où je suis arrivé) à midi les 2 faucons étaient sur la tour.

Peu après midi les faucons ont lancé ensemble une série d'attaques près du sol près de la centrale thermique sur l'initiative de la femelle. La femelle s'est ensuite perchée sur le flanc de la chapelle et le mâle sur la tour.

À plusieurs reprises le mâle a par la suite cherché le contact avec la femelle. Regarde par exemple à 12h27 la vidéo de la caméra. Du sol j'ai cru qu'il cherchait à s'accoupler!

La femelle a lancé une autre attaque sur un petit oiseau au-dessus du parking en face de la chapelle. Le mâle a immédiatement suivi et ils ont disparu ensemble.  (On ne voit pratiquement jamais d'attaques près de la tour et là 2!)

 
Eve réagissait par des cris aux passages du mâle près d'elle.

Date indéterminée : un faucon pèlerin intrus près du nichoir ?

Quelques jours après les 2 observations mentionnées précédemment, l'excitation monte sur le chat de la caméra quand les personnes qui sont habituellement capables de reconnaitre les faucons pèlerins Sphinx et Eve ne reconnaissent ni l'un ni l'autre dans le faucon pèlerin près du nichoir! Eve Belisle est alertée. Elle conclura qu'il s'agit de Sphinx.

S'il s'agissait effectivement de Sphinx (voir mes réserves plus haut) cet épisode illustre à tout le moins la difficulté d'identifier les individus faucons pèlerins non bagués. 


Conclusion

Dans le titre de cet article je posais la question si on serait nécessairement capable de détecter un éventuel changement dans la composition du couple de faucon pèlerin de l'Université de Montréal. À mon avis la réponse est non.
 
Grâce à sa cicatrice au bec, Eve semble relativement facile à identifier à condition de disposer de photos en gros plan de son bec. Par contre Sphinx ne semble pas avoir de caractéristiques propres susceptibles de le distinguer efficacement de faucons pèlerins inconnus. Or à l'Université de Montréal depuis 2009 il y a eu 1 changement de femelle contre 6 changements de mâle (ce chiffre pourrait être supérieur si jamais il y avait eu 1 ou plusieurs changements de mâle entre 2009 et 2014, en effet Roger n'était pas bagué). 

Si Sphinx était remplacé par un mâle lui ressemblant, il serait très difficile de remarquer le changement s'il intervient hors période de nidification. Après une période de transition de quelques jours, le nouveau couple se constituera progressivement une nouvelle routine. Des indices du changement de mâle pourrait se trouver dans l'utilisation de nouveaux perchoirs par le mâle ou de nouveaux comportements. Malheureusement Sphinx est lui-même un nouveau mâle puisqu'il est apparu en avril donc ses habitudes sont peu connues (son spot sur la façade de la chapelle semble avoir cessé d'être utilisé mais il n'est pas clair si cela est significatif ou non). Avec beaucoup de chances on pourrait être présent durant la période de transition. L'article présente 2 observations qui pourraient faire partie d'une telle transition mais ces observations peuvent également s'expliquer différemment.


vendredi 13 novembre 2020

Polly au parc Angrignon et dans le secteur de l'UQAM - novembre 2019 à mai 2020

Cet article regroupe plusieurs observations de Polly - ou d'un faucon pèlerin qui pourrait être Polly - à principalement deux endroits que l'on ignorait qu'elle fréquentait: le parc Angrignon (2 observations certaines + 2 observations probables) et le secteur de l'UQAM (1 observation certaine + 2 observations incertaines). 

La plupart de ces observations ont comme point commun d'avoir été faites au sol à proximité d'humains ou dans une structure dont elle a eu du mal à sortir, et semblent suggérer une prise de risque accrue. Polly a été observée pour la dernière fois le 12 mai, possiblement en partie à cause de la baisse de la surveillance des endroits qu'elle fréquentait en raison de la Covid-19. 

En plus des observations rapportées dans cet article, Polly a été régulièrement observée à l'Échangeur Turcot jusqu'à la mi-mars lorsque la Covid a provoqué l'arrêt des observations, ainsi qu'à l'église River's Edge le 9 mars

Polly est la première faucon pèlerin née sur la tour de l'Université de Montréal, en 2009, dans le nichoir installé 1 an plus tôt à l'initiative d'Eve Belisle. Quelques semaines après son premier vol elle s'est blessée à la patte droite, ce qui équivaut pratiquement à une condamnation à mort pour un jeune faucon pèlerin. Après avoir déjoué plusieurs tentatives de capture pour la faire soigner, Polly a été localisée en 2011 à l'Échangeur Turcot où elle a donné naissance au fil des années à plusieurs fauconneaux. Chassée par les travaux de reconstruction de l'Échangeur elle a déménagé à l'église River's Edge où elle a eu un fauconneau en 2019

Avec Algo son frère et conjoint, elle est la vedette du documentaire "Algo, Polly & Turcot" d'Alexandre Sheldon et un groupe Facebook lui est consacré. Son enfance est décrite dans le blogue "Histoires de Faucons à l'Université" d'Eve Belisle et sa vie à l'Échangeur Turcot puis à l'église River's Edge a été documentée par de trop nombreux photographes pour que je les cite tous. Je me contenterai de mentionner le site "Mes oiseaux" de Marcel Perez, les albums de Christian Fritschi et ceux de Robert Lussier.

Merci à tous ceux et celles qui ont alimenté cet article par leurs observations ou qui ont signalé un oiseau en détresse. Un merci tout particulier à ceux/celles qui m'ont autorisé à inclure quelques unes de leurs photos: Jérémy Dupont, Quentin Vallin, Véronique Létourneau, Roxanne Lj, Daniel Ouellette, Eve Belisle, Tony Campbell (je n'ai pas sollicité tout le monde). Merci à Eve Belisle et à l'UQROP pour leurs interventions envers Polly.

Toutes les observations présentées dans cet article ont eu lieu entre les mois de novembre et mai. Polly sera-t-elle de nouveau observée durant cette période ? Si vous avez la chance de la croiser, merci d'avance de partager votre observation! Pour terminer, je n'aimerais pas que cet article incite des observateurs à s'approcher trop près pour vérifier par exemple la présence d'une bague, particulièrement si elle est en train de se nourrir: compte tenu de sa probable difficulté à chasser causée par son état de santé, l'empêcher de terminer son repas en s'approchant trop près pourrait avoir de graves conséquences. Merci pour elle!


8 novembre 2019 - parc Angrignon

Ce jour-là Jérémy Dupont observe un faucon pèlerin en train de dévorer un goéland à bec cerclé au parc Angrignon. Les photos ne permettent pas de conclure qu'il s'agit de Polly mais je mentionne cette observation puisque Polly a été identifiée hors de tout doute un peu plus d'une semaine plus tard au même endroit, en train de manger un goéland.

Crédit: Jérémy Dupont

Jérémy Dupont a partagé son observation dans le groupe Facebook "Ornithologie du Québec- OQC" . Il faut être membre pour voir les publications de ce groupe; voici le lien de sa publication pour ceux qui le sont.

17 novembre 2019 - Polly au parc Angrignon

Le 17 novembre 2019 un peu après 10h Quentin Vallin photographie Polly en train de manger sur la glace d'un lac du parc Angrignon. Ses photos permettent de lire la quasi-totalité des chiffres de sa bague, de même que constater l'absence de griffes à sa patte droite. C'est la première fois à ma connaissance que la présence de Polly est documentée dans ce parc.

Crédit: Quentin Vallin
Crédit: Quentin Vallin

Détail de la patte droite (crédit: Quentin Vallin)

Sur la photo ci-dessus on remarque clairement l'absence de griffes et on discerne les chiffres 15 sur la bague (le numéro complet est 1807-15473 d'après la page généalogie de Faucons de l'UdeM). D'autres chiffres de la bague sont visibles sur d'autres photos publiées dans le groupe Facebook "Polly, Algo, Turcot & River's Edge". Cette publication contient également une courte vidéo dont voici le lien Youtube.

 

18 novembre 2019 - ITHQ

Le 18 novembre 2019 un signalement est reçu par Faucons de l'UdeM  pour un oiseau de proie prisonnier entre 2 murs au 10ième étage de ITHQ (Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec). Eve Belisle m'a demandé si je pouvais aller jeter un coup d’œil. Malheureusement, le temps d'arriver, l'oiseau avait continué son exploration et n'était plus visible. L'espèce n'a pas pu être identifiée avec certitude - encore moins l'individu - mais l'observation d'un faucon pèlerin sur l'édifice de l'ITHQ le 14 février 2020 et le sauvetage de Polly à l'UQAM (donc pas très loin de l'ITHQ) le 10 février 2020 rendent possible qu'il s'agissait de Polly. À la mi-février j'ai contacté la personne qui avait fait le signalement pour tenter d'obtenir des photos mais celles-ci n'avaient pas été conservées.


22 novembre 2019 - Polly à l'Université de Montréal

Un peu avant 10 heures la caméra du nichoir de l'Université de Montréal capte une visite de Polly. Polly est une habituée de ce genre de visite sur les lieux de sa naissance, voir cet article pour plus de détails sur cette visite.


10 février 2020 - Polly secourue à l'UQAM

Le 10 février 2020 Eve Belisle de Faucons de l'UdeM reçoit le signalement d'un faucon pèlerin prisonnier derrière les grillages protégeant un chantier à l'UQAM. Il apparait très vite qu'il s'agit de Polly. Eve Belisle me propose de l'assister pour le sauvetage. À notre arrivée Polly est couchée dans la neige, à l'extérieur de la cage grillagée dont elle a réussi à s'échapper. Elle n'oppose aucune résistance à sa capture. Emmenée à la Clinique des oiseaux de proie pour un examen elle est relâchée le 12 février à l'Échangeur Turcot après un court séjour au centre de réhabilitation de l'UQROP. Pour plus de détails je vous invite à consulter l'article de blogue que j'ai écrit sur cette affaire.

Polly prisonnière à l'UQAM (crédit: Véronique Létourneau)

C'était la première observation certaine de Polly dans ce secteur, mais un faucon pèlerin avec une patte pendante avait été observé en septembre 2019 près du pont Jacques Cartier (la patte droite pendante est une caractéristique de Polly mais on ne peut pas totalement exclure qu'un autre faucon présente une caractéristique semblable).

 

14 février 2020 - ITHQ

4 jour après l'incident de l'UQAM, Pierre Ethier photographie un faucon pèlerin mangeant un pigeon à l'ITHQ (Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec), non loin de l'UQAM, voir cette publication Facebook. Contrairement à Christian Fritschi (l'auteur de la publication Facebook) je ne suis pas prêt à conclure qu'il s'agit hors de tout doute de Polly (selon ma compréhension l'observateur a été invité à surveiller particulièrement la patte droite lors de l'envol et a rapporté qu'elle pendait mais j'accorde plus de crédit à cet indice en vol qu'au décollage, et comme indiqué plus haut Polly n'est peut-être pas le seul faucon pèlerin à présenter cette caractéristique), par contre j’admets qu'il s'agit d'une forte possibilité.


29 février 2020 - arrondissement de Verdun

Dans cette observation Polly n'a pas été identifiée avec certitude mais elle est fortement soupçonnée. Ce jour là Roxanne Lj photographie et filme un faucon pèlerin au sol avec un pigeon sur la rue Willibrord à Verdun près de l'intersection avec la rue Wellington, non loin du métro De l'Église. 

Faucon pèlerin au sol sur la rue Willibrord (crédit: Roxanne Lj)

L'observation est partagée le lendemain vers 9h dans le groupe Facebook Verdun Citoyen. La vidéo montre le faucon avec sa proie derrière une voiture en stationnement, coincé entre les gens qui marchent sur le trottoir et les voitures qui passent sur la rue. Il tente de s'envoler avec sa proie mais elle tombe au sol et le faucon lui-même semble tomber au sol un peu plus loin.

Via Messenger Roxanne Lj a bien voulu me donner des détails additionnels:

  • L'heure de l'observation: 14h.
  • La capture venait juste d'avoir lieu puisque le pigeon se débattait encore, vite tué par le faucon.
  • Le faucon est décrit comme ayant "une patte qui semblait croche", information donnée avant d'apprendre que Polly était blessée à la patte. Interrogée si l'oiseau était baguée, elle m'a répondu qu'ils n'ont pas fait attention à ce détail.
  • Après avoir été dérangé par les humains le faucon est allé se percher sur un poteau. Un ami qui aidait pour le déménagement a pris le pigeon et l'a lancé dans sa direction. Le faucon est descendu au sol, a pris la proie et s'est envolé avec.

Détail additionnel: ce jour-là j'observais Polly à l'arrière de Dompark. Elle a quitté à 13h45 approximativement dans la direction de l'observation de la rue Willibrord, observation qui a eu lieu 15 minutes plus tard.

 

8 mars 2020 - Polly à l'Université de Montréal

Le 8 mars 2020 Polly et Algo visitent le nichoir de l'Université de Montréal où ils sont nés. Pour plus de détails je vous renvoie à cet article.


1er mai 2020 - parc Angrignon

Vendredi le 1er mai Daniel Ouellette a observé et photographié un faucon pèlerin bagué dévorant un goéland au parc Angrignon. L'observation a d'abord été partagée sur eBird (avec 4 photos) puis sur la page  Facebook de Faucons de l'UdeM (5 photos). Avec sa permission je reproduis ici certaines de ses photos.

La première photo donne une idée de la distance entre le faucon pèlerin et des humains. Il est bien possible que la perspective donne l'impression que la distance est plus courte qu'elle ne l'est en réalité mais je n'ai jamais vu un faucon pèlerin en apparence aussi peu peureux quand il mange. Ce manque de distance pourrait s'expliquer par le fait que le faucon pèlerin était affamé et/ou par la difficulté d'emmener la proie à un endroit plus sécuritaire.

faucon pèlerin et humains (crédit: Daniel Ouellette)

Sur la 2ième photo on peut remarquer une bague à la patte droite, ce qui renforce la possibilité qu'il s'agit de Polly.

Crédit: Daniel Ouellette

Voici un agrandissement que m'a envoyé Eve Belisle (merci à elle et aux autres personnes qui ont remarqué la bague):

Gros plan montrant la bague (crédits: Daniel Ouellette et Eve Belisle)

12 mai - Polly au parc Angrignon

Vers 14h Tony Campbell et Pierre Ethier (et sans doute d'autres personnes) ont observé pendant au moins 25 minutes Polly en train de manger un goéland.  L'identité du faucon ne laisse aucun doute sur cette photo de Tony Campbell qui montre 2 chiffres de la bague ainsi que l'absence de griffes:

Crédit: Tony Campbell

La photo ci-dessus a été initialement publiée dans le groupe Facebook "Polly, Algo, Turcot & River's Edge".  2 autres photos de Tony Campbell ont été publiées dans le même groupe ici et ici, ainsi que 2 photos de Pierre Ethier ici

Tony Campbell a également publié 2 vidéos: la première montre Polly en train de plumer sa proie et de la déplacer; la deuxième la montre en train de manger.

D'après les explications de Tony Campbell en commentaires de ces publications, l'observation a durée au moins 25 minutes et Polly a fini par partir avec un petit restant.

À noter que Christian Fritschi rapporte avoir vu Polly sur la bouche d'aération à l'arrière de Dompark vers midi ce jour-là. Cette observation indique que Polly fréquentait toujours l'endroit où on avait l'habitude de la voir le jour où elle a été vue pour la dernière fois.


jeudi 5 novembre 2020

La courte histoire de la fauconne 56K

Cet article a été publié le 7 janvier 2021 et a été antidaté au 5 novembre 2020 de façon à mieux placer l'article dans la chronologie naturelle. L'article contient des informations ou des autorisations qui ont été obtenues entre le 5 novembre et le 7 janvier 2021. 

Le 5 septembre Jean Hébert photographie un faucon pèlerin juvénile bagué aux 2 pattes au Technoparc Montréal. Le numéro de la bague à 3 caractères révèlera que le juvénile est une femelle née à Détroit au Michigan. Malheureusement 10 jours après sa visite Montréalaise elle est entrée en collision avec un avion à l'aéroport d'Ottawa. L'aile droite brisée elle a été euthanasiée.

Faucon pèlerin juvénile bagué noir sur bleu, 56K (crédit: Jean Hébert)

Remerciements
  • Cet article n'existerait pas si Jean Hébert n`avait pas pris une série de photos permettant de déchiffrer l'inscription sur la bague de couleur d'un faucon pèlerin juvénile, photos qui ont été publiées dans le groupe Facebook TechnoparcOiseaux: merci à lui pour avoir partagé son observation, pour la permission d`inclure certainnes de ses photos dans cet article, et pour les informations additionnelles sur ses observations. 
  • Joël Coutu milite depuis plusieurs années pour la défense des milieux humides du Technoparc Montréal et a guidé - et guide toujours - de nombreux groupes ornithologiques dans ce secteur. Avec ses amis il est notamment l'instigateur du groupe Facebook TechnoparcOiseaux dans lequel plusieurs des photos citées dans cet article ont été publiées. Je le remercie pour plusieurs discussions très intéressantes sur cette affaire ainsi que pour la permission d'inclure dans cet article une de ses photos d'un faucon pèlerin immature photographié en mai au Technoparc. 
  • Un grand merci à Barb Baldinger du groupe Facebook  Peregrine Falcons Southeast Michigan pour la confirmation que 56K a bien été bagué au Michigan, pour les informations très détaillées sur son origine ainsi que sur sa collision avec un avion à Ottawa.
  • Merci également à Patty du Ottawa Valley Wild Bird Care Centre pour la confirmation que 56K avait été apportée chez eux par l'aéroport d'Ottawa et qu'elle avait été euthanasiée. 
  • Merci à Christian Fritschi pour avoir attiré mon attention sur la première photo de 56K publiée dans le groupe Facebook TechnoparcOiseaux et à Eve Belisle pour plusieurs échanges sur ce faucon. 

L'observation

Le 5 septembre en début d'après-midi  Jean Hébert et sa conjointe Caroline Tétrault observent un faucon pèlerin bagué aux 2 pattes à l'Étang aux hérons au Technoparc Montréal. L'observation est rapportée sur eBird. Technoparc Montréal est un parc industriel situé en bordure de l'aéroport international de Montréal (aéroport Montréal-Trudeau) et composé de terrains sauvages très appréciés par de nombreuses espèces d'oiseaux. Le développement récent de certains de ces terrains (construction d`une station du REM, construction de l'Eco-Campus Hubert Reeves, etc...) est suivi de près par des écologistes (voir par exemple https://technoparcoiseaux.org/ ). Durant les jours qui suivent l'observation du faucon pèlerin 4 photos sont publiées par Jean Hébert dans le groupe Facebook TechnoparcOiseaux. Ces photos montrent plus ou moins bien les chiffres indiqués sur les 2 bagues. La bague principale est posée sur la patte droite de l`oiseau: cette bague contient un numéro d'identification unique très difficile à lire sur un oiseau vivant en raison du nombre élevé de chiffres. À l`inverse la (double-)bague de couleur posée sur la patte gauche contient un code de 3 caractères seulement. Les photos permettent de décrire cette double-bague de la façon suivante: une première bague contient les chiffres "56" inscrits en blanc sur fond noir; tandis que la 2ième bague (située plus proche du poignet) contient la lettre ''K'' inscrite en blanc sur fond bleu.

Il n'est pas clair si ce faucon pèlerin a été observé à d'autres moments au Technoparc ou s'il s'agit d'une observation unique.   Dans cette publication Facebook datée du 7 octobre, Joël Coutu écrit qu'il "a été vu par beaucoup d’observateurs le mois dernier dans les zones humides de Montréal/Technoparc" mais il pourrait s'agir d'une confusion avec d'autres individus juvénile faucon pèlerin (voir la dernière section de cet article). Si vous pensez avoir vu ce faucon au Technoparc pendant l`été 2020, n'hésitez pas à me contacter.


L'enquête

L'origine du faucon

Comme Jean Hébert n'est pas intéressé à signaler la bague, je le fais avec son autorisation le 9 septembre. Je ne suis pas certain à 100% du premier chiffre mais comme j'ai indiqué que le faucon était un juvénile, l'organisme de baguage détectera l'erreur s'il y en a une. La réponse à mon signalement n'arrivera que le 20 octobre. Une réponse qui présente peu d'intérêt puisqu'entretemps l'oiseau a été identifié.
 
En effet le 9 septembre je découvre une photo d'un faucon pèlerin juvénile bagué avec la bague noir/bleu 54K.  Il s'agit de Nova, née sur un édifice de General Motors à Warren au Michigan. Le 6 juin elle est retrouvée au sol et comme elle ne montre aucun intérêt à voler elle est amenée à un centre de réhabilitation par précaution. Elle est relâchée le 19 juin après avoir été baguée. La photo mentionnée plus haut a été prise à cette occasion.
 
Comme les bagues semblent venir par série de 10 il était raisonnable de penser que la bague 56K noir/bleu du faucon photographié par Jean Hébert appartenait à la même série et que donc notre faucon mystérieux provenait du Michigan. Ceci ouvrait une autre possibilité pour identifier le faucon: s'adresser directement aux agents de la faune du Michigan. Mais pour cela j'avais besoin de pouvoir transmettre des photos montrant clairement le numéro de la bague.  Comme ma demande en ce sens à Jean Hébert est restée sans réponse, j'ai décidé d'attendre la réponse à mon signalement de la bague auprès de l`organisme de baguage.

Ce n'est que le 7 octobre que Jean Hébert publie une photo qui montre clairement le premier chiffre. J'avais maintenant tout ce qu'il fallait pour contacter les gens du Michigan, sauf que cette photo était accompagnée du texte "Joël vient de nous apprendre que ce Faucon pèlerin (K56) a été bagué à Détroit au Michigan"! Le faucon avait-il été identifié ? La phrase fait référence à une publication de Joël Coutu plus tôt le matin dans le groupe Facebook TechnoparcOiseaux. La publication mentionne que le faucon a été bagué en juin 2018, ce qui semble en contradiction avec son plumage de juvénile sur les photos de Jean Hébert. Après vérification auprès de Joël Coutu il est apparu que ce faucon correspondait à la bague 46K noir/bleu et non 56K noir/bleu.
 
Le 12 octobre je partage une des publications de Jean Hébert sur la page Facebook  Peregrine Falcons Southeast Michigan avec le texte "A young peregrine with band number 56/K was photographed near Montreal international airport (Quebec, Canada) on September 5. We believe he might have been banded in Michigan. Can you confirm and if so, provide some informations on the history of this bird?" 

Barb Baldinger répond à cette publication le 14 octobre (voir aussi ce lien).
56/K, black/blue, hatched at the Fisher Building in Detroit. She fledged prematurely and spent some time in rehab before being banded and released back to her nest area on June 19, 2020. She was named Juneteenth in honor of the holiday celebrating the emancipation of those who had been enslaved in the United States. On Sep 15, 2020, Juneteeth was injured at the Ottawa Airport. The report says: “Bird Strike at Ottawa Airport. Was alive but lost a half of its right wing. Will not be eligible for release.” From what I understand, she is in a rehab in Ottawa.
 
L'origine du faucon photographié au Technoparc par Jean Hébert est désormais connue. Malheureusement on apprend simultanément que la vie de ce faucon est terminée, du moins en liberté.

L'accident 

D'après Barb Baldinger qui citait manifestement des informations reçues par une tierce personne, le faucon pèlerin aurait percuté un avion à l'aéroport d'Ottawa. En cherchant à confirmer cette information et à obtenir plus de détails, je suis tombé sur la base de données CADORS. CADORS est l'acronyme de "Civil Aviation Daily Occurrence Reporting System". Cette base de données de Transport Canada est supposée rapporter tous les incidents qui affectent les opérations des aéroports civils du pays. Et étonnamment n'importe qui peut la consulter. 
 
J'ai commencé par consulter les incidents signalés à l'aéroport international Macdonald-Cartier d'Ottawa (page Wikipédia) pour la période du 5 au 20 septembre. Je n'en ai trouvé que 2: un malfonctionnement sur un avion le 5 septembre et une tentative d'atterrissage avortée le 7 septembre.

Au cas où il y aurait eu une erreur sur l'aéroport j'ai également fait une recherche les évènements de type "bird strike". Le 15 septembre 3 incidents sont rapportés, tous en Colombie-Britannique. Le 14 septembre, de nouveau 3 incidents, respectivement à Kamsloop, Thunder Bay et Halifax. Une collision avec un faucon pèlerin est rapportée avoir eu lieu le 11 septembre à l'aéroport Pearson de Toronto (numéro 2020O1254) mais il ne s'agit probablement pas de ce faucon puisque cela impliquerait une double erreur (sur la date et sur le lieu).
 
J'ai également tenté d'obtenir une confirmation de l'incident auprès de l'aéroport d'Ottawa via leur formulaire "Question ou commentaire d'ordre général" mais je n'ai pas reçu de réponse.  Mise à jour: le 20 janvier 2021 j'ai reçu la réponse suivante: ``Sadly, we did find a falcon injured on the airfield and transported it for urgent care. Unfortunately, the falcon did not survive its injuries, despite the Wild Bird Care Centre's efforts to save her.".


Le centre de réhabilitation

J'ai eu plus de chance avec l'autre information communiquée par Barb Baldinger, à savoir que le faucon pèlerin serait dans un centre de réhabilitation à Ottawa. Une recherche avec Google donne au moins 3 organismes intéressants:
Par ailleurs j'ai découvert que le second organisme avait reçu en septembre 2018 du service de gestion de la faune de l'aéroport d'Ottawa un faucon pèlerin juvénile qui avait été frappé par un avion (publication Facebook de décembre 2019). Ce faucon pèlerin avait poursuivi sa convalescence dans une volière extérieure de The Owl Foundation avant d'être finalement relâché.

J'ai donc communiqué avec le Ottawa Valley Bird Care Centre  en leur demandant s'ils avaient reçu à la mi-septembre de l'aéroport d'Ottawa un faucon pèlerin blessé ou s'ils avaient eu connaissance d'un tel transfert dans un autre centre. La réponse est arrivée 2 jours plus tard d'une certaine Patty:
"Yes, this Pegergine was brought to the Centre on Septemeber 15th and unfortunately severed all digits on the right-wing. [...] Sadly this beautiful bird was humanely euthanized." Le message continuait en donnant le numéro de bague du faucon - une information que je n'avais pas fournie -  ce qui assurait qu'on parlait bien du même faucon. Un grand merci à cette personne qui confirmait du même coup la date et le lieu de l'accident.
 
Ce dénouement ressemble beaucoup à ce qui est arrivé à Porthos l'an dernier. Frappé par un avion à l'aéroport Montréal-Trudeau le 28 juillet, ce faucon pèlerin juvénile mâle né dans le nichoir de l'Université de Montréal a été euthanasié 2 jours plus tard, ses blessures à l'aile étant trop importantes pour lui assurer une qualité de vie acceptable, voir cet article pour plus de détails. Incidemment la base de données CADORS citée plus haut fournit des détails additionnels sur l'accident de Porthos (incident numéro 2019Q2075):  la collision est survenue au décollage d'un Airbus A320 d'Air Canada à destination de San Francisco et a retardé de 5 minutes le décollage de 2 autres avions.

Le début de vie de 56K

À ma demande, Barb Baldinger m'a aimablement transmis des informations additionnelles sur l'origine de 56K.  
 
Le Fisher building où est né 56K est utilisé par les faucons pèlerins depuis 1993, mais initialement pas par des faucons sauvages. Ce document du DNR montre 2 photos prises par Barb Baldinger du nichoir installé sur cet édifice, qui est décrit comme un "hacking box". La technique du hacking est décrite, en anglais, dans ce document: il s'agit de placer de jeunes oiseaux élevés en captivité dans une installation d'où ils peuvent voir leur environnement et où ils sont nourris jusqu'à ce qu'ils s'envolent par eux-mêmes. 
 
Cela fait plusieurs années que la population de faucons pèlerins s'est suffisamment rétablie pour ne plus nécessiter la relâche de faucons élevés en captivité. 56K est donc née de parents sauvages.  En 2019 le couple était formé de Iggy (mâle bagué né à Détroit en 2011) et de Mystique (femelle baguée née en 2006 à London en Ontario). En raison de la Covid il n'y a pas eu de baguage en 2020. Il n'est donc pas clair si le couple est le même, ni s'il a utilisé le nichoir ou un autre endroit choisi par eux sur l'édifice (cette photo montre cet endroit alternatif), ni combien de fauconneaux sont nés.
 
Dans sa publication Facebook du 14 octobre, Barb Baldinger indique que 56K a quitté prématurément son nid, ce qui lui a valu un séjour dans un centre de réhabilitation. C'est à cette occasion qu'elle a été baguée avant d'être relâchée le 19 juin 2020. Mais elle n'a pas été relâchée seule. Le Fisher Building a en effet publié le 8 juillet sur sa page Facebook des photos de la relâche de 2 jeunes femelles le mois précédent. Cette publication contient une jolie photo de 56K au moment de sa relâche ainsi que la photo d'une des femelles sur un trottoir prise de toute évidence avant son admission au centre de réhabilitation puisqu'elle n'est pas baguée.  


D'autres faucons pèlerins juvéniles ou immatures au Technoparc

Une consultation de eBird montre plusieurs photos de faucon pèlerin au plumage juvénile prises au Technoparc entre avril et septembre 2020.

 

Un faucon pèlerin immature

Une série de photos montre un faucon pèlerin au plumage de juvénile à partir du 6 mai. Dans la région de Montréal les jeunes nés durant l'année s'éloignent de leur nid en juin/juillet. Il s`agit donc vraisemblablement d'un jeune né en 2019.
 
Faucon pèlerin immature - Technoparc, 23 mai 2020 (crédit Joël Coutu)
 
La photo ci-dessus est tirée du rapport eBird du 23 mai par Joel Coutu au parc Écologique des Sources. Ce rapport inclut 2 autres photos de ce faucon pèlerin. 

Ce faucon pèlerin semblait avoir ses habitudes matinales sur une perche issue d'un radôme (rapport ebird par Denis Tetrault du 6 mai, 5h45 à 9h10; rapport eBird par Joel Coutu du 16 mai de 4h15 à 14h15).

D`autres photos montrant possiblement ce faucon ont été prises le matin du 16 mai par Stephane Demers, (perché sur une branche, rapport eBird) et le 26 mai par Ilana Block (publication Facebook). 
Par ailleurs 2 photos d`un faucon pèlerin en vol le 8 avril par Louis Lemay 
(rapport eBird) et le 20 avril par Sergio Leyva (rapport eBird) pourraient aussi montrer cet individu.


Faucon pèlerin juvénile

Le matin du 25 juillet Jean Hébert photographie un faucon pèlerin juvénile non bagué perché sur un fil électrique (il ne peut donc pas s'agir du même juvénile que celui protographié le 5 septembre, qui est bagué aux 2 pattes).
Faucon pèlerin juvènile non bagué (Technoparc, 25 juillet, crédit: Jean Hébert)

La photo ci-dessus est empruntée à ce rapport eBird avec la permission de Jean Hébert (cette photo est également reproduite dans les publications Facebook suivantes:
lien1; lien2). Une autre photo de ce faucon peut être consultée dans cette publication Facebook. Jean Hébert l'avait déjà photographié en vol 2 jours plus tot (publication Facebook).

Faucon pèlerin juvénile du Michigan

Le 5 septembre Jean Hébert photographiait la femelle juvénile du Michigan 56K. Voir les sections précédentes  de cet article.

 

Faucons pèlerins inclassifiables

Cette section regroupe des observations de faucon pèlerin (avec photo) qui pourraient être l'un des 3 faucons évoqués dans les sections précédentes ou bien un autre.

31 juillet: Sylvain Favreau; juvénile dans un arbre. Lien1; lien2;

Le 4 août Hélène Laliberté photographie un faucon pèlerin juvénile perché sur une branche (rapport eBird).  Lien1; lien2;

6 août, Katherine Collin, juvénile en vol (rapport eBird)

Le 8 août Jesse Feith photographie un faucon pèlerin juvénile en vol (rapport eBird)

15 août: faucon pèlerin très loin au sol, Joel Coutu (rapport eBird)

28 août: Katherine Collin, (rapport eBird): signalement d'un faucon pèlerin harcelant une famille de 6 corbeaux avec une photo.

 

Vous avez photographié un faucon pèlerin au Technoparc entre avril et octobre au Technoparc ?

Si vous avez des photos de faucon pèlerin prises au Technoparc pendant la période avril - octobre 2020, cela me fera plaisir de considérer les ajouter dans cette section de l'article. Vous pouvez me contacter par courriel à l'adresse falcoUbanis@gmail.com ou via Facebook: https://www.facebook.com/falcoUrbanisMontreal