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jeudi 30 décembre 2021

Le jeune faucon pèlerin mâle de l'Oratoire Saint-Joseph est en convalescence dans l'État de New-York

Jean, le faucon pèlerin mâle né ce printemps à l'Oratoire Saint-Joseph est en convalescence dans l'État de New-York après avoir subi une intervention chirurgicale au Cornell Wildlife Hospital suite à un second accident à Utica, le 8 novembre, près d'un nid de faucon pèlerin.

Photo de Jean partagée le 21 décembre (crédit: Falcon Heart Rescue)
 

Merci beaucoup à Falcon Heart Rescue - et plus spécifiquement à Deborah Saltis - pour les premiers soins de Jean et les mises à jour régulières sur son état. Merci également à Deborah Saltis pour ses réponses à mes questions et pour la permission de reproduire ses photos. Bien entendu un grand merci également à toute l'équipe du Cornell Wildlife Center qui a opéré Jean et qui continue de le soigner. 

 

Un premier accident le 29 juillet à Montréal

Jean est né à la fin mai dans un ancien nid de corbeau à l'Oratoire Saint-Joseph. Il a effectué son premier vol le 2 juillet sans problème notable, excepté que comme cela arrive souvent lors des premiers vols il s'est retrouvé momentanément au sol dans une rue. Il a été capturé, bagué, puis relâché sur un toit de l'Oratoire Saint-Joseph. Le baguage est réalisé dans le cadre d'un programme fédéral de suivi des oiseaux mais dans ce cas-ci il aura permis aussi de raconter l'histoire qui fait l'objet de cet article! Le 29 juillet il est retrouvé au sol avec une aile fracturée près des immeubles Rockhill, pas très loin de l'Oratoire Saint-Joseph. Après avoir été opéré à la Clinique des oiseaux de proie et avoir séjourné au centre de réhabilitation Chouette à Voir de l'UQROP il a été relâché le 7 octobre depuis le cimetière Côte-des-Neiges. Je vous renvoie à cet article pour plus de détails sur l'accident, les soins et la relâche. Jean n'a pas été revu de façon certaine à Montréal après sa relâche.


295km, un nouveau record pour un faucon pèlerin né à l'Université de Montréal/Oratoire Saint-Joseph

Jean a refait surface le 8 novembre à Utica, dans l'État de New-York. Utica est une petite ville de l'État de New-York avec une population estimée à 60 000 habitants en 2016 d'après Wikipédia. Selon Google Maps sa distance à Montréal à vol d'oiseau est de 295km. Cette distance constitue un nouveau record pour un faucon pèlerin né à l'Université de Montréal ou à l'Oratoire Saint-Joseph. Il faut dire que le record précédent n'était pas difficile à battre: l'ancien record était en effet détenu par Horus, né en 2010 sur la tour de l'Université de Montréal et repéré en 2012 à Sainte-Catherine ... à même pas 15kms du nid! Les autres faucons pèlerins nés sur la tour de l'Université de Montréal et dont on a eu des nouvelles après leur premier hiver - Algo, Polly, Éole, David, Rick - ont tous été revus à Montréal.

Il s'agit d'un record pour un faucon pèlerin né à l'Université de Montréal/Oratoire Saint-Joseph mais pas pour un faucon pèlerin né à Montréal. En effet un mâle né sur un édifice de Montréal en 1993 a niché de 1994 à 2002 à Hamilton en Ontario d'après le Hamilton Community Peregrine Project (voir dans la section History). Hamilton est distante de plus de 550kms de Montréal. L'édifice d'origine de ce faucon est possiblement la Tour de la Bourse. Il n'est pas exclu que d'autres faucons pèlerins bagués sur cet édifice ou ailleurs à Montréal ont été retracés encore plus loin.

Mentionnons aussi que les faucons pèlerins sont connus pour leurs capacités à parcourir de très longues distances. Ainsi par exemple une femelle qui nichait au pont Champlain et qui avait été munie d'un émetteur a été repérée durant l'hiver 2009 - 2010 au Brésil!

 

Jean retrouvé blessé non loin d'un nid de faucon pèlerin

Le 8 novembre, après avoir communiqué avec Eve Belisle de Faucons de l'UdeM, Falcon Heart Rescue publie sur Facebook une photo de Jean en précisant que ce faucon pèlerin est arrivé chez eux ce jour et qu'il est blessé à une aile. Aucune autre information sur son accident n'est donnée.
 
Si on explore le site web de ce centre de réhabilitation on trouve un lien sur une caméra donnant sur un nid de faucon pèlerin (plus précisément un ensemble de 6 caméras!). Il y a également un blogue et une page Facebook consacrés à ce nid. Les faucons pèlerins s’appellent Astrid (la femelle) et Ares (le mâle), tous les deux non bagués. Ce couple est apparu en 2012, un nichoir a été installé à leur intention en 2013 à une fenêtre d'un édifice et en 2014 le couple y a eu ses premiers bébés. Cette année ils ont eu 3 fauconneaux.
 
Nichoir d'Utica avec 3 jeunes pèlerins - juin 2018 (crédit: Falcon Watch Utica)

J'ai communiqué avec Falcon Heart Rescue pour d'une part obtenir la permission d'inclure une de leurs photos de Jean dans cet article, et d'autre part demander des précisions sur les circonstances de l'accident, en particulier à quelle distance du nid Jean a été trouvé.  Deborah Saltis, cofondatrice du projet Utica Peregrine Falcon et par la suite de Falcon Heart Rescue, m'a répondu presque aussitôt. Jean a été trouvé dans un jardin à 5-6 blocs du nid, donc pas très loin. Elle considère tout à fait possible qu'il a été impliqué dans une interaction avec un ou les 2 faucons du couple; ils observent régulièrement Astrid et Ares repousser des intrus (d'ailleurs aussi récemment que le 15 décembre une intruse a été photographiée près du nid avant d'être chassée hors du territoire).  Elle note qu'il a aussi pu percuter un obstacle. Le type de blessure dont souffre Jean est en effet plus compatible avec une collision qu'avec une bagarre; cependant une telle collision a pu survenir alors qu'il était engagé dans des manœuvres à haute vitesse avec un autre faucon pèlerin.

 

Les soins

Jean a été recueilli par Falcon Heart Rescue le 8 novembre. Le 10 novembre il a passé des radios qui ont confirmé qu'il s'était refracturé les 2 mêmes os que cet été. Compte tenu de la gravité de ses blessures et sur recommandation du Dr. Fitzgerald de l'UQROP il a été transféré le 12 novembre au Cornell Wildlife Hospital où il a été opéré. Deborah Saltis a partagé régulièrement des nouvelles de Jean quand il était chez eux mais aussi après son transfert à l'hôpital. Chacune des nouvelles est accompagnée d'une photo de Jean, de bons mots à son endroit et d'appels aux pensées positives. Je donne ci-dessous un résumé de ces nouvelles en me limitant aux faits. 

Nouvelles du 8 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): annonce de l'arrivée de Jean et mention de son histoire Montréalaise. Malheureusement il s'est de nouveau blessé à son aile. Il passera des radios demain pour en savoir plus.

Nouvelles du 9 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): Jean va bien. Il était davantage réactif quand elle a nettoyé sa cage et l'a nourri. Les radios ont du être remises au lendemain.

