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dimanche 24 décembre 2023

Réapparition de Marie!

Au Canada les faucons pèlerins sont bagués par des biologistes dans le cadre d'un programme fédéral de suivi de l'espèce. Mais ce sont probablement les amateurs comme moi qui sont les plus excités lorsqu'un individu observé il y a presque 10 ans refait surface!

C'est ce qui est arrivé avec Marie, une femelle qui a été relâchée en juillet 2015 à l'Université de Montréal à l'initiative de l'UQROP dans le but d'être adoptée par le couple nicheur. En septembre 2023 elle a été réadmise à la Clinique des oiseaux de proie de l'UQROP après avoir été trouvée au sol blessée à Drummondville. Après avoir reçu des soins, elle a été relâchée le mois dernier.

Marie à l'Université de Montréal, 8 juillet 2015

Cet article est organisé comme suit. dans la 1ière section je commence par rappeler plus en détails l'histoire de Marie, avec les références vers les différentes publications la concernant. Puis je mets en avant des faits qui pourraient éclairer la présence de Marie à Drummondville. D'abord l'observation en juillet 2021 d'un faucon pèlerin ayant le même profil de baguage que Marie, qui pourrait suggérer que Marie était déjà dans le secteur en 2021 (section 2). Et également l'observation de juvénile(s) en juillet-août à 2 endroits de Drummondville distants de 15kms, qui permet d'envisager la possibilité que Marie pourrait nicher dans le secteur de Drummondville. D'autres informations tirées de l'examen des rapports eBirds sont également données dans cette 3ième section.

Le type de bague dont Marie est équipé est presque impossible à lire à distance, même avec un puissant objectif. D'autant plus que les photos doivent être faites sans déranger l'oiseau ou son nid (le faucon pèlerin et sa nidification sont protégés par diverses lois fédérales et/ou provinciales). Il ne sera donc peut-être pas possible de prouver hors de tout doute que Marie a fondé sa propre famille. Un objectif sans doute plus facile à atteindre est d'obtenir d'autres preuves de la présence à Drummondville d'un faucon pèlerin bagué à la patte gauche uniquement. La photo prise par Rollande Descôteaux prouve que cela est possible sans déranger l'oiseau, voir la section 2. Donc si vous observez un faucon pèlerin (adulte) perché et êtes en mesure de prendre des photos, essayez d'attendre qu'il montre sa patte gauche (ceci arrive par exemple quand il s'étire, se gratte ou défèque). Une photo prise lors d'un survol peut aussi montrer la bague, voir la section 2. Il pourrait aussi être intéressant que ceux/celles qui ont déjà pris des photos d'un faucon pèlerin à Drummondville agrandissent la partie de la photo montrant les pattes pour vérifier si une bague est visible. J'ai indiqué tantôt qu'il pourrait être difficile de prouver que Marie a des fauconneaux. Un gros pas dans cette direction pourrait être de photographier un adulte en vol accompagné de juvénile(s) (un adulte accompagné de 2 juvéniles a possiblement été observé en 2023, voir la section 3) et que la photo montre que l'adulte est bagué à la patte gauche. Cela ne prouverait pas qu'il s'agisse de Marie mais cela serait un bon indice en ce sens.
 
Remerciements
Merci à l'UQROP pour avoir partagé la nouvelle de la réapparition de Marie, et bien sur pour les soins qu'ils ont apporté par 2 fois à ce faucon pèlerin. Merci également à Rollande Descôteaux et Yvon Roy pour les informations complémentaires sur leurs observations et la permission d'inclure leurs photos dans cet article.


1. Rappel de l'histoire de Marie

Références

Je vais commencer par donner les références sur lesquelles cette section est basée:
  • Fichier pdf de l'UQROP titré ''Une troisième chance pour Marie - par Dr. Guy Fitzgerald''. Ce fichier est disponible sur le site web de l'UQROP en suivant les onglets ''Réhabilitation'' puis ''Statistiques et cas vécus''. Ce fichier a également été partagé le 14 décembre 2023 sur la page Facebook de l'UQROP (lien), publication Facebook qui a ensuite été partagée par Faucons de l'UdeM ainsi que par moi-même (et par d'autres). Finalement le document ''Une troisième chance pour Marie'' est inclus dans le dernier bulletin Envol (vol. 33 no. 2) publié par l'UQROP à l'intention de ses membres.
  • L'article du blogue ''Histoires de faucons à l'Université'' d'Eve Belisle daté du 9 juillet 2015 et dont le titre est ''une fille adoptive pour Spirit et Arthurin''. 
  • Vidéo Youtube d'Eve Belisle titrée ''Fauconneaux de l'UdeM, 9 juillet 2015'' qui montre Marie avec 2 de ses sœurs adoptives sur l'ancienne chapelle de l'Université de Montréal.
  • Mon article de blogue daté du 11 juillet 2015 et dont le titre est ''Agrandissement de la famille de faucons pèlerins de l'Université de Montréal''.
     

2015. De Trois-Rivières à l'Université de Montréal

Marie a été trouvée au sol le 23 juin 2015 sur la rue Lajoie à Trois-Rivières puis acheminée à l'UQROP.  À part quelques plumes brisées qui ont été extraites pour faciliter la pousse de nouvelles plumes, son examen n'a rien montré d'anormal. L'UQROP a contacté des ornithologues locaux pour tenter de retracer ses parents afin de la relâcher auprès d'eux mais sans succès. Le docteur Guy Fitzgerald a alors approché Faucons de l'UdeM pour une relâche à l'Université de Montréal où le couple nicheur élevait à ce moment-là 3 fauconneaux femelles approximativement du même âge. La relâche a été effectuée le 8 juillet. Avant de poursuivre l'histoire de Marie, je vais faire un petit rappel sur la nidification mouvementée de l'Université de Montréal cette année-là...

Au début de 2015 le couple de faucon pèlerin de l'Université de Montréal est composé de Spirit (la femelle) et de Éole (le mâle). Un couple incestueux puisque Éole, né en 2011, est le fils de Spirit...  Le 15 janvier je filme un accouplement entre les 2 à l'Oratoire Saint-Joseph. Le 3 avril 2015 Richard Dupuis observe Éole à l'Incinérateur des Carrières avec une autre femelle qui sera plus tard baptisée Eve (c'est la femelle actuelle à l'Université de Montréal). Le 7 avril Éole est remplacé à l'Université de Montréal par un nouveau mâle baptisé Arthurin. Alors qu'on pensait qu'il faudrait attendre une semaine ou deux pour voir apparaitre des œufs le temps que Spirit et Arthurin apprennent à se connaitre, Spirit pond son premier œuf dans la nuit du 9 au 10 avril! Elle pondra en tout 4 œufs. 3 fauconneaux naissent entre le 19 et le 21 mai, l'œuf non éclos contenait un oisillon qui n'a malheureusement pas réussi à sortir. Lors du baguage des 3 juvéniles le 15 juin, il a été constaté qu'il s'agissait de 3 femelles, baptisées Luna, Eclipse et Céleste à l'issue d'un sondage sur Facebook. Le 28 juin à 19h30 à ma grande surprise je repère une juvénile au 10ième étage, un des rares fauconneaux pour lesquels il n'y a pas d'indication qu'il soit passé par une corniche prison. Le 6 juillet, 2 jours avant l'arrivée de Marie, les 3 juvéniles avaient volé au moins une fois. De son côté Éole était l'heureux papa de 4 fauconneaux à l'église Saint-Marc, voir par exemple cet article et les références qu'il contient.

Revenons à Marie. Elle a été relâchée sur un toit de l'Université de Montréal par Richard Dupuis vers l'heure du midi le 8 juillet 2015 d'après l'annonce de Faucons de l'UdeM. Quand je suis arrivé à l'Université de Montréal vers 14h ce jour-là, peu de signes indiquaient que la famille s'était agrandie et pourtant un examen attentif des photos et vidéos montre que Marie était présente: tel qu'anticipé par le Dr. Guy Fitzgerald elle n'avait pas été chassée. Sur la vidéo ci-dessous que j'ai enregistrée moins de 24 heures après sa relâche, Marie est reconnaissable à l'absence de bague à sa patte droite alors qu'elle est perchée en compagnie d'une autre juvénile sur le toit de l'ancienne chapelle.
Et sur cette vidéo de Faucons de l'UdeM enregistrée moins de 15 minutes plus tard on voit Marie en compagnie de 2 juvéniles sur une corniche de l'ancienne chapelle où un repas vient manifestement d'avoir lieu; son jabot gonflé indique qu'elle a mangé récemment.
 
J'ai enregistré des signes de présence de juvénile à l'Oratoire Saint-Joseph jusqu'à la fin août 2015. Il n'est pas clair si Marie faisait partie des juvéniles toujours présentes à ce moment-là; sa dernière présence confirmée semble être cette observation en vol le 23 juillet à l'Université de Montréal où elle est reconnaissable à ses plumes de queue manquantes (vidéo). 
 

2023. À Drummondville

D'après le document pdf publié par l'UQROP, Marie a été retrouvée blessée dans une cour d'école à Drummondville le 16 septembre 2023. Elle a été acheminée à la Clinique des oiseaux de proie, où une fracture ouverte du bout de l'aile droite a été constatée. Après avoir été soignée, elle a été transférée le 16 octobre dans une volière de Chouette à Voir pour ''une convalescence avec physiothérapie active''. Elle a été relâchée le 24 novembre depuis le site de Chouette à Voir.
 
D'après Wikipédia, Drummondville est une ville de la région Centre du Québec, la 15ième ville la plus peuplée du Québec (en 2022). Gonflée par les fusions municipales (elle a notamment absorbé la ville de Saint-Nicéphore en 2004), sa superficie est de 260km2. 

L'école où a été trouvée Marie n'est pas précisée. D'après cette page de la ville de Drummondville, la ville compte une vingtaine d’écoles préscolaires et primaires ainsi que plusieurs écoles secondaires (la référence à une cour d'école semble exclure les centres de formation, les 2 CÉGEPs et le campus de l'UQTR). 

Les distances suivantes sont calculées par rapport à l’Hôtel de ville de Drummondville. D'après Google Maps, la distance à l'Université de Montréal est d'un peu plus de 97kms, la distance à l’Hôtel de ville de Trois-Rivières d'un peu plus de 51kms et la distance à Chouette à Voir où elle a été relâchée d'un peu moins de 43kms.

Parmi les faucons pèlerins bagués qui ont grandi dans le secteur de l'Université de Montréal, Marie arrive en 2ième position en termes de distance parcourue. La première place est détenue par Jean né à l'Oratoire Saint-Joseph en 2021 et qui a été localisé dans l'état de New-York la même année à 295kms de Montréal, voir cet article et les références qui s'y trouvent.


2. Un faucon pèlerin avec le même profil de baguage que Marie photographié à Drummondville en juillet 2021

Le 5 juillet 2021 Rollande Descôteaux a été survolée par un faucon pèlerin qu'elle a pu photographier:
Faucon pèlerin - 5 juillet 2021 (crédit: Rollande Descôteaux)

En examinant sa photo elle réalise qu'il est bagué à la patte gauche. Dans son signalement eBird, elle écrit ''Il est passé au dessus de chez moi. Porte une bague à la patte gauche, mais ne peut l'identifier.''.
 
J'ai réussi à la joindre via le site Go Oiseaux! de Mireille Poulin où elle avait publié sa photo. À ma demande elle a publié sur ce site un agrandissement de la partie de la photo montrant la bague. Avec sa permission je reproduis ici cet agrandissement:
Agrandissement montrant la bague (crédit: Rollande Descôteaux)

Il y a 2 possibilités:
  • Soit c'est Marie et dans ce cas cela suggère qu'elle n'était pas juste de passage quand a elle été secourue le 16 septembre 2023 mais qu'elle est possiblement établie dans le secteur.
  • Soit ce n'est pas Marie et dans ce cas Drummondville aura été visité en l'espace de 2 ans par 2 faucons pèlerins différents bagués à la patte gauche. Ce n'est pas impossible. Après tout Drummondville n'est qu'à 43kms de Chouette à Voir où plusieurs faucons pèlerins soignés par l'UQROP sont relâchés. Or l'UQROP a comme politique de baguer les individus relâchés à une des pattes (ceux qui n'étaient pas déjà bagués bien sur). À titre indicatif, pour les années 2020, 2021 et 2022, l'UQROP a relâché en moyenne 9 faucons pèlerins par année (sources: bulletins Envol). Un faucon pèlerin bagué uniquement à la patte gauche pourrait aussi avoir été bagué ailleurs au Québec, dans une autre province canadienne ou aux États-Unis. Documenter le passage de 2 faucons pèlerins différents bagués à la patte gauche serait quand même tout un exploit. 
Si d'autres photos émergeaient qui montrent un faucon pèlerin bagué à la patte gauche uniquement, cela renforcerait à mon avis la thèse qu'il s'agit d'un même individu, en l'occurrence Marie. 

 

3. Présences de faucons pèlerins juvéniles. Et autres informations tirées des signalements eBird

Se pourrait-il que les signalements eBird nous apprennent quelque chose sur la présence de Marie dans le secteur de Drummondville ? J'ai déjà mentionné dans la section précédente l'observation en 2021 d'un faucon pèlerin avec le même profil de baguage que Marie. 
 

3.1. Évolution du nombre de signalements eBird 

Afin de tenter d'en savoir plus, j'ai épluché l'ensemble des signalements eBird de faucon pèlerin pour la période 2015-2023 pour le périmètre montré dans la figure ci-dessous
Crédit: image fournie par eBird et créée le 19/12/2023

Le choix du périmètre est totalement arbitraire, en particulier il ne correspond pas aux limites de la ville; de plus j'ai fixé ses limites de façon à inclure les 2 sites de Joanie Lavigne (les 2 gouttes bleues en bas de l'image) en raison des multiples signalements de juvénile. Le nombre de sites (gouttes bleues) dans le périmètre était de 40.

J'ai comptabilisé le nombre de signalements eBird du faucon pèlerin pour chacune des années 2015 à 2023 en ne retenant qu'un signalement par jour et par site. Cela donne à peu près ceci (quelques erreurs peuvent subsister):
 
Le pic de 2021 est attribuable en grande partie à la présence à Drummondville d'une rareté en novembre 2021 (une oie de la toundra, une espèce qui n'avait pas été vue au Québec depuis plus de 40 ans d'après cet article de l'Express de Drummondville) qui a attiré sur place un grand nombre d'ornithologues et cela pendant plusieurs jours.

Si on exclut cette anomalie, on remarque que le nombre de signalements pour la période 2020-2023 est à peu près stable et plus élevé que pour la période 2015-1019. Il serait tentant d'y voir le signe d'une présence accrue de faucons pèlerins mais il semble que cette hausse soit elle aussi plutôt attribuable à une hausse du nombre d'observateurs. En particulier le nombre de personnes ayant produit au moins un signalement a plus que doublé entre 2019 et 2020. Se pourrait-il que les nouveaux observateurs de 2020 étaient déjà actifs les années précédentes mais n'ont pas observé de faucon pèlerin, ce qui serait cohérent avec l'hypothèse d'une plus grande présence du faucon pèlerin ? Il ne semble pas possible de faire une recherche par personne et par lieu sur eBird mais si on génère les cartes eBird pour une espèce facile à observer comme la bernache du Canada on remarque que la carte pour 2020 comporte significativement plus de points que celle de 2019, ces nouveaux points semblant correspondre pour l'essentiel à des sites créés par de nouveaux observateurs. Une analyse plus fine serait nécessaire mais il semble bien que l'augmentation du nombre de signalements de faucon pèlerin est en grande partie attribuable à une hausse du nombre d'observateurs. Un autre facteur qui pourrait contribuer à une hausse du nombre de signalements est qu'une fois qu'un faucon pèlerin est observé à un endroit, cet endroit pourrait bénéficier d'une attention plus soutenue et ainsi générer des nouveaux signalements.

3.2. Que disent les signalements ?

Si on s'intéresse à la nature des signalements, la plupart portent sur un individu, avec quelques signalements de 2 ou 3 individus. Quelques signalements sont accompagnés de commentaires, voici un aperçu de ces commentaires (les mentions de juvéniles sont traitées plus bas):

3.3. Mentions de juvénile

La première mention d'un jeune est faite le 12 octobre 2018 par Yvon Roy. À cette période de l'année les juvéniles sont capables de se déplacer sur de longues distances et rien n'indique donc que ce juvénile soit né à proximité.

Plus intéressantes sont les observations de juvéniles faites à partir de 2019 à la station d'épuration et à partir de 2021 au LET. Ces observations sont faites en juillet et août et certaines impliquent jusqu'à 3 individus dont au moins 2 sont des juvéniles, ce qui rend davantage probable une origine locale. Il est intéressant de noter que ces 2 sites sont distants de 15kms, une distance théoriquement compatible avec 2 nids.

Station d'épuration (position sur Google Maps)

Le 28 juillet  2019, François  Bourret produit un signalement pour un juvénile de sexe inconnu avec le commentaire ''Fait des piqués à chacun des étangs puis se perche dans la tour de télécom''. 5 photos montrant l'une un faucon en vol et les autres un faucon perché sur une tour de télécommunication accompagnent son signalement. Une autre personne a signalé un faucon pèlerin sur la tour de télécommunication 3 jours plus tard mais sans mention d'âge.

Le 16 juillet 2022 Luc Tremblay signale 1 faucon pèlerin. La photo qui illustre son signalement montre un juvénile perché sur un tronc d'arbre abattu.

Le 18 août 2023, soit moins d'un mois avant l'accident de Marie, Yvon Roy soumet un signalement pour un faucon pèlerin avec la mention ''Semble blessé à une patte, semble volée très bien''. Pensant qu'il y avait un autre faucon pèlerin blessé dans le secteur - ce qui aurait pu suggérer qu'il y avait eu des batailles entre 2 pèlerins - je l'ai contacté pour obtenir plus d'information. Il m'a répondu que c'est son comportement peu farouche qu'il l'a amené à penser que le faucon était possiblement blessé. Il a aussi indiqué que le faucon volait à basse altitude. La photo qu'il a jointe montre un juvénile.
Agrandissement d'une photo transmise par Yvon Roy

 

Drummondville - L.E.T Saint-Nicéphore (position sur Google Maps)

J'ai d'abord pensé que L.E.T était l'acronyme pour Lycée d'Enseignement Technique mais ce serait plutôt pour Lieu d'Enfouissement Technique! Les signalements de faucon pèlerin à un site d'enfouissement doivent être considérés avec prudence puisque des faucons pèlerins de fauconnerie sont parfois utilisés pour effaroucher les goélands et autres oiseaux indésirables. Et cela semble effectivement le cas à ce site à en juger par ce document pdf daté de 2019 de l'entreprise WM qui exploite le site: il y est mentionné que 3 faucons et 2 buses s'alternent pour effaroucher les goélands. Mais la photo de profil eBird de Joanie Lavigne qui a produit les signalements suggère qu'elle est elle-même active dans le domaine de la fauconnerie (il est fort probable qu'elle soit une des fauconnières travaillant sur le site). Voici un résumé des signalements de Joanie Lavigne:
  • 2021: sur 16 signalements de 1 faucon pèlerin entre le 7 juin et le 27 septembre, un est identifié comme un adulte (le 2 août) et un autre comme un juvénile (le 3 août). 
  • Un juvénile est signalé le 16 août 2023.
  • Le 28 août 2023 2 juvéniles sont signalés.

Sur un autre site (Drummondville - chemin Tourville, position sur Google Maps) situé environ 6kms plus à l'ouest,  Joanie Lavigne signale par 2 fois un total de 3 faucons pèlerins dont au moins 2 sont des juvéniles:

  • 9 août 2023. Le commentaire complet est '''En vol. Vocalisations et jeux aériens, au moins 2 juvéniles.'
  • 11 août 2023. Le commentaire complet est ''En vol. Vocalisations et l’un d’eux pourchassait un pigeon. Au moins 2 sont des juvéniles.''.

 

Un nichoir pour faucon pèlerin au L.E.T.  conçu pour un fauconneau natif de la même ville que Marie 

Ce qui suit est basé sur 2 articles de l'Express de Drummondville: Des efforts concertés pour réhabiliter Mirage, un faucon pèlerin (daté du 23 février 2015) et Le faucon pèlerin Mirage libéré dans la nature (daté du 11 décembre 2015), voir aussi ce reportage de Radio-Canada du 24 février 2015.

En 2014 un fauconneau - baptisé Mirage = est trouvé sous le pont Laviolette à Trois-Rivières, apparemment abandonné par ses parents (rappelons que Marie a été trouvée dans cette même ville en 2015) . Il est acheminé à l'UQROP qui le confie à un fauconnier de l'entreprise GPF (maintenant connue sous le nom de Artémis) pour lui apprendre la vie de faucon pèlerin sauvage, en particulier la chasse. Ce fauconnier travaille au L.E.T. de Drummondville et l'apprentissage se fait en grande partie à cet endroit. Des élèves de l'école secondaire Jean-Raimbault sont mis à contribution, via l'organisme GARAF, pour construire 2 nichoirs pour Mirage (il y a possiblement ici une petite erreur dans les articles puisque le reportage de Radio-Canada montre un nichoir pour faucon pèlerin et un autre pour une autre espèce). L'entrainement de Mirage a duré 10 mois, principalement à Drummondville mais aussi en partie à Chouette à Voir, avant que Mirage soit relâché à Drummondville dans la première moitié de décembre 2015. D'après Marc-André Fortin cité par le premier article de l'Express, ''Les deux nichoirs resteront en permanence sur le site d’enfouissement''.

La rue Lajoie où a été trouvée Marie est assez longue et d'après Google Maps sa distance la plus petite au pont Laviolette est de 4,25kms. À moins que les parents de Mirage aient déménagé, rien ne permet de penser que Mirage et Marie aient eu les mêmes parents.   

Sachant que le site d'enfouissement de Drummondville est équipé d'un nichoir pour faucon pèlerin, la question naturelle est s'il a été utilisé en 2023. Si oui cela expliquerait les signalements de juvénile dans ce secteur, et bien entendu la question suivante serait si une bague a été observée sur la femelle nicheuse.  Malheureusement je n'ai appris la présence de ce nichoir qu'en fin d'après-midi du 23 décembre, trop tard pour espérer obtenir une réponse à ces questions. À suivre donc...


3.4. Des observations pendant l'absence de Marie 

Les signalements de faucon pèlerin ont continué pendant que Marie était sous les soins de l'UQROP. Rappelons que Marie a été secourue le 16 septembre 2023 et relâchée le 24 novembre 2023. Voici les signalements: