La tour de l'Université de Montréal sous attaque!

2 faucons pèlerins intrus ont semé la pagaille pendant plusieurs heures à l'Université de Montréal en fin d'après-midi ce dimanche 17 avril.

Après mon observation d'hier d'un couple de faucons pèlerins qui visitait des nids potentiels à l'Incinérateur des Carrières et à l'église Saint-Jean-Baptiste, je suis retourné à quelques reprises sur ces 2 sites aujourd'hui mais sans succès. Lors de ma dernière visite à l'Incinérateur entre 16h et 17h, j'ai remarqué sur mon iphone que les œufs étaient laissés sans surveillance à l'Université de Montréal et qu'on entendait beaucoup de vocalises. J'en ai conclu que les faucons étaient probablement là-bas et que je perdais mon temps à l'Incinérateur. Je suis donc retourné à l'UQAM avec l'intention de suivre à distance les évènements tout en espérant avancer un peu dans mon travail. Mais frustré par la caméra qui ne montrait que les œufs alors que manifestement il se passait des choses autour, j'ai rapidement décidé de me rendre sur place.

Quand je suis arrivé à 18h35, aucun faucon n'était visible. Personne non plus dans le nichoir d'après la caméra de Faucons de l'UdeM. Puis 3 faucons sont arrivés en vol du cimetière et le spectacle a commencé. C'était à la fois le plus beau spectacle aérien que j'ai jamais vu, et en même temps extrêmement stressant puisqu'il était difficile d'imaginer que tout le monde en sortirait indemne. Ma fébrilité, additionnée aux limites de mon appareil photo, explique que je n'ai ni photo ni vidéo des évènements (Faucons de l'UdeM a publié une courte vidéo captée par la caméra du nichoir). Voici donc, pendant que ma mémoire est encore fraiche, quelques faits marquants.

Des manœuvres à la Top Gun !

Quand je parlais d'un spectacle magnifique, je faisais surtout référence aux manœuvres en vol des faucons pèlerins. Tant les attaquants que les défendeurs (ils étaient d'ailleurs impossible à distinguer) utilisaient toutes les capacités que la nature leur a donné. J'ai en particulier en tête un faucon pèlerin qui a apparemment fait un tour complet autour de son axe (i.e. passer sur le dos et se rétablir en achevant la rotation) juste avant de fondre vers un adversaire, le genre de manœuvre que l'on a plus l'habitude de voir dans des films de combat aérien!

Un combat au corps à corps sur ou derrière le nichoir ?

Un faucon pèlerin était perché sur la tour, derrière le nichoir, un niveau au-dessus de ce dernier. Un autre faucon a atterri exactement à la même place. Je m'attendais à voir le premier faucon s'envoler ou à tout le moins se déplacer mais je n'ai rien vu de tel. Les 2 faucons semblent avoir disparu ensemble derrière le nichoir ou sur celui-ci.

Des coups au-dessus de la tête

À plusieurs reprises un faucon a percuté un autre exactement au-dessus de ma tête. À chaque fois pendant une fraction de secondes, je frémissais à la pensée de recevoir sur la tête un faucon pèlerin blessé ou mort!

Un faucon désorienté

Un faucon pèlerin a fait ce que les jeunes font souvent lors de leur premiers vols: tenter d'atterrir sur une surface verticale! Il avait probablement l'intention de se poser sur une colonne de la tour mais a manifestement mal fait ses calculs. Il n'a évidemment eu aucun mal à se rétablir de sa chute, mais a été réattaqué peu après. Il s'est réfugié sur la tour au niveau du nichoir. Une scène qui m'a fait craindre que le faucon était peut-être blessé mais heureusement j'ai eu l'occasion de revoir les 4 faucons en vol par la suite.

Faucon au sol!

C'est sans aucun doute la scène la plus intense que j'ai vécue ce soir-là. Deux faucons pèlerins sont entrés en contact en vol près du bâtiment pyramidal et sont restés accrochés par les pattes! Ils sont tombés en tournoyant. Ils semblent avoir réussi à se dégager au tout dernier moment mais un faucon pèlerin s'est retrouvé au sol à cette occasion. L'oiseau était sur ses pattes mais ne décollait pas. Affolé à l'idée qu'il était peut-être blessé et que l'autre faucon allait en profiter pour l'achever, j'ai dévalé les escaliers avec l'intention de tenter de m'interposer! J'ai ralenti en m'approchant de lui pour ne pas ajouter un autre stress. J'étais encore à une quinzaine de mètres de lui quand il a décollé et m'a survolé à faible altitude.

Attaques après le coucher du soleil

Le coucher du soleil a fortement calmé les belligérants. On pouvait même voir 2 faucons tranquillement perchés sur l'antenne de la tour pendant qu'un 3ième faucon patrouillait autour de la tour. Mais il y a eu d'autres attaques en vol par la suite. Fait étonnant: c'est aussi après le coucher du soleil que j'ai commencé à entendre des cris d'alarmes (les cris d'alarme sont en général plutôt utilisés lors d'une attaque par autre chose qu'un autre faucon pèlerin). Avant le coucher du soleil les cris étaient des cris de communication. Il y avait encore de l'action à 20h20 mais l'obscurité rendait l'observation quasi-impossible. Parfois un faucon entrait brièvement dans un secteur éclairé, mais en ressortait aussitôt.

Et les œufs dans tout cela?

Les œufs ont été délaissés pendant une longue période de temps mais cela ne devrait pas porter à conséquence compte tenu du temps doux qu'il faisait aujourd'hui à Montréal(+20C) et que le nichoir était à l'ombre quand les attaques ont commencé. 

À l'Incinérateur, un faucon pèlerin femelle propose à un mâle de nidifier à quelques mètres des corbeaux!

Une visite de routine à l'Incinérateur des Carrières en fin d'après-midi a pris une tournure inattendue avec l'observation de 2 faucons pèlerins, dont un essayait visiblement d'attirer l'autre au nid utilisé en 2014. L'entrée de ce nid est située à quelques mètres au-dessus du nid de corbeau, alors occupé par un corbeau! Je n'avais plus vu de faucon pèlerin à l'Incinérateur des Carrières depuis mon observation de 2 faucons pèlerins le 27 mars.

L'observation

Je suis arrivé vers 17h20. J'ai très vite remarqué un oiseau solitaire qui tournait dans le ciel assez haut au-dessus des cheminées à la manière d'un oiseau de proie. J'ai réussi à prendre une photo un peu floue mais sur laquelle on reconnait bien la silhouette d'un faucon pèlerin. Soudain à 17h30 un faucon pèlerin (un autre?) se pose au sommet de la cheminée Ouest.

Il est assez rapidement passé à l'ancien nid de corbeau sur la cheminée Est, en criant.
À 17h40 il s'envole et traverse les voies ferrées. Je le suis toujours des yeux quand je vois arriver sur la cheminée Est un autre faucon pèlerin!  Le premier faucon se dépêche de revenir et j'assiste à une discussion à l'ancien nid de corvidés.

Je les ai perdu de vue quelques instants en me déplaçant sur la piste cyclable tout en surveillant les cyclistes. Puis tout d'un coup je vois un faucon pèlerin foncer à basse altitude en direction du nid de corbeau! J'ai tout de suite pensé à une possible visite du faucon au nid de 2014 mais comme j'ai revu un faucon pèlerin en vol tout de suite après,  j'ai dans un premier temps rejeté cette possibilité.

Pourtant, dans les échanges vocaux entre les faucons, des cris semblaient venir de cet endroit. Ces cris ont amené un des faucons (que je suppose être le mâle) à venir se percher sur le toit de l'Incinérateur ainsi que sur des passerelles de la cheminée Est relativement basses. Sur la vidéo qui suit, le mâle observe certainement autant la femelle que le corbeau qui couve juste en-dessous de lui:

À 18h, après plus de 15 minutes passées à l'ancien nid, la femelle s'est envolée. Alors qu'elle me survolait, elle a lancé un cri qui ressemblait à un cri d'alarme puis a traversé la voie ferrée en direction du parc Laurier. Le mâle s'est lancé à sa poursuite. Juste avant que je le perde de vue, il a brusquement changé de direction comme s'il plongeait sur la femelle.

À plusieurs reprises durant la présence des 2 faucons pèlerins j'ai pu entendre une sorte de grognement venant du nid de corbeaux. Le corbeau n'a probablement pas apprécié de voir 2 faucons pèlerins voler si près de son nid!  

Une autre visite un peu plus tard

Après le départ des faucons pèlerins approximativement dans la direction de l'église Saint-Jean-Baptiste, je me suis rendu à cette église mais aucun faucon n'y était présent.

À mon retour à l'Incinérateur des Carrières à 18h55, 2 faucons pèlerins planaient assez haut dans le ciel au-dessus des cheminées, un corbeau couvait et le 2ième montait la garde au-dessus du nid:

Église Saint-Jean-Baptiste également visitée

Ma 2ième visite à l'église Saint-Jean-Baptiste vers 19h40 a été plus fructueuse: quand j'y suis arrivé, j'ai vu 2 faucons pèlerins qui s'en envolaient.

Un faucon pèlerin intrus à l'Université de Montréal

Le mâle de l'Incinérateur des Carrières n'était pas bagué à la patte droite comme le montre l'agrandissement suivant:

Il pourrait s'agir du même faucon pèlerin que le faucon pèlerin intrus non bagué photographié à l'Université de Montréal plus tôt dans la journée par Faucons de l'UdeM. 

4 œufs pour les faucons pèlerins de l'Université de Montréal

Comme l'année dernière, Spirit, le faucon pèlerin femelle de l'Université de Montréal, aura pondu 4 œufs. Contrairement à l'an dernier où on ne savait pas trop qui était le père, cette année il n'y a aucun doute: le père est Éole, un des propres fils de Spirit...Et ce n'est pas la seule particularité de cette nidification. Cet article aborde aussi les accouplements qui ont précédé la ponte, et finalement je me risque à une prédiction sur la date d'éclosion.

La ponte

Voici la chronologie de la ponte, avec des liens vers des photos et vidéos publiées par Faucons de l'UdeM sur sa page Facebook:

• œuf #1: nuit du 31 mars au 1er avril. Voici l'annonce.
• œuf #2: 3 avril, tout juste avant midi. Voici l'annonce.
• œuf #3: 5 avril, 18h32. photo vidéo
• œuf #4:  nuit du 7 au 8 avril. Les 4 œufs étaient visibles le 8 avril à 10h à l'occasion d'un relai de couvaison.

Comme le montre la photo ci-dessous, le couple de faucons pèlerins a du faire face à un retour de l'hiver au début de la période de couvaison.

Spirit avec ses 4 œufs et un bon repas - 11 avril (crédit: Eve Belisle, http://ornithologie.ca/faucons/)

Les accouplements

Pour qu'il y ait des œufs, il a fallu des accouplements. Éole et Spirit étaient déjà en couple l'an dernier (jusqu'à ce qu'Éole soit remplacé par Arthurin) mais leurs accouplements paraissaient peu nombreux et pas très convaincants. Cette année au contraire il a été possible d'observer de nombreux accouplements, comme si le couple avait développé une meilleure complicité.

Les premiers accouplements observés remontent au 12 mars. Ce jour-là j'ai en effet observé un accouplement à 14h48 sur ce que j'appelle le bâtiment pyramidal (en réalité une partie du pavillon Roger Gaudry), puis un 2ième sur une colonne de la tour à 16h45.

Le lendemain, Faucons de l'UdeM publiait une série de 3 photos montrant un accouplement sur la tour.

Le 19 mars peu après 13h j'observais un double-accouplement sur le bâtiment pyramidal: après un premier accouplement, le mâle a fait un court vol et est revenu sur la femelle pour un 2ième accouplement. Puis 2 autres accouplements plus conventionnels le 23 mars.

Le 31 mars la caméra de Faucons de l'UdeM capte un accouplement à droite du nichoir.

Après la ponte du 1er œuf le 1er avril, on assiste à plusieurs reprises au quiproquo suivant: voyant la femelle sortir du nichoir, le mâle comprend que c'est son tour de couver et s'installe sur les œufs. Mais en réalité Spirit est sortie du nichoir puisqu'elle voulait s'accoupler. Et elle le fait savoir! Impossible de refuser quelque chose à un faucon pèlerin femelle (rappelons que la femelle est plus grosse et plus forte que le mâle chez les faucons pèlerins): Éole part s'accoupler puis revient couver. Plusieurs vidéos de Faucons de l'UdeM documentent cette scène: 2 avril, 2 avril (bis), 2 avril (encore)

Accouplement le 2 avril à 10h04

Le 5 avril, les faucons pèlerins essaient de nouvelles positions sexuelles!

Le dernier accouplement que j'ai pu observer date du 8 avril à 14h10. Mais il y en a surement eu quelques autres par la suite.

Faits remarquables

Cette nidification est remarquable à plusieurs titres.

• Tel qu'indiqué plus haut, il s'agit d'un couple mère/fils. Comme ce type d'union incestueuse ne peut être constaté que lorsque les 2 faucons pèlerins sont bagués (ou ont une particularité physique très spécifique), il est difficile de dire si ce comportement est fréquent ou pas. Un couple de faucons pèlerins mère/fils bien connu est celui qui niche sur la cathédrale de Bruxelles. Ce couple en est à sa 6ième nidification en commun et a élevé jusqu'à présent 19 fauconneaux (et ce chiffre ne tient pas compte des 3 fauconneaux nés il y a quelques jours)! Plus près de nous, les faucons pèlerins qui nichent à l'Échangeur Turcot sont frère et sœur: ce sont les 2 fauconneaux de la première nichée de l'Université de Montréal, en 2009.
• Si des fauconneaux éclosent dans quelques jours - le contraire serait une énorme surprise - Éole aura eu des fauconneaux avec 2 femelles différentes en 2 ans. Autant pour moi qui croyait que les faucons pèlerins formaient des couples fidèles! Éole a en effet eu 4 fauconneaux à l'église Saint-Marc en 2015 avec une femelle non baguée (une première tentative de nidification à l'Incinérateur des Carrières en 2014 avait résulté en un échec après plusieurs semaines de couvaison; tout indique que la femelle était la même). Et le "divorce" n'est pas du à la disparition de son ex-compagne puisque cette dernière été observée récemment à plusieurs reprises, à l'Incinérateur des Carrières notamment. Ce changement de partenaire se comprend mieux si on se rappelle qu'en 2015 Éole a apparemment tenté de nidifier simultanément avec ces 2 mêmes femelles. Ayant échoué à défendre simultanément les 2 territoires contre d'autres mâles, Éole s'était replié sur l'Incinérateur des Carrières avant que le couple ne déménage in extremis à l'église Saint-Marc. Devant les difficultés à trouver un site de nidification sécuritaire dans le secteur de l'incinérateur (en particulier, des rénovations à l'église Saint-Marc à l'automne dernier ont rendu cette église difficilement réutilisable par les faucons pèlerins), on peut difficilement reprocher à Éole d'avoir choisi de se concentrer cette année sur l'Université de Montréal! 
• Spirit, elle, aura nidifié avec 3 mâles différents en 3 ans! Roger son compagnon de longue date en 2014, Arthurin en 2015 et maintenant Éole. Contrairement à Éole cependant, ce n'est pas le résultat d'un choix puisque Roger et Arthurin ont mystérieusement disparu, respectivement à l'automne 2014 et à l'automne 2015 (incidemment ces disparitions coïncident à chaque fois avec l'arrivée d'Éole à l'Université de Montréal: opportuniste ou terreur?)

 

À quand les naissances?

En 2015 il s'était écoulé 35 jours entre la ponte du 3ième œuf (le soir du 14 avril 2015) et la naissance du 1er fauconneau (le 19 mai vers 18h). On peut donc estimer que la première éclosion cette année aura lieu autour du 10 mai 2016.

Un (parfois 2!) faucon pèlerin à l'église Saint-Jean-Baptiste en fin de journée

Durant ces 4 derniers jours, j'ai observé chaque soir un faucon pèlerin à l'église Saint-Jean-Baptiste, situé à l'intersection de l'avenue Henri-Julien et de la rue Rachel.  Hier, en effectuant une dernière observation avant d'écrire cet article, une surprise m'attendait: ils étaient 2, très bavards, après le coucher du soleil!

Des observations antérieures

Le site de l'église Saint-Jean-Baptiste a été dévoilé le 1er avril par Richard Dupuis sur la liste ornitho-qc ainsi que sur eBird. L'information lui était parvenue via l'UQROP, suite à une mention d'observation faite par un citoyen à cet organisme. Une vérification sur place lui a permis d'observer 2 faucons pèlerins les 16, 17, 23, 29 février et 3 mars, durant la journée. Ces faucons pèlerins auraient été identifiés comme étant Éole et sa compagne, qui avaient niché l'an dernier à l'église Saint-Marc. Un point important ici est qu'Éole est actuellement le mâle du nid de l'Université de Montréal, et le père de 3 fauconneaux en devenir.

Concernant l'identification présumée des faucons, celle d'Éole ne pose pas de problème à quelqu'un de suffisamment patient et équipé d'un bon appareil photo (et Richard Dupuis possède ces 2 qualités) puisque Éole est bagué aux 2 pattes. À l'inverse, la compagne d'Éole n'est pas baguée, et son identification (par comparaison de photos) peut difficilement être certaine. Sa présence au côté d'Éole pourrait être un argument supplémentaire, mais si Éole fréquente 2 femelles, rien n'empêche qu'il en fréquente davantage...

Impossible donc d'arriver à une certitude concernant la femelle, mais il existe d'autres arguments en faveur de son identification:

•  La direction de l'église Saint-Jean-Baptiste par rapport à l'Incinérateur des Carrières colle assez bien avec les directions de départ d'un faucon pèlerin que j'avais notées jusqu'au 20 mars. L'Incinérateur des Carrières est un point important du territoire d'Eve puisqu'elle y avait niché en 2014 et s'y était accouplé à de nombreuses reprises en 2015 avant de déménager à l'église Saint-Marc. Par la suite 3 des 4 jeunes y avaient été observé, accompagné d'un adulte.
• La direction de l'église Saint-Jean-Baptiste par rapport à l'église Saint-Michel-Archange coïncide également avec la direction de départ d'un adulte et d'un jeune à l'été 2015.

Comme la majorité de ces déplacements avaient été observée en fin de journée, il était naturel de supposer que l'église Saint-Jean-Baptiste avait été fréquentée en fin de journée - et l'était peut-être encore.

Un faucon pèlerin présent en fin de journée

Ma première tentative de vérifier cette hypothèse a été la bonne. Le 2 avril à 19h, je repérais un faucon pèlerin sur l'église.

Faucon pèlerin à l'église St-Jean-Baptiste - 2 avril 2016

 Lorsque j'ai quitté à 19h50, le faucon était toujours présent.


Le lendemain je suis venu un peu plus tôt pour le voir arriver. Il est arrivé à 18h06 en provenance de l'avenue Duluth, en suivant approximativement la rue Drolet. Et il jasait... Je n'ai cependant pas réussi à voir de 2ième faucon. Peut-être était-il en vol. Le faucon s'est rapidement tu. Il était toujours là quand j'ai quitté à 18h37.

Faucon pèlerin à l'église St-Jean-Baptiste - 3 avril 2016

Le 4 avril, j'ai tenté une observation matinale. Mais à 6h45 aucun faucon n'était visible sur l'église. Il faut dire qu'il faisait clair déjà depuis un moment. En revanche, de 7h23 à 8h02 j'ai pu observer un faucon pèlerin adulte perché sur la croix de l'église Saint-Michel-Archange, qui ne semblait pas bagué. Il a quitté en direction sud.

Faucon pèlerin sur la croix de l'église Saint-Michel-Archange - 4 avril 2016

En fin de journée ce 4 avril, le faucon est arrivé à 18h11 à l'église Saint-Jean-Baptiste. Il venait cette fois-ci de la direction du Mont-Royal, en suivant approximativement la rue Rachel. Il s'est perché sur le flanc gauche de l'église quand on regarde celle-ci depuis la rue Rachel. J'ai quitté à 18h30.

Faucon pèlerin à l'église St-Jean-Baptiste - 4 avril 2016

2 faucons pèlerins le 5 avril!

Le 5 avril mon intention était de faire une ultime vérification de la présence du faucon pèlerin avant d'écrire un article pour mon blogue. Mais à mon arrivée vers 19h30, aucun faucon n'était visible sur les perchoirs utilisés ces 3 derniers jours. J'ai  marché un peu sur la rue Drolet en direction de la rue Marie-Anne  pour examiner d'autres façades de l'église. C'est alors que j'ai entendu un bruit qui ressemblait à une roue de vieille bicyclette rouillée qui grinçait périodiquement... Le bruit semblait venir de la rue Rachel. Intrigué, je regardais les cyclistes et les mères de famille avec leur poussette pour tenter d'en identifier la source. C'est peu avant d'arriver à l'intersection que j'ai finalement reconnu le son d'une discussion de faucons pèlerins! (le son était probablement distordu par la réverbération sur la résidence de personnes âgées). Les faucons pèlerins étaient sur la corniche du toit de la façade avant de l'église.   

Les 2 faucons ont quitté à 19h45 approximativement dans l'axe de la rue Rachel en direction de la rue Saint-Laurent (légèrement vers le sud par rapport à l'axe de la rue Rachel en fait). Moins de 2 minutes plus tard, j'ai vu revenir un faucon. Il s'est posé sur la corniche sous le toit de la façade avant et s'est mis à manger. Quelques minutes plus tard il a fortement vocalisé, ce qui pouvait suggérer la présence du 2ième faucon. Malheureusement il faisait déjà trop sombre pour tenter de localiser cet éventuel 2ième faucon sur l'église. Le faucon s'est envolé dans l'axe de la rue Rachel en direction de la rue Saint-Laurent, avec cette fois-ci un léger biais vers le nord.

Conclusions et appel à observations

Clairement l'église Saint-Jean-Baptiste reste un site activement utilisé par les faucons pèlerins, dont l'un est probablement Eve, l'ancienne compagne d'Éole. Dans l'hypothèse où il s'agit bien d'Eve,  il y a 2 choses à surveiller ces prochains jours:

• La présence éventuelle des faucons en journée - avec possiblement des accouplements - qui pourrait indiquer une future nidification sur cette église.
• Ou au contraire, la fin de sa présence en fin de journée à l'église, qui pourrait indiquer qu'elle a trouvé un site de nidification ailleurs.

Si vous habitez à proximité et que vous avez l'occasion de faire des observations, n'hésitez pas à les partager, soit en commentant cet article, en laissant un message sur ma page Facebook ou en rapportant votre observation sur eBird.

Quelques mots sur le 2ième faucon observé hier. Pourrait-il s'agir d'Éole et si oui, quelles pourraient être les conséquences sur la nidification en cours à l'Université de Montréal ? Précisons d'abord que je n'ai pas réussi à voir hier soir si un des faucons était bagué, encore moins à lire l'éventuelle bague. Ceci étant dit, le fait qu'Éole ait été observé à cette église en février oblige à considérer la possibilité que c'était lui qui était présent hier. En principe les images captées par les caméras de Faucons de l'UdeM pourraient lui fournir un alibi. Malheureusement pour lui, sa dernière présence documentée remonte à 18h13... En particulier il ne semble pas être venu voir le 3ième œuf qui a été pondu à 18h32 (rappelons toutefois qu'il y a un intervalle de 30 secondes entre 2 photos successives). D'après Eve Belisle, il était cependant de retour à l'Université de Montréal ce matin.

Il se trouve qu'Éole a des antécédents de bigamie...L'an dernier en effet Éole semblait vouloir mener une nidification avec les 2 mêmes femelles, Spirit et Éve. Son absence de plus en plus fréquente de l'Université de Montréal avait conduit à son remplacement le 7 avril par un autre mâle, surnommé Arthurin...
Dans la mesure où contrairement à l'an dernier il y a déjà des œufs à l'Université de Montréal, je préférerais de beaucoup que le 2ième faucon observé hier n'était pas Éole. Les jours à venir permettront sans doute d'y voir plus clair. À suivre...