Nouvelles du 10 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): les radios confirment que Jean a fracturé de nouveau ses os radius et ulna. Elles ont été transmises au Dr. Fitzgerald dont l'équipe avait réalisé la première opération cet été. Dans l'attente des commentaires du Dr. Fitzgerald, Jean est au repos dans sa cage et apprécie de se faire livrer ses repas!

Nouvelles du 11 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): Jean sera transféré demain au Cornell Wildlife Hospital. Falcon Heart Rescue. Deborah Saltis restera en contact avec les vétérinaires là-bas pour suivre l'évolution de son état de santé. La photo le montre avec le jabot rempli par son dernier repas de caille.
 
Nouvelles du 12 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): Jean a été transféré en matinée au Cornell's Wildlife Hospital. Deborah Saltis mentionne que Jean n'apprécie pas beaucoup son bandage et qu'il a presque réussi à l'enlever!

Nouvelles du 16 novembre (partage par Faucons de l'UdeM): Jean a subi récemment une opération à son aile. L'opération était très délicate et le résultat est incertain. L'os doit guérir et Jean ne doit pas développer une infection.
 
Nouvelles du 7 décembre (partage par Faucons de l'UdeM): il est actif et mange bien. La fracture était assez compliquée alors on ne saura pas avant plusieurs semaines s'il pourra voler de nouveau.
 
Nouvelles du 21 décembre (partage par Faucons de l'UdeM): il va bien, l'os guérit mais il a encore besoin de temps et il devra suivre une thérapie pour tenter d'apprendre à voler de nouveau.
 



mardi 28 décembre 2021

Mystères chez les faucons pèlerins de la tour de la Bourse

Cet article a été publié le 6 janvier 2022 et a été daté du 28 décembre 2021 afin de le placer à l'endroit voulu dans le blogue.

Le couple de faucon pèlerin qui niche sur l'édifice de la Tour de la Bourse a longtemps été un des plus productifs de Montréal avec régulièrement 4 juvéniles (par exemple en 2013). Depuis la fin du baguage en 2013 le suivi de ce site est plus difficile: depuis le sol il faut prendre suffisamment de recul pour bien voir mais de nombreux édifices bloquent  la vue. Malgré cela, chaque année j'étais capable de voir des fauconneaux sur la tour et après leurs envols:

  • 2014: 2 sur la tour puis 1 sur un édifice voisin après son premier vol, voir à la fin de cet article.
  • 2015: au moins 1 vu sur la tour puis sur un édifice voisin, voir cet article.  
  • 2016: 4 de retour sur la tour après leur premier vol!
  • 2017: 2 fauconneaux sur la tour puis sur un édifice voisin (dortoir) fin juillet. Je n'ai pas pu faire d'observations durant la période des envols, période qui est la plus propice pour compter les fauconneaux. Voir cet article pour plus de détails.
  • 2018: 2 sur la tour puis sur des édifices voisins. Le témoignage d'un employé de Québécor suggère qu'il y en avait au moins 3, voir cet article.
  • 2019: 2 sur la tour puis sur des édifices voisins, voir cet article.

En raison des difficultés à observer ce nid ces nombres sont probablement sous-estimés.

En 2020 je crois observer un juvénile sur la tour mais je ne parviens pas à en revoir ni sur la tour, ni à proximité après la période des envols, ce qui m'a amené à douter qu'il s'agissait d'un juvénile.  En 2021 je n'observe aucun signe de présence de juvénile, ni sur la tour, ni à proximité. Les années 2020 et 2021 ont été marquées par des bouleversements qui ont pu influer sur la nidification de ce couple de faucon pèlerin et/ou son suivi: la Covid et l'érection de grands édifices en face du nid. De plus il y a quelques indices qui suggèrent qu'il y a pu avoir un changement dans la composition du couple.

Un juvénile sur la Tour de la Bourse en 2020 ?

Le 13 juin 2020 je filme ce qui semble être un faucon pèlerin juvénile à l'étage du nid:
Un juvénile sur la Tour de la Bourse le 13 juin 2020 ?
 
Malgré mes efforts je n'arrive pas à revoir de fauconneau sur la tour les jours suivants ni sur les édifices voisins après la période des premiers vols. Ce 13 juin j'avais vu un seul adulte alors que les jours suivants j'en voyais 2, ce qui m'a amené à me demander si ce que je croyais être un juvénile n'était pas en fait un des adultes.  2 personnes qui s'y connaissent mieux que moi en faucons pèlerins et à qui j'ai montré la vidéo pensent qu'il s'agit bien d'un fauconneau.

À supposer que c'était un juvénile, la question se pose de ce qui lui est arrivé. Suite à un bris de disque dur je n'ai plus accès à mes notes, photos et vidéos mais le 28 juin j'avais rapporté sur Facebook que la veille les 2 adultes s'étaient perchés sur une des grues de l'immense chantier en contrebas du nid. Or le 24 juin 2019 c'était depuis cette même grue qu'un adulte surveillait les fauconneaux qui venaient de s'envoler. J'avais alors vu un des fauconneaux émerger du sous-sol en construction d'un des nouveaux édifices, voir cet article. Mais en juin 2020 ils étaient apparemment en train de couler le béton dans les fondations de cet édifice... Si un fauconneau s'est de nouveau retrouvé à cet endroit, il a pu rester pris...

La Covid n'a pas empêché les observations pendant la période où les fauconneaux sont habituellement visibles sur la tour de la Bourse et où ils effectuent leur premier vol mais la fréquence et l'horaire de ces observations ont pu être modifiés, ce qui pourrait peut-être expliquer l'absence d'observation de juvéniles. 
 
Juste avant la pause forcée due au confinement à la mi-mars 2020 j'avais observé par hasard, en prenant le métro à la station Square-Victoria, ce qui semblait être une interaction entre 2 faucons pèlerins au sommet de la tour du côté de la façade donnant sur le Square Victoria (le temps de sortir mon appareil photo il ne restait plus que 1 faucon pèlerin). C'était inhabituel puisque j'ai rarement vu un faucon pèlerin au sommet de la tour. Par ailleurs des perchoirs ont apparemment cessé d'être utilisés, et cela a été confirmé en 2021: le sigle AON de l'édifice du même nom et le sommet de l'édifice de Banque Royale (360 rue Saint-Jacques). Ces changements pourraient indiquer un changement dans la composition du couple mais il est aussi possible que les faucons se soient adaptés aux modifications de leur environnement, spécifiquement la construction de nouveaux édifices face au nid. 

Mars 2021: les faucons pèlerins déménagent sur l'édifice de la Banque Royale!

J'observe généralement la tour de la Bourse depuis le parking du 687 rue Saint-Paul Ouest. Il se trouve que de cet endroit j'ai aussi une vue sur le nichoir pour faucon pèlerin installé en 2010 sur l'édifice de la Banque Royale situé au 360 rue Saint-Jacques. Le matin du 13 mars je ne vois pas de faucon pèlerin sur la tour de la Bourse mais je remarque un faucon pèlerin au nichoir du 360 rue Saint-Jacques. En surveillant plus attentivement cet endroit je remarque que 2 faucons pèlerins le fréquentent. Presque assurément le couple de faucon pèlerin de la Tour de la Bourse puisque moins de 300 mètres séparent les 2 endroits. Le 20 mars le couple est toujours présent sur l'édifice de la Banque Royale. Voir cet article pour plus de détails.

3 avril: visites de 2 faucons pèlerins au 360 rue Saint-Jacques

Lorsque je débute l'observation à 14h35, un faucon pèlerin est présent sur la Tour de la Bourse. J'entame une surveillance vidéo du nichoir du 360 rue Saint-Jacques à 14h39. Un premier faucon arrive à 14h41, l'autre suit à 14h43 mais quitte presque immédiatement le nichoir et se perche un peu plus loin sur l'édifice, il s'envole à 14h49. À 14h50 un faucon émerge du nichoir.et s'envole à 14h52. Une autre visite est enregistrée de 15h04 à 15h07. Il ne se passe plus rien jusqu'à 16h04, moment où un faucon arrive au nichoir. Entre temps à 15h28 un faucon était de nouveau visible sur la tour de la Bourse. Un faucon était toujours présent au nichoir à 16h24 quand j'ai arrêté la surveillance. 

5 avril: observation par Eve Belisle

Eve Belisle photographie un faucon pèlerin au nichoir du 360 rue Saint-Jacques.
Faucon pèlerin au nichoir du 360 Saint-Jacques (crédit: Eve Belisle)


 

Avril 2021: les faucons pèlerins retournent à la tour de la Bourse

9 avril: 360 Saint-Jacques 0 faucon; tour de la Bourse 2 faucons

Le 3 avril lors de ma visite précédente il y avait une présence substantielle d'un faucon pèlerin au nichoir du 360 rue Saint-Jacques, avec la visite occasionnelle du 2ième individu, et un faucon était visible par moment sur la tour de la Bourse. Le 9 avril j'observe 2 faucons pèlerins sur la tour de la Bourse et aucun au 360 rue Saint-Jacques (surveillance vidéo du nichoir de 17h51 à 17h57 et de 19h à 19h53; et examen occasionnel aux jumelles le reste du temps).

11 avril: 360 Saint-Jacques 0 faucon; tour de la Bourse 3 faucons!

Une autre surveillance vidéo du nichoir du 360 rue Saint-Jacques de 10h45 à 12h28 ne montre aucun faucon. À 12h30 alors que j'étais occupé à changer la batterie de mon appareil photo, un faucon - et je crois même 2 - sont arrivés sur la tour de la Bourse dans le tiers droit de la façade de la rue Saint-Jacques. Un faucon a quitté presque aussitôt. 2 minutes plus tard, j'apercevais 3 faucons pèlerins en vol:un qui est allé dans le tiers gauche de la façade de la rue Saint-Jacques, un autre qui a semblé aller se percher sur la façade donnant vers le boulevard Robert-Bourassa (j'ai effectivement repéré un faucon perché sur cette façade quelques minutes plus tard) et un 3ième qui s'éloignait vers le port.

 

18 avril: un faucon pèlerin sur une grue en face de la Tour de la Bourse

Un faucon pèlerin était perché sur une des grues du chantier en face du nid de la tour de la Bourse entre 15h54 et 16h30. 
Cette observation est intéressante puisqu'elle montre que les faucons pèlerins n'utilisent pas ces grues uniquement pour surveiller les fauconneaux après leur envol. Ces grues auraient-elles remplacé les perchoirs abandonnés mentionnés plus haut dans l'article?
 

Fin mai 2021 - juillet 2021 : adultes présents à la Tour de la Bourse mais aucun fauconneau aperçu

C'est généralement dans les derniers jours de mai que je commence à voir des fauconneaux sur la tour de la Bourse. Du 27 mai au 27 juin j'ai passé de nombreuses heures à surveiller la Tour de la Bourse, plus spécifiquement l'endroit où semblait se trouver habituellement le nid, c'est-à-dire la façade donnant sur la rue Saint-Jacques. Les adultes étaient présents mais je n'ai rien vu qui ressemblait à un juvénile.Voici une vidéo qui montre quelques séquences enregistrées à cette occasion. 
 
Faucons pèlerins à la Tour de la Bourse

La vidéo montre les aspects les plus dynamiques de ce que j'ai observé. En réalité les faucons passaient de longs moments immobiles à certains des perchoirs montrés par la vidéo. Malheureusement pas en même temps, ce qui laissait ouverte la possibilité que l'autre adulte s'occupait de fauconneau(x). Le 6 juin la vidéo montre un faucon qui se couchait, ailes grandes ouvertes, un comportement associé à la chaleur. Un humidex de 37 a été enregistré ce jour-là à l'aéroport de Montréal-Trudeau.

20 juin: une visite au nichoir du 360 Saint-Jacques

Quelques précisions sur la visite du 20 juin au nichoir du 360 rue Saint-Jacques montrée par la vidéo. Il s'agit du nichoir que les faucons pèlerins avaient considéré avant que les boites de nidification de la tour de la Bourse ne leur soient rendus accessibles, voir plus haut. Cela faisait 1 heure que j'effectuais une surveillance vidéo de l'endroit où était supposé être le nid sur la tour de la Bourse quand j'ai aperçu la silhouette d'un faucon au nichoir; il était alors 8h13. J'ai alors tourné la caméra vers le nichoir.  Il entre à l'intérieur à 8h14'31 et en ressort à 8h16'07 puis s'envole à 8h25'28. J'ai continué la surveillance vidéo jusqu'à 10h44 sans revoir de faucon accéder au nichoir. Entre 11h05 et 11h39 j'ai repéré un faucon pèlerin à 3 endroits distincts de la Tour de la Bourse mais sur la façade qui donne sur le Square-Victoria. J'ai prêté une attention un peu plus grande au nichoir lors de mes visites ultérieures mais je n'ai pas vu d'autres visites. Je rappelle que de l'endroit d'où je surveillais la tour de la Bourse j'avais une vue sur le nichoir, il est donc peu probable qu'il y a eu une activité significative au nichoir en juin. Cette visite au nichoir est quand même intéressante puisqu'elle a eu lieu alors que les boites de nidification de la Tour de la Bourse étaient ouvertes. Est-ce que c'était un faucon qui explorait une alternative à la Tour de la Bourse pour l'an prochain ? Il sera intéressant de surveiller ce nichoir en 2022 en tout cas.

À partir de juillet j'ai effectué de plus courtes visites  mais je n'ai remarqué aucun signe de présence de juvénile. Ces visites ont eu lieu les 2, 13, 22 et 31 juillet, 28 août et les 11 et 25 septembre. À l'exception du 13 juillet et du 28 août, j'ai toujours vu un adulte perché sur la tour de la Bourse. Le 31 juillet à 15h29 un faucon qui s'est envolé de la tour de la Bourse est passé devant le nichoir du 360 Saint-Jacques avant de virer vers le port avec un autre oiseau non identifié.


Le mystère du quasi-déménagement en partie élucidé

Lorsque les faucons pèlerins ont semblé déménager à l'édifice de la Banque Royale, c'était le 4ième abandon d'un site de nidification par un couple de faucon pèlerin en peu de temps: il y a d'abord eu le couple de Polly qui a manifestement abandonné l'église de River Edge, puis le couple qui nichait à Allez Up qui a également abandonné son site cette année et enfin le déménagement du couple de l'Université de Montréal à l'Oratoire Saint-Joseph. On pouvait se demander ce qui leur prenait à tous! Mais dans le cas de la Tour de la Bourse, d'abord il n'y a finalement pas eu de déménagement et surtout on sait pourquoi ils sont allés voir ailleurs: les boites de nidification de la Tour de la Bourse dans lesquelles les faucons nichent avaient été bloquées puis libérées, d'après Marilou Skelling. Marilou Skelling est directrice des opérations à Environnement Faucon, une entreprise qui est active entre autres sur le site de nidification de faucon pèlerin de la Tour de la Bourse. Une photo montrant une des boites de nidification de la Tour de la Bourse (ainsi que 2 faucons) a d'ailleurs été publiées le 22 avril sur une des pages Facebook de cette entreprise (incidemment on distingue le sommet de l'édifice du 360 Saint-Jacques à gauche des faucons). Les faucons sont apparemment revenus à la Tour de la Bourse presque aussitôt après le déblocage des boites, une étonnante illustration de la fidélité au site de nidification.

D'après Marilou Skelling les faucons sont particulièrement territoriaux à ce site (il faut comprendre par là qu'ils n'hésite(ro)nt pas à attaquer les travailleurs qui se trouveraient près du nid; à noter que cette problématique concerne les gens qui se trouvent en hauteur sur la tour, le risque pour les passants au niveau du sol est à mon avis quasiment nul). Les boites de nidification sont ouvertes ou fermées selon les saisons et les travaux prévus (maintenance, lavage des vitres, ...) afin de minimiser les désagréments tant pour les travailleurs que pour les faucons.  Elle ignore où les faucons ont niché cette saison (s'ils ont niché) mais exclut qu'ils ont utilisé une des 2 boites de nidification disponibles. Lorsque je lui ai demandé si la technique consistant à subtiliser les œufs avait été utilisée pour empêcher des naissances (la présence de petits rend en effet généralement les adultes encore plus agressifs envers ceux qu'ils considèrent comme des menaces), elle m'a répondu que non, ajoutant que ces faucons sont territoriaux même en dehors de la période de nidification.

Merci beaucoup à Marilou Skelling pour avoir patiemment répondu à mes nombreuses et indiscrètes questions!

La non-nidification apparente des faucons est étrange, particulièrement considérant qu'ils avaient a priori 2 endroits où nicher. Si le couple n'a pas changé, peut-être que la femelle ou le mâle est trop vieux. Ou au contraire il s'agit peut-être d'un nouveau couple avec une jeune femelle. Il est difficile de ne pas penser également à ce qui s'est passé à Allez Up à seulement 1,6km de là: 2 saisons avec un couple de faucon pèlerin qui s'accouplait mais sans aucun signe de naissance. 

Pendant qu'un faucon était présent au nichoir du 360 rue Saint-Jacques, un autre faucon était parfois visible aux endroits habituels de la Tour de la Bourse. Il serait intéressant de savoir quand les boites de nidification ont été libérées les années précédentes. Puisque s'il y a eu un changement dans la composition du couple, disons l'apparition d'une nouvelle femelle, il pourrait y avoir eu une situation assez cocasse: le mâle dont une tâche est de proposer à la femelle des endroits possibles pour le nid a possiblement proposé la tour de la Bourse, sachant par expérience que les boites de nidification finiraient par être ouvertes. Cette proposition aurait assurément été accueillie avec beaucoup de scepticisme par la femelle qui ne voyait qu'une boite fermée! Cela expliquerait aussi la rapidité avec laquelle les faucons sont revenus à la tour de la Bourse après le déblocage des boites: un des faucons n'a peut-être jamais songé à déménager.




jeudi 23 décembre 2021

Retour d'un couple de faucon pèlerin dans le secteur d'Allez Up. Et ce n'est pas le même...

Le 9 décembre Yves Giroux signalait un faucon pèlerin sur un ornement de l'édifice Nordelec. Puis le 15 décembre il en observait 2 sur un toit d'Allez Up. Les précédentes observations remontaient au 14 février sur Nordelec et au 9 mars haut dans un arbre du voisinage. Suite aux signalements  d'Yves Giroux je me suis rendu sur place et j'ai moi aussi observé 1 faucon pèlerin le 13 décembre, puis 2 à partir du 17 décembre. Mes photos et vidéos montrent que les 2 faucons sont non-bagués. Or lors des années précédentes le mâle était bagué à la patte gauche, il faut donc conclure qu'au moins le mâle a changé.  

Les 2 faucons pèlerins le 19 décembre 2021


Rappel historique

2019

Suite au signalement eBird d'un faucon pèlerin perché qui vocalisait, j'avais repéré le 7 avril un couple de faucon pèlerin qui fréquentait de façon assidue une plateforme d'Allez Up. Les photos et vidéos ont montré que le mâle était bagué à la patte gauche uniquement tandis que la femelle était non baguée. Le couple était déjà présent dans le secteur en 2018 d'après certaines personnes. Je vous renvoie à cet article pour plus de détails sur ma découverte de ce site. Il a été conjecturé que le mâle pourrait être Algo qui nichait à l'Échangeur Turcot avant d'être expulsé par les travaux de reconstruction.

 

2020

Du 11 au 14 février un couple de faucon pèlerin est observé à l'Université Concordia, avec le même profil de bague que le couple d'Allez Up, voir cet article pour plus de détails.  Du 17 février au 15 mars les faucons pèlerins sont observés en train de s'accoupler à Nordelec et à Allez Up, avec dans certains cas des déplacements vers l'Université Concordia, voir cet article.  La Covid interrompt ensuite les observations jusqu'au 31 mai. Ce jour-là je remarque que le couple est très présent à Allez Up mais je n'observe aucun signe indiquant la présence de jeunes. Les observations ultérieures ne montrent pas non plus de signes de présence de jeunes. Allez-Up était ouvert à partir de la fin juin, incluant l'escalade extérieure de l'autre côté de l'édifice, et Antoine - mon contact à Allez Up - m'a indiqué qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez les faucons pèlerins: il n'y a donc vraisemblablement eu aucun envol de juvénile. À l'automne un examen de la plateforme où l'on pense que le nid se trouverait n'a rien montré. 
Le 26 novembre 2020 Yves Giroux observe 2 faucons pèlerins sur l'édifice Nordelec dans ce qui semble être la dernière observation d'un couple cette année-là.

 

2021

Janvier - février: un faucon pèlerin à Nordelec et Allez-Up

Le 8 janvier Yves Giroux photographie un faucon pèlerin sur un ornement de Nordelec puis le 15 janvier sur un toit d'Allez Up (faucon présent à cet endroit pendant 1h20). Il signale également un faucon pèlerin dans le secteur sans plus de détails le 11 janvier et le 21 janvier.
 
Le 14 février à 10h55 c'est à mon tour d'observer un faucon pèlerin sur l'édifice Nordelec mais étonnamment il est perché sur la façade de la rue Shearer. D'habitude les faucons pèlerins se tenaient plutôt sur les façades des rues de la Sucrerie et de Richardson. Il s'envole à 12h14.

Le 9 mars Yves Giroux signale sur eBird sans détail un faucon pèlerin. Par message privé il m'a précisé que le faucon avait été observé aux jumelles haut dans un arbre dans le quadrilatère délimité par les rues de la Sucrerie/Mullins/Grand-Trunk/Shearer.

Mars à mai: disparition des faucons pèlerins

De mars à mai j'ai effectué 5 visites sans voir aucun faucon pèlerin. Yves Giroux passait également régulièrement dans le secteur, sans rien voir non plus (sauf le 9 mars). Le 14 mai, après une séance d'observation d'un peu plus de 3h30 sans voir aucun faucon, j'ai contacté Antoine de Allez Up pour lui demander s'ils avaient vu les faucons; il m'a répondu ''Vraiment rien. Même pas de corps de pigeon au sol''.

Juillet: des faucons émerillons

Le 22 juillet j'observe un faucon sur un toit de Nordelec mais il s'agit d'un faucon émerillon. 

Le 31 juillet j'assiste à une poursuite entre 2 faucons au terminal de containers sur la rue Wellington. Un des faucons se perche sur un container, il s'agit de nouveau d'un faucon émerillon.

 Merci à Eve Belisle pour la confirmation de ces identifications.


Décembre 2021: retour d'un couple de faucon pèlerin avec un nouveau mâle

9 décembre: première observation d'un faucon pèlerin

Yves Giroux signale sur eBird et dans le groupe Facebook Polly, Algo, Turcot & River's Edge la présence d'un faucon pèlerin au coucher du soleil d'abord sur un toit d'Allez Up puis sur un ornement de l'édifice Nordelec. 
 

13 décembre  

Suite au signalement d'Yves Giroux je me rends sur place. À 11h05 je repère un faucon pèlerin sur un ornement de Nordelec. Je le filme de 11h08 à 11h53,  moment où il s'envole, ce qui me permet de constater qu'il n'est pas bagué (voici quelques extraits de la vidéo). Cela n'est pas très étonnant puisque la femelle non-baguée de l'an passée semblait affectionner particulièrement les ornements de Nordelec. Il pourrait donc s'agir d'elle. À 13h23 un faucon passe en vol au-dessus du parking de Nordelec mais je n'ai pas pu déterminer si c'était un pèlerin. J'ai quitté à 14h30. J'étais de retour de 16h à 16h30 mais je n'ai pas vu de faucon.
2 visites rapides le lendemain 14 décembre vers 10h30 et 13h25 ne donnent rien.

15 décembre: première observation de 2 faucons pèlerins

De 7h23 à 9h38 je ne vois rien sur Nordelec. Mais à 14h Yves Giroux photographie 2 faucons pèlerins sur un toit d'Allez Up (eBird, Facebook):
2 faucons pèlerins sur le toit d'Allez Up - 15 décembre (crédit: Yves Giroux)

 

17 décembre: première indication que les 2 faucons sont non-bagués à la patte gauche

À mon arrivée à 11h38 je repère un faucon pèlerin sur le 9ième ornement de la façade de la rue de Sucrerie de l'édifice Nordelec. Alors que je le filme, à 11h44 son attention est attirée par quelque chose à sa droite. Je remarque alors un 2ième faucon pèlerin sur le 13ième ornement qui vient apparemment d'arriver. Ce 2ième faucon ne semble pas bagué, du moins pas à la patte gauche:
Faucon du 13ième ornement

Je reporte alors mon attention sur le 1er faucon, celui du 9ième ornement. À 11h51 il s'envole. Voici un extrait de la vidéo sur lequel on ne distingue aucune bague:
Envol de l'individu du 9ième ornement

Le faucon du 13ième ornement avait aussi disparu. Les 2 sont presque immédiatement revenus sur les 3ième et 5ième ornements. J'ai enregistré par la suite plusieurs vidéos et photos montrant une patte gauche dépourvue de bague mais comme les faucons changeaient de place je ne peux pas être certain que ces vidéos et photos concernaient des faucons différents. 

Je n'ai entendu aucune communication entre les faucons, et quand l'un s'envolait l'autre ne suivait généralement pas. En fait il semblait qu'il y avait un faucon qui bougeait davantage.

Pendant mes visites infructueuses ce printemps et cet été j'avais remarqué qu'un groupe de pigeons se perchait sur l'extrémité nord-est de Allez Up. Ces pigeons étaient toujours là ce 17 décembre:
Pigeons sur l'extrémité nord-est de Allez Up

 

18 décembre: un faucon pèlerin à Nordelec et à Allez Up

Le 18 décembre à 8h44 c'était à mon tour de photographier un faucon pèlerin sur un toit de l'extrémité sud-ouest d'Allez Up.
Faucon pèlerin sur un toit d'Allez Up - 18 décembre, 8h44
Je le perdais par moments de vue. À partir de 8h51 je l'ai revu en train de manger sur le toit. J'ai quitté à 8h53. Yves Giroux a par la suite signalé un faucon pèlerin en train de manger sur un toit d'Allez Up à 10h15.  Auparavant, à 8h30, j'avais vu un faucon pèlerin s'envoler d'un ornement de l'édifice Nordelec. 
 

19 décembre: rapprochement des 2 faucons et confirmation du nouveau mâle

Ce jour-là les 2 faucons m'ont offert tout un spectacle. Voici d'abord une vidéo, le récit suivra.

 

Récit

À mon arrivée à 9h22 je remarque un faucon pèlerin sur le 9ième ornement de la façade de la rue de Sucrerie de Nordelec, que je me mets à filmer. Jusqu'à son envol à 10h09 il a montré à plusieurs reprises qu'il n'était bagué à aucune patte.

Un faucon - possiblement le même - s'est ensuite perché à 10h11 sur un ornement de la façade de la rue Richardson (le 5ième ornement en comptant depuis la rue de la Sucrerie). À 11h03 il s'envole et se perche sur le 5ième ornement de la façade de la rue de la Sucrerie. Les vocalises lors de ce vol me font prendre conscience de la présence de l'autre faucon sur l'ornement de coin des façades des rues Richardson et de la Sucrerie. À 11h30 celui du 5ième ornement s'envole et tente sans succès d'attraper un petit oiseau puis se perche sur le 15ième ornement. Je décide de surveiller par vidéo celui du coin pour tenter de déterminer s'il est bagué.
 
À 11h40 on entend crier le faucon du 15ième ornement.  Puis il plonge sur 2 petits oiseaux qui passaient devant Nordelec. La cible esquive, le faucon adapte sa trajectoire. Il doit modifier encore sa trajectoire s'il ne veut pas s'écraser sur le parking... En une fraction de secondes il vire et se redresse pour passer comme une flèche au-dessus de ma tête!!  Première fois que je me retrouvais sur une trajectoire de collision avec un faucon pèlerin... Tout s'est passé extrêmement vite et bien entendu tout le mérite d'avoir évité la collision revient au faucon pèlerin! J'étais tellement abasourdi que je n'ai pas remarqué qu'il s'était ensuite perché à côté de l'autre. Première fois que les 2 se trouvaient si proches! Heureusement la caméra filmait. Il s'est envolé à nouveau à 11h58 et a ramené une proie à 12h18 qu'il a mangé sous le regard impassible de l'autre.
 

2 faucons pèlerins non bagués à la patte gauche

La vidéo ci-dessus offre de nombreuses occasions de se convaincre que l'individu qui se trouve au coin n'est pas bagué, par exemple à 2'57. Pour l'autre c'est plus difficile. Il y a cependant un bref instant où sa patte gauche est visible, à 9'45:46. Voici une image extraite de la vidéo:



Discussion

La présence d'un nouveau mâle offre un nouvel éclairage sur la disparition du couple pendant la saison de nidification cette année. On pouvait penser que le couple avait déménagé ailleurs mais peut-être que le couple a tout simplement cessé d'exister suite au départ du mâle précédent. Dans cette hypothèse l'ancien mâle n'aurait pas été chassé par un nouveau mâle, sinon on aurait probablement eu tout de suite un nouveau couple comme on a pu le voir par exemple avec Sphinx à l'Université de Montréal en 2020.

Qu'a-t-il alors pu arriver à l'ancien mâle ? Une première hypothèse est qu'il a été victime d'un accident. Mais il a aussi pu purement et simplement abandonner sa compagne. Après tout, le but d'un faucon pèlerin mâle est d'avoir une progéniture et il n'en a manifestement pas eu à Allez Up en 2 tentatives. Aussi, s'il s'agit bien d'Algo, celui-ci avait simultanément une autre femelle en 2019,  et pourquoi pas aussi en 2020? On parle ici bien sur de Polly.
 
On est sans nouvelle certaine de Polly depuis  mai 2020, voir cet article.  Mais on soupçonne fortement qu'elle a été revue le 16 mars 2021 dans un parc de l'arrondissement Notre-Dame-de-Grâce: le faucon pèlerin photographié en train de manger un goéland était en effet bagué à la patte droite, comme Polly. Plus récemment un signalement de faucon pèlerin en train de manger une proie dans une rue, indifférent aux voitures qui passaient près de lui, m'a fait penser à Polly. Cela s'est passé à Dorval le 23 novembre 2021. Je referme la parenthèse sur Polly.

Il sera intéressant de voir si le nouveau couple tentera de nicher à Allez Up ou s'il est juste dans le secteur pour l'hiver. Une nidification à Allez Up serait une indication que la femelle n'a pas changé et renforcerait l'hypothèse selon laquelle la disparition des faucons ce printemps n'était pas due à un déménagement. Inversement si le couple ne niche pas à Allez Up, cela relancerait l'hypothèse du déménagement pour 2021. Une comparaison des photos de la femelle avec celle de 2019 et de 2020 permettra peut-être de savoir si la femelle a changé aussi. Pour cela il faudra attendre le début des accouplements, lorsqu'on pourra déterminer sans risque d'erreur qui est le mâle et qui est la femelle.



mardi 21 décembre 2021

Retrait par l'Oratoire Saint-Joseph des nids de corbeau utilisés par les faucons pèlerins pour nicher

Vraisemblablement durant la journée du 16 décembre l'Oratoire Saint-Joseph a fait procéder à l’enlèvement des nids de corbeau sur la façade nord-est en prévision de travaux qui auront lieu l'an prochain. Les faucons pèlerins qui avaient utilisé un de ces nids cette année devront donc aller nicher ailleurs en 2022.

 

Une nidification inhabituelle

Ce printemps les faucons pèlerins qui nichaient depuis des années sur la tour de l'Université de Montréal avaient causé une immense surprise en allant nicher à l'Oratoire Saint-Joseph dans un ancien nid de corbeau. Cette nidification inhabituelle a été couronnée de succès avec l'envol en juillet de 2 fauconneaux, surnommés Jacinthe et Jean. On ignore ce qui a provoqué ce déménagement mais différentes hypothèses sont examinées dans cet article.

Faucon pèlerin adulte avec un des petits - 18 juin 2021

 

Découverte du retrait des nids

Cette nidification imprévue des faucons pèlerins avait forcé l'Oratoire Saint-Joseph à repousser des travaux de maçonnerie prévus dans le secteur des nids. Avec d'autres travaux prévus pour 2022, les chances que les faucons pèlerins soient de nouveau autorisés à nicher sur leur corniche en 2022 étaient faibles. 

Curieux de ce que l'Oratoire allait faire, je passais régulièrement pour suivre l'évolution des travaux et m'assurer que les nids étaient toujours là. C'était le cas le 15 décembre comme le montre cette photo prise depuis Surrey Gardens.

Nid toujours visible le 15 décembre 2021 à 13h37

En descendant à l'Oratoire j'ai eu la surprise d'apercevoir un faucon pèlerin sur la façade Avant. Or depuis la disparition de Spirit en 2017, les faucons pèlerins n'étaient pas connus pour fréquenter l'Oratoire à cette période de l'année. S'agissait-il d'un nouvel individu ? Je suis revenu le lendemain pour tenter de comprendre ce qui se passait. Cette fois il y avait 2 faucons pèlerins, vraisemblablement Eve et Sphinx, c'est-à-dire le couple qui a niché à l'Oratoire.  

Faucons pèlerins sur la façade Avant de l'Oratoire le 16 décembre 2021

À 14h11, depuis l'avant de l'Oratoire, je vois un des faucons filer vers les nids. Je me suis dit que ce serait assez spécial de documenter la présence d'un faucon au nid alors je suis monté sur Surrey Gardens. C'est là que j'ai constaté que les nids avaient disparu...

16 décembre 2021, 14h11: le nid a été retiré

 

Les explications de l'Oratoire Saint-Joseph

En prévision de cet article j'ai contacté l'Oratoire Saint-Joseph pour leur laisser la possibilité d'expliquer leur décision s'ils le souhaitaient. Je souhaitais également savoir pourquoi ils n'avaient pas simplement bloqué l'accès à la façade, de façon à ce que les nids puissent possiblement être utilisés à nouveau par les faucons pèlerins une fois les travaux terminés. L'idée de bloquer l'accès à la façade m'était venue après avoir vu une grande toile recouvrir une façade bien plus grande:
Toile recouvrant une façade de l'Oratoire le 29 avril (vue partielle)

J'ai communiqué avec l'Oratoire à ce sujet en septembre, en leur laissant évidemment le soin de vérifier si cette solution était réalisable tant sur le plan pratique (le fait que la façade est triangulaire pouvait être problématique) que financier. 
 
Dans le courriel de l'Oratoire Saint-Joseph que j'ai reçu le 20 décembre, il est expliqué que les travaux de rejointoiement prévus concernent également la façade des nids (c'est mon erreur: je pensais que seules les façades directement sous le dôme étaient concernées) et que la pose d'une toile était donc incompatible avec leur réalisation. De plus la surface où reposaient les nids sera également traitée (incidemment j'ai appris que cette surface est inclinée d'environ 15 degrés, ce qui pourrait donner du fil à retordre aux faucons s'ils souhaitaient nicher directement sur la corniche). La présence des faucons pèlerins à l'Oratoire Saint-Joseph est appréciée par plusieurs employés, incluant mon interlocuteur, et il leur fera plaisir de les accueillir à nouveau à partir de 2023 une fois les travaux terminés.
 
Un grand merci à mon interlocuteur - que je ne nomme pas à sa demande - ainsi qu'à l'Oratoire Saint-Joseph pour leur accueil des faucons pèlerins cette année.


Que vont faire Eve et Sphinx en 2022 ?

La seule chose certaine est qu'Eve et Sphinx ne pourront pas nicher à nouveau dans leur nid de corbeau en 2022 puisqu'il a été retiré. Tout le reste est possible.
  • Le retrait des nids de la corniche n'empêche pas nécessairement une nidification à cet endroit puisque les faucons pèlerins de toute façon nichent très rarement dans un nid de branches. L'information que la surface de la corniche est légèrement inclinée vers le vide réduit quelque peu les chances d'une nidification réussie  mais il serait dangereux à mon avis de sous-estimer les faucons pèlerins: si des matériaux sont présents sur la corniche (morceaux de bois, petits cailloux, ...) ces matériaux pourraient être utilisés pour empêcher les œufs de rouler dans le vide. Pour les faucons pèlerins un avantage de nicher à nouveau à cet endroit est qu'ils connaissent maintenant bien cet environnement.
  • À défaut de nicher sur la même corniche les faucons pèlerins pourraient tenter de nicher à un autre endroit de l'Oratoire Saint-Joseph. Rappelons qu'en 2012 le couple Spirit/Roger avait tenté de nicher à la base du dôme. Cette nidification avait échoué, possiblement parce que l'endroit a été inondé après de fortes pluies. Le couple Eve/Sphinx pourrait-il trouver un meilleur endroit?
  • Un endroit totalement différent et inattendu qui ne serait ni à l'Université de Montréal ni à l'Oratoire Saint-Joseph ne peut pas être exclu. Rappelons que sous réserve qu'il s'agit bien de la même femelle Eve a déjà niché à 3 endroits inhabituels: l'espace entre une cheminée et la bâtisse à l'Incinérateur des Carrières, une corniche de l'église Saint-Marc et finalement la corniche de l'Oratoire Saint-Joseph.
  • Un retour au nichoir de la tour de l'Université de Montréal est certainement le scénario souhaité par le plus grand nombre de personnes. Un faucon et parfois les 2 y ont d'ailleurs été observés à plusieurs reprises ce mois-ci, incluant aujourd'hui. Rappelons que ce site est surveillé en tout temps par les caméras de Faucons de l'UdeM et que des photos ou des nouvelles sont régulièrement publiées sur la page Facebook de Faucons de l'UdeM (voir également la section Communauté). La raison qui a incité ce couple de faucon pèlerin à ne pas nicher à cet endroit cette année sera-t-elle toujours valable en 2022 ? Dans l'ignorance de la raison du déménagement il faudra souhaiter à mon avis le moins de dérangement possible d'ici à la ponte des œufs. 

En plus des faucons pèlerins il faudra aussi surveiller ce que feront les corbeaux. La destruction des nids pourrait être interprétée comme un signe que l'Oratoire Saint-Joseph est un territoire vierge et inciter un couple à y construire un nouveau nid.

vendredi 26 novembre 2021

Observations inusitées d'un harfang des neiges dans les arrondissements de Verdun et Pointe-Saint-Charles ainsi qu'à l'Université de Montréal

Un harfang des neiges a été découvert par Elise Deshaies et observé par plusieurs personnes samedi 20 novembre 2021 à l'Université de Montréal. Il semble s'agir d'une première. Plus tôt ce mois-ci un harfang avait déjà causé une surprise sur un trottoir de Pointe-Sainte-Charles et de Verdun. D'après le docteur Guy Fitzgerald de l'Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) une vague d'harfangs des neiges, composée principalement de juvéniles, déferle depuis quelques semaines dans le Sud.

Remerciements Un grand merci à toutes les personnes qui ont répondu rapidement à mes questions: Marilou Skelling, Guy Fitzgerald, Samuel Chartier-Bachand, Caroline Di Cesare, Zoe Fahrni et Christine Peters. Merci également à Elise Deshaies, Zoe Fahrni et Christine Peters pour la permission d'utiliser leurs photos et vidéos.


5 novembre 2021 vers 9h10: un harfang au sol dans l'arrondissement de Verdun

Christine Peters marchait sur la rue Caisse en direction de la station de métro Lasalle lorsque elle a aperçu le harfang poursuivi par une dizaine de corneilles. Ils semblaient venir de Pointe-Saint-Charles sur le boulevard Lasalle. Il s’est posé dans le gazon sur le coin du maison à l’intersection du Boulevard Lasalle et de la rue Caisse avec les corneilles qui semblaient vouloir l’attaquer. Ils sont restés un moment puis se sont envolé sur la rue Caisse en direction de la rue Wellington. Le harfang s'est éloigné avec des feuilles entre les pattes.
 
Harfang et corneille sur un trottoir de Verdun (Crédit: Christine Peters)

 
Harfang des neiges harcelé par des corneilles, Verdun, 5/11/2021 (crédit: Christine Peters)
 
L'heure de la photo est 9h10.


5 novembre 2021 vers 9h16: un harfang sur un trottoir de Pointe-Saint-Charles

Harfang sur un trottoir (crédit: Zoe Fahrni)

En marchant vers sa voiture le matin du 5 novembre, Zoe Fahrni a remarqué qu'il y avait beaucoup de corneilles mais n'y a pas prêté trop attention. C'est en sortant du stationnement au volant de sa voiture qu'elle a aperçu le harfang sur le trottoir de la rue de Rushbrooke. Elle est ressortie de la voiture et a pris cette photo. Il était alors 9h16. Le harfang s'est envolé peu après, poursuivi par les corneilles.

Le 7 novembre, Caroline Di Cesare a publié une mise à jour qui rappelait ces 2 observations, mentionnait que les agents de la faune avaient été avisés et invitait à lui signaler d'éventuelles nouvelles situations où le harfang semblerait en difficulté. C'est je crois par cette publication que j'ai appris l'existence de ces 2 observations.

Un harfang qui s'est brièvement posé au sol alors qu'il était poursuivi par un corbeau a par la suite été signalé sur eBird au Jardin Botanique le 8 novembre.


20 novembre 2021: un harfang à l'Université de Montréal

Alors qu'elle observait le couple de faucon pèlerin à l'Université de Montréal, Elise Deshaies a eu la surprise de découvrir un visiteur inattendu: un harfang des neiges!  
 
Harfang des neiges à l'Université de Montréal (crédit: Elise Deshaies)

Les faucons et le harfang se tenaient sur des parties différentes du pavillon Roger Gaudry et ne pouvaient pas se voir. Seul Sphinx (le mâle) était encore présent lorsque le harfang a été découvert mais on peut penser que ce dernier était déjà là quand Eve, la femelle faucon pèlerin, était présente. La photo suivante montre les localisations du faucon pèlerin mâle et du harfang (le faucon est presque impossible à voir sur la photo mais la caméra 3 de Faucons de l'UdeM atteste sa présence à cet endroit de 13h05 à 14h47; les cercles jaunes ont été ajoutés par moi sur la photo d'Elise Deshaies, cependant Huguette Lenoir avait été la première à publier une telle photo indiquant la localisation des 2 oiseaux). 
 
Position du faucon et du harfang (photo d'Élise Deshaies annotée par moi)
 
Fait intéressant: le harfang se tenait à l'endroit où un faucon pèlerin avait mangé le 19 mars dernier et caché le restant du repas, voir cette vidéo. On ignore si les faucons ont utilisé cet endroit récemment pour manger/stocker une proie mais on ne peut pas tout à fait exclure que le harfang ait volé de la  nourriture aux faucons!
 
D'autres photos prises par Élise Deshaies ainsi que son récit se trouvent dans cette publication Facebook (2ième lien), voir également son rapport eBird

Huguette Lenoir a partagé l'information de la découverte du harfang à 13h33 sur le chat de la caméra de Faucons de l'UdeM.  Elise Deshaies avait trouvé le harfang en cherchant Eve qui s'était envolée à 12h54, toujours selon Huguette Lenoir. Lorsque j'ai pris connaissance de ces informations à 14h06, je me trouvais à l'église Saint-Jean-Baptiste où je venais de constater qu'un faucon pèlerin occupait déjà le perchoir d'Eve. Mon premier objectif - déterminer le moment où le faucon arriverait à l'église - était donc raté! Mon 2ième objectif était de tenter de voir si le mâle qui l'accompagnait était bagué ou non mais celui-ci arrivait généralement bien plus tard et il s'agissait vraisemblablement de Sphinx qui était encore à l'Université de Montréal. Compte tenu du caractère exceptionnel de la visite du harfang j'ai décidé de me rendre à l'Université de Montréal. Je suis arrivé sur place à 15h et je l'ai surveillé jusqu'à 16h30. Il n'a pas quitté son perchoir, alternant des périodes de somnolence et d'observation de son environnement. Voici une vidéo montrant quelques uns des moments où il était le plus expressif:


J'y suis retourné le lendemain dès les premières lueurs du jour: à 6h30 il n'était plus son perchoir.

 

Des observations isolées ou le symptôme d'un phénomène plus large ?

Je connais très peu le harfang des neiges mais les trottoirs de Pointe-Saint-Charles et de Verdun et l'Université de Montréal ne font pas partie des endroits où j'irais si je souhaitais en observer à Montréal! Je les chercherais plutôt aux abords de l'aéroport ou sur les lampadaires des autoroutes dans l'ouest de l'ile. 
 
Comment interpréter ces 2 observations en apparence insolites ? Une première possibilité est qu'elles sont dues au hasard et qu'il ne faut pas leur donner de signification particulière. Il y a peut-être chaque année un harfang qui se retrouve sur un trottoir de Montréal mais soit qu'il n'y a personne pour le photographier, soit que la nouvelle n'arrive pas à ma connaissance (notons que de plus en plus de sites ne partagent plus les observations de chouettes et de hiboux en raison des dérangements excessifs que ces signalement occasionnent). De même il y a peut-être chaque année un harfang qui fait escale à l'Université de Montréal mais qu'il n'y a personne de présent au bon moment pour l'observer. À l'inverse une autre possibilité est que ces observations insolites sont le symptôme d'une présence importante de harfangs en ville: plus il y a de harfangs plus il y a de chance que l'un ou l'autre agisse bizarrement et se fasse remarquer.

Pour tenter d'y voir plus clair j'ai communiqué avec différentes personnes dont le travail est lié au moins partiellement aux harfangs. Voici ce que j'ai appris:
 

Marilou Skelling, directrice des opérations à Environnement Faucon et responsable du programme de capture et de relocalisation des harfangs à l'aéroport de Montréal

Lors de leurs incursions dans le Sud, les harfangs apprécient beaucoup les aéroports en raison du vaste terrain plat où circulent les petits rongeurs dont ils s'alimentent. Malheureusement, en raison de leur taille, une collision d'un harfang avec un avion au décollage ou à l’atterrissage pourrait avoir de sérieuses conséquences. C'est la raison pour laquelle les harfangs sont piégés puis relâchés à bonne distance. À Montréal cette tâche est confiée à l'entreprise Environnement Faucon. Cette vidéo d'ADM - Aéroports de Montréal montre la capture d'un harfang, son examen puis sa relâche à une centaine de kms de là, voir également cette fiche d'information produite par Environnement Faucon. Certains des harfangs capturés sont équipés d'une balise GPS pour suivre leurs déplacements dans le cadre du projet SnowStorm. Le projet SnowStorm est un projet de recherche collaborative nord-américain sur les harfangs des neiges financé entièrement par des dons du public.
 
Marilou Skelling m'a indiqué que les premières captures sont généralement réalisées vers le 10 novembre: la saison est donc bien jeune. Elle n'avait pas de chiffres sur le nombre de captures à partager, se contentant d'indiquer que la saison était bien lancée. Le seul fait notable jusqu'à présent est que la première capture a été réalisée plus tôt que d'habitude, dès la fin octobre. Ce harfang, qui semblait en mauvaise condition physique, est malheureusement décédé peu de temps après à la Clinique des oiseaux de proie.


Guy Fitzgerald, fondateur de la Clinique des oiseaux de proie et médecin-vétérinaire, président de l'UQROP

J'ai contacté le Docteur Guy Fitzgerald initialement pour avoir plus d'informations sur le harfang décédé mais j'en ai profité pour lui demander s'il avait observé quelque chose d'inhabituel dans les admissions d'harfang à la clinique. Lui non plus n'a pas fourni de chiffres mais sa réponse est très intéressante. ''Il y a depuis quelques semaines une vague de harfangs des neiges (pas seulement à Montréal), principalement des juvéniles, observée un peu partout. Il y a même eu 3 harfangs observés en Espagne, chose tout à fait inusitée.''. Plus loin il qualifie cette vague d'importante et indique que pour l'instant on ne sait pas trop pourquoi mais que généralement l'arrivée d'un grand nombre de juvéniles dans le Sud est le résultat d'une saison de reproduction particulièrement bonne. Il rappelle que le harfang est une espèce reconnue pour son comportement nomade et que les mouvements actuels sont des mouvements ''aléatoires,  exploratoire et en lien avec la disponibilité de nourriture'' contrairement à une migration qui a un caractère plus structuré. Il n'avait pas de diagnostic définitif à partager concernant le harfang décédé.
 
Plus tôt aujourd'hui 26 novembre, le docteur Fitzgerald est intervenu en direct depuis la grande volière de Chouette à Voir pour présenter les harfangs en attente d'être relâchés et inviter le public à assister à la remise en liberté en direct de 2 d'entre eux mardi 30 novembre dans le cadre de l'évènement ''Mardi Je donne''. Rappelons que l'UQROP (Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie)  ne reçoit pour son fonctionnement aucun financement récurrent de la part des gouvernements et dépend donc en grand partie des contributions du public. Différentes façons de contribuer (membership, dons, bénévolat, ...) sont indiquées sur cette page.
 
Quelques mots sur les harfangs observés en Espagne mentionnés par le docteur Fitzgerald. Les informations qui suivent sont tirées de cet article d'ornithomédia. 3 harfangs juvéniles ont été observés dans le Nord-ouest de l'Espagne les 8, 10 et 13 novembre. Le premier était épuisé et est mort peu de temps après dans un centre de soin. Les 2 autres sont de sexe différent, ce qui permet d'affirmer que ce sont bien 2 individus différents. Le harfang est présent dans les pays nordiques d'Europe, par exemple en Suède, mais l'Espagne est très loin de sa zone d'hivernage habituelle. L'hypothèse d'oiseaux échappés de captivité  a été considérée mais rien pour le moment n'appuie cette thèse. Une autre possibilité est que ces harfangs soient d'origine nord-américaine et qu'ils aient traversé l'océan... Possiblement en effectuant une partie du voyage à bord d'un navire: l'article d'Ornithomédia rappelle qu'en 2001 deux harfangs s'étaient posés en pleine mer sur des chalutiers en provenance de Terre-Neuve et d'Irlande et avaient été soignés en Espagne avant d'être relâchés en Finlande. Des analyses isotopiques en cours sur des plumes de l'oiseau décédé pourraient apporter plus d'information sur leurs origines.

Samuel Chartier-Bachand, agent de protection de la faune, Bureau de protection de la faune de Saint-Jean-sur-Richelieu

Le bureau de Saint-Jean-sur-Richelieu est responsable de la région de Montréal. J'ai contacté Monsieur Chartier-Bachand principalement pour savoir s'il y avait eu finalement une intervention dans le cas du harfang de Pointe-Saint-Charles et j'en ai profité pour demander s'il pouvait me donner des informations plus générales sur la situation récente de cet oiseau à Montréal. Il m'a répondu qu'il y a eu 2 signalements en novembre pour des harfangs potentiellement en difficulté (la dernière en date du 24 novembre) mais que dans les 2 cas l'oiseau était en santé et qu'aucune intervention n'a été effectuée